Le groupe tire son origine des établissements de Deauville et Trouville créés et dirigés par Eugène Cornuché – notamment le casino de Deauville, inauguré en 1912. En 1927, François André succède à Eugène Cornuché à la tête des Grands Établissements de Deauville (qui devient la Société des hôtels et casino de Deauville - SHCD), véritable naissance du groupe qui portera plus tard le nom de son neveu et successeur, Lucien Barrière. À celui-ci, décédé en 1990, a succédé sa fille adoptive Diane Barrière-Desseigne, mariée à Dominique Desseigne. La direction est assurée par les enfants du couple, Alexandre, né en 1987, à la tête du groupe en 2023 et Joy, née en 1990, présidente des Conseils d’Administration de la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes (SFCMC) et de la Société Immobilière et d’Exploitation de l’Hôtel Majestic (SIEHM).
François André, né en 1879, commence son activité dans le domaine des casinos à Ostende, en Belgique. Il s'associe à Eugène Cornuché, qui entame en 1912 la construction de l'hôtel Normandy et celle du casino de Deauville[4]. François André rachète tout au long de sa vie plusieurs hôtels et casinos et s'efforce de développer un modèle de resort à la française[4].
Présidence de Lucien Barrière
En 1951, Lucien Barrière, neveu de François André, rejoint l'entreprise familiale[5]. Il est nommé, en 1957, au sein des différents conseils d’administration des entités du groupe et devient en 1961 légataire universel de son oncle[6].
En 1980, la société hôtelière de la chaîne Lucien Barrière (SHCLB) est créée et regroupe les hôtels et le casino de La Baule-Escoublac.
L'expansion du groupe se heurte un temps au système des licences, qui encadrent fermement le secteur des jeux d'argent. En 1981, les dirigeants du casino Palm Beach de Cannes, appartenant au groupe Barrière, sont mis en cause dans une affaire de fraude, accusés d'infractions à la législation sur la réglementation des jeux en raison de paiements indus à la roulette[7]. Le groupe Barrière estime alors faire l'objet d'un chantage à la licence de la part du gouvernement socialiste[7]. Finalement, en 1987, le groupe bénéficie de l'autorisation d'exploitation des machines à sous en France, décidée par le ministre de l'IntérieurCharles Pasqua.
En 1995, Diane Barrière-Desseigne est victime d’un grave accident d’avion. À partir de 1997, Dominique Desseigne assure avec son épouse la codirection de la SHCD et de la SHCLB[9].
En 1998, la SHCD fait l’acquisition du restaurant Le Fouquet’s à Paris et de la marque attachée.
Diane Barrière-Desseigne décède en 2001. Dominique Desseigne prend alors seul la direction du groupe.
Présidence de Dominique Desseigne
Expansion à l'international
Depuis 2001, sous la présidence de Dominique Desseigne, la SHCD et la SHCLB se développent à l’international.
En 2003, la SHCLB ouvre le casino Barrière de Montreux en Suisse qui devient en 2008 le premier casino suisse en termes de produit brut des jeux (PBJ) total[10]. La même année, la SHCD prend le contrôle de “Ryads Resort Development”, propriétaire des terrains sur lesquels est édifié l’hôtel Barrière Le Naoura à Marrakech au Maroc.
Le , Colony Capital cède sa participation dans le groupe à Accor qui détient depuis 49 % du capital social de la société[12]. À la suite d'un recentrage sur ses activités hôtelières, Accor choisit de se désengager du Groupe Lucien Barrière. La famille Desseigne-Barrière prévoit alors d'augmenter sa participation de 51 à 53 % et d'introduire les 47 % restants en bourse en [13],[14]. Néanmoins, le , Accor annonce renoncer à l'opération du fait du faible intérêt des investisseurs, et l'introduction en bourse est annulée[15].
À la suite de la décision du groupe Accor de céder sa participation dans Groupe Lucien Barrière, le groupe présidé par Dominique Desseigne annonce le la signature d’un accord entre Fimalac, le groupe Lucien Barrière et Accor en vue de la cession par celui-ci de sa participation de 49 %. À l’issue de l’acquisition de cette participation par Fimalac et le groupe Lucien Barrière, ainsi que d'une réduction de capital chez ce dernier, la famille Desseigne-Barrière, actionnaire majoritaire, détient 60 % du capital du groupe, et le groupe Fimalac, quant à lui, en détient 40 %[16].
Le , le groupe lance, en association avec la Française des jeux, une société spécialisée dans les jeux de poker en ligne[13]. Ce site est finalement fermé le [18].
En 2015, « Lucien Barrière Hôtels et Casinos » devient « Barrière ». Ce changement d’identité permet à Barrière de renforcer les synergies entre toutes ses activités pour se positionner comme un acteur mondial des loisirs et du divertissement[19].
2015 : partenariat Le Fouquet’s avec Pierre Gagnaire. La célèbre brasserie des Champs-Élysées s’associe au meilleur chef du monde pour dynamiser sa carte. Son offre « brasserinomique » (sic) est déclinée dans les différents restaurants Fouquet’s de Barrière (Cannes, Toulouse, Marrakech, La Baule, Courchevel et Enghien-les Bains).
En 2016, Barrière prend une participation de 48,59 % dans Moma Group, pour créer un leader français de l’événementiel intégré[20]. La même année, le groupe acquiert par ailleurs l’hôtel Le Westminster au Touquet. Déjà présent dans la ville avec un casino, Barrière propose ainsi un nouveau resort. Enfin, en , l'hôtel Barrière Les Neiges Courchevel est inauguré. Barrière continue son développement, notamment avec l'implantation de son premier hôtel de luxe à la montagne, avec un spa de 1 000 m2, un ski room et deux restaurants à Courchevel[21].
En 2019, le conseil municipal de Lille constate, à l'occasion de la lecture des comptes du casino Barrière d'Euralille, que ce dernier accumule des pertes importantes, de plus de 100 millions d'euros depuis son ouverture en 2007[23].
En mars 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, le groupe ferme ses casinos à partir du 15 mars 2020 jusqu'au 22 juin 2020[24]. Fin décembre 2020, il est annoncé que 70 employés vont être licenciés[25]. Au total, 200 postes sont supprimés après que le produit brut des jeux a chuté de 47 % au cours de l'année civile 2020[26].
2020 - 2023
En septembre 2020, le groupe annonce prendre une participation majoritaire dans la société française l’Eclair de Génie du chef pâtissier Christophe Adam[27].
Le même mois, le groupe s'engage dans les paris en ligne avec le lancement de BarrièreBet, sa plateforme dédiée aux paris sportifs, paris hippiques et au poker[28]. Il lance également, en octobre 2022, GAMRFIRST, le casino en ligne suisse du casino Barrière Montreux[29].
En 2022, Dominique Desseigne, âgé de 78 ans et président du Groupe Barrière décide de transmettre la présidence du groupe à son fils aîné Alexandre Desseigne-Barrière âgé de 35 ans[30],[31]. La fille de Dominique Desseigne et sœur d'Alexandre, Joy Desseigne-Barrière, est pour sa part nommée à la présidence du conseil d'administration de SFCMC et de la Société Immobilière et d'Exploitation de l'Hôtel Majestic (SIEHM). Alexandre Barrière est nommé président de la Société de participation deauvillaise (SPD), la holding familiale qui aura vocation à détenir l'intégralité des participations familiales[32].
Présidence d'Alexandre Barrière et Joy Desseigne-Barrière,
En 2023, Fimalac, qui détenait 40% du capital de la Société de participation deauvillaise, vend ses parts à la famille Barrière selon un accord négocié avec Alexandre Barrière et Joy Desseigne-Barrière, pour un montant de 325 millions d'euros. La famille Barrière reprend donc l'intégralité du contrôle de son groupe. Dominique Desseigne en est l'usufruitier et président d'honneur, tandis qu'Alexandre Barrière et Joy Desseigne-Barrière dirigent le groupe[2]. Certains collaborateurs du groupe dénoncent un putsch aux allures de parricide[33].
Établissements du groupe Barrière
Hôtels
Lucien Barrière hôtels et casinos est une marque sous laquelle sont commercialisés les hôtels et casinos de deux groupes distincts : le groupe Lucien Barrière (GLB) et la société fermière du casino municipal de Cannes (SFCMC).
Le groupe Barrière exploite 18 hôtels en France, à Marrakech et à Saint-Barth, totalisant 2 300 chambres auxquelles s’ajoutent les 17 ryads de Marrakech. En 2022, il ouvre son premier établissement aux USA avec Le Fouquet's New York à Manhattan[34].
Le Groupe Barrière exploite plus de 140 restaurants et bars dont, à Abhu Dabi aux Émirats arabes unis, le restaurant Fouquet’s Abu Dhabi situé au musée du Louvre, et le restaurant Paradiso[36],[37],[38].
↑ a et b« Impliqués dans une affaire de fraude Les dirigeants du Palm Beach de Cannes s'interrogent sur les arrière-pensées du gouvernement », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).