La devise en occitanprovençal de la commune attribuée à Frédéric Mistral est « Qu'a vist Paris, se noun a vist Cassis, pòu dire : n'ai rèn vist », ce qui signifie « Qui a vu Paris, s'il n'a pas vu Cassis, peut dire : je n'ai rien vu »[2].
Ses habitants sont appelés les Cassidains, du provençalcassiden, qui peut avoir une origine ligure[3].
Le cap Canaille, situé entre Cassis et La Ciotat, culmine à 363 mètres. Il fait partie des falaises Soubeyranes qui joignent Cassis à La Ciotat. Sur les neuf km de côtes séparant ces deux villes, les falaises Soubeyranes en occupent plus de quatre et constituent les plus hautes de France. Elles trouvent leur point le plus haut (394 m) sur la commune de La Ciotat, ce qui les fait figurer aussi parmi les plus hautes falaises maritimes d'Europe. Le cap Canaille, site classé depuis 1989, a été intégré en 2012 au parc national des Calanques et offre un beau point de vue depuis la route des Crêtes reliant Cassis à La Ciotat. À l'ouest-sud-ouest du centre-ville et dans le même parc national se situe la calanque de Port-Miou, la seule du massif des Calanques à faire partie de la commune de Cassis. Au nord-est le mont Gibaou, le plus haut point de la commune, domine de ses 398 mètres le bois Marcouline et les vignobles de Cassis.
Géologie
Le sous-sol de Cassis appartient au crétacé. On trouve trois grands types de sols : des sols peu profonds et d’érosion, des sols rendziniformes et sols bruns peu profonds et des sols bruns développés sur colluvions.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 15,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 582 mm, avec 5,7 jours de précipitations en janvier et 1,2 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 15,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 614,6 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −7,7 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].
Statistiques 1991-2020 et records CASSIS (13) - alt : 212m, lat : 43°13'19"N, lon : 5°30'11"E Records établis sur la période du 01-09-1990 au 04-01-2024
Au , Cassis est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle appartient à l'unité urbaine de Cassis, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Marseille - Aix-en-Provence, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[13]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[14],[15].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[16]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (69,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (71,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (39,6 %), forêts (29,3 %), zones urbanisées (17,8 %), cultures permanentes (10,4 %), mines, décharges et chantiers (1,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1 %), eaux maritimes (0,8 %)[18].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune de Cassis et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
La forme la plus ancienne est Tutelæ Charsitanæ, attestée dès le IIe siècle. Elle dérive ensuite en Carsicis (IVe siècle) et Castrum Cassitis (1323). Ces toponymes suggèrent un thème Car-s dérivé du pré-indoeuropéen *Kar notifiant pierre ou rocher, auquel a été ajouté le suffixe -ite[19]. La langue française a conservé la graphie occitane provençale Cassis qui est identique dans la norme classique et la norme mistralienne.
Les habitants de Cassis et de la région (par exemple) et de Marseille ne prononcent pas le « s » final du nom de la ville, que ce soit en français ou en occitan. Localement, on dit que le fait de prononcer le « s » final aide à remarquer facilement ceux qui ne sont pas de la région.
Le « s » final n'est pas prononcé dans la variante provençale locale de l'occitan, contrairement à d’autres variants de l'occitan[20]. Cette prononciation du « s » final se retrouve dans la devise de la ville qui fait rimer Paris, Cassis et vist entre eux (prononciation en provençal « mistralien » : /pa.ʁis/, /ka.sis/ , /vis/).
Micro-toponymie
Baou : falaise (parfois abusivement orthographiée Bau) du nom de la colline à laquelle elle s'adosse. Racine préindoeuropéenne B-L, BaL-, « hauteur rocheuse »[21]
Jas : bergerie.
Baume : grotte en provençal (issu d'un mot préceltique signifiant caverne).
Sous l'Empire romain, Cassis fait partie de l'itinéraire maritime de l'empereur Antonin le Pieux. Le port comprenait alors l'actuelle place Baragnon. C'est déjà une petite bourgade, implantée principalement autour des plages de l'Arène et du Corton, vivant de la pêche, du corail et du commerce maritime avec l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, comme l'attestent plusieurs découvertes archéologiques.
Du seigneur des Baux au roi René
Du Ve au Xe siècle, les invasions barbares conduisent la population à se réfugier sur les hauteurs à l'intérieur du castrum : une cité fortifiée qui deviendra en 1223 possession de la seigneurie des Baux de Provence.
Le , à Brantes, au pied du Ventoux, en présence de son épouse Alix des Baux, Odon de Villars fit donation à son neveu Philippe de Lévis des fiefs de Brantes, Plaisians et leurs dépendances, des seigneuries de Saint-Marcel, Roquefort, le Castellet, Cassis et Port-Miou, dépendantes de la baronnie d'Aubagne, ainsi que de La Fare-les-Oliviers et Éguilles. Son neveu, en contrepartie devait lui servir de caution vis-à-vis de Raymond de Turenne dans l'observation d'un accord passé entre le vicomte, lui et son épouse Alix. En cas de non-respect de la part d'Alix et d'Odon, ces derniers devraient payer 50 000 florins à Raymond de Turenne[22],[23].
Au XVe siècle, Cassis est rattaché au comté de Provence, puis le Roi René transmet la Cité aux évêques de Marseille qui exerceront leurs droits jusqu'à la Révolution de 1789. Les armoiries de la ville, où figure une crosse épiscopale, témoignent de cette époque.
L'expansion de la cité
Au XVIIIe siècle, Cassis sort de ses remparts et se développe autour du port. Après la Restauration, de nouvelles activités se développent : sécheries de morues, confection de scourtins servant à la fabrication de l'huile d'olive, travail du corail, extension de la vigne, exploitation des carrières (ciment, chaux, pierre).
Au XXe siècle, ces activités disparaissent, relayées par le tourisme et par une viticulture toujours plus florissante (« vins de Cassis » fut l'une des trois premières appellations à être protégées par appellation d'origine contrôlée en 1936).
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Personnalités liées à la commune
Jean-Jacques Barthélemy (1716-1795), natif de Cassis : ecclésiastique, archéologue, littérateur et numismate, auteur du Voyage du jeune Anacharsis et membre de l'Académie française.
Henri Crémieux, acteur et scénariste français décédé le 10 mai 1980 à Aubagne. L'acte officiel fut cependant rédigé à Cassis où sa dépouille avait été transportée.
Eric Gilli, l'inventeur du pansement étanche en immersion. Premier validé en immersion et utilisé par la Marine nationale, appelé Secuderm[35].Il a aussi inventé le pansement étanche - protection dédiée à l’oreille[36].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[39].
En 2021, la commune comptait 6 720 habitants[Note 3], en évolution de −6,94 % par rapport à 2015 (Bouches-du-Rhône : +2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le cassis[42] est un vin d'appellation d'origine contrôlée, produit sur la commune. C'est la première AOC reconnue en Provence, en 1936 et l’un des plus anciens lieux de viticulture en France. La vigne existait déjà sur l’emplacement de Marseille et ses environs avant même le débarquement (vers 600 avant notre ère) des marins grecs (les Phocéens).
Les premières mentions du vignoble de Cassis datent du XIIe siècle. Le vignoble adopte le cépage « muscatel » et prend un nouvel essor vers 1520 avec la famille florentine des Albizzi. Au XVIe siècle, 200 hectares produisent 4 000 hectolitres de vins rouges et blancs. Un quart était composé du fameux muscat élaboré en vin liquoreux.
Anéanti par le phylloxéra, le vignoble fut réhabilité dès 1892 mais sans muscatel, incompatible avec les porte-greffes utilisés. Il fut reconstitué sur l'initiative de Joseph Savon, négociant marseillais, suivi en cela, de son mas de Calendal, par le poète Émile Bodin. Les vins de Cassis produits sur le seul territoire de la commune ont été les premiers vins français à obtenir l'AOC le , en la prestigieuse compagnie du châteauneuf-du-pape et du sauternes. Cette appellation produisait un million de bouteilles par an sur un terroir d'un peu moins de 200 hectares, en 2007. Les blancs sont les « produits phares » de cette AOC.
Le Musée d'art et traditions populaires (Musée Municipal Méditerranéen), archéologie, beaux arts, ethnographie, expositions, documentation et conférences ;
La mairie de Cassis, hôtel particulier du début du XVIIe siècle ;
La ville de Cassis comporte également un certain nombre de sites culturels[43].
Les fêtes de Noël. En Provence, les fêtes de Noël ont un éclat particulier, particulièrement à Cassis où les traditions sont bien préservées. Ainsi :
la célébration de la Sainte-Barbe, où l'on plante le blé qui décorera la table de Noël[44], dure quatre jours sur la place Baragnon, dans le village historique. Un marché regroupe des artisans et agriculteurs-producteurs de la région ;
le concert de Noël où sont interprétés les chants traditionnels ;
des crèches qui s'exposent dans les lieux publics ;
la messe de minuit, point d'orgue spirituel de cette période festive ;
la « Pastorale Maurel », interprétée chaque année à Cassis depuis les années 1930. Cette pièce jouée et chantée en provençal raconte la « marche de l'étoile », le départ des provençaux vers Bethléem, après que l'ange Boufareu leur a annoncé « la bonne nouvelle » de la nativité.
L'exposition Place aux Peintres organisée par l'association L'Art et la Manière sur la place Baragnon, un dimanche par mois d'avril à septembre[45].
Les voiles de Cassis. Des voiliers traditionnels participent au mois de mai à ces régates cassidaines[46].
La fête des pêcheurs et de la mer. Cassis se souvient qu'il a été un village de pêcheurs et y consacre deux journées qui débutent le dimanche matin du dernier week-end de juin, par la bénédiction de Saint-Pierre en l'église Saint Michel[47] et se poursuivent par la parade et la bénédiction des bateaux en mer, et par un défilé des Prud'Hommes. Pendant ce week-end, des animations liées à la mer se succèdent.
La fête du vin de Cassis et des vendanges (début septembre). Cette fête qui se déroule chaque année en septembre, honore le vignoble cassidain à travers :
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑[1] Devise de Cassis, sur le site de l'office de tourisme de la ville
↑Philippe Blanchet, Petit dictionnaire des lieux-dits en Provence, Montfaucon, Librairie contemporaine, 2003, (ISBN2-905405-22-8), p. 15
↑10 petites villes françaises prisées pour les vacances d'été 2021, dans Géo[2]
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )