Communauté historiquement tournée vers l'agriculture, Gignac s'est développée au XXe siècle en trois vagues successives : de 1911 à 1926 avec la construction du tunnel du Rove qui amène une forte immigrationitalienne et espagnole, dans les années 1960 avec l'arrivée des Pieds-noirs puis surtout dans les années 1980 en profitant du phénomène de périurbanisation. Gignac-la-Nerthe est aujourd'hui une commune principalement résidentielle. Elle comptait 9 129 habitants au dernier recensement.
Les limites communales de Gignac-la-Nerthe et celles de ses communes adjacentes.
Depuis le découpage de 1835, le territoire de Gignac-la-Nerthe est situé entièrement au nord de la chaîne de la Nerthe, sur la plaine de Châteauneuf-Gignac qui constitue une des dernières plaines agricoles à proximité de Marseille[1]. La superficie est de 864 ha et l'altitude varie entre 11 et 128 m[2].
La commune est constituée de deux noyaux villageois : Gignac même, à l'est, et Laure, à l'ouest. Elle se trouve à 12 km de L'Estaque (Marseille), 18 km de Martigues et 30 km d'Aix-en-Provence.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 616 mm, avec 5,4 jours de précipitations en janvier et 1,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Marignane », sur la commune de Marignane à 3 km à vol d'oiseau[5], est de 15,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 532,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16,8 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].
Statistiques 1991-2020 et records MARIGNANE (13) - alt : 9m, lat : 43°26'15"N, lon : 5°12'57"E Records établis sur la période du 01-01-1921 au 04-01-2024
Au , Gignac-la-Nerthe est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle appartient à l'unité urbaine de Marseille-Aix-en-Provence, une agglomération inter-départementale dont elle est une commune de la banlieue[11],[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Marseille - Aix-en-Provence, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[12]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (52,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (39 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones urbanisées (39,9 %), zones agricoles hétérogènes (20,4 %), terres arables (15,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (12,2 %), cultures permanentes (8,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,9 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Durant l'Antiquité, le territoire de l'actuelle commune accueille une villa romaine[16], la Poussaraque, avec huilerie, stockages, différentes constructions, bains privés, four, une activité artisanale métallurgique avec forge et un four à chaux. L'établissement a existé de l'extrême fin du Ier siècle av. J.-C., jusqu'au VIe siècle.
Ce n'est qu'après le Moyen Âge que le village actuel se développe dans la plaine grâce à l'agriculture (blés, oliviers, amandiers, vignes et élevage). L'église est construite en 1780. À l'époque Gignac fait partie de la seigneurie de Marignane[16].
La commune est créée à la Révolution. Elle inclut alors également Le Rove et Ensuès mais une ordonnance du érige ces deux communautés en commune séparée (Ensuès rejoint ensuite Ensuès-la-Redonne en 1933)[17].
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'agriculture se développe et l'irrigation prend de l'importance. Les campagnes font appel à de nombreux journaliers dans les vignes, le blé ou le maraichage, dont de nombreux étrangers (6,5 % de la population en 1891)[18]. Mais c'est surtout l'important chantier du tunnel du Rove, de 1911 à 1926 qui modifie le visage de la commune : le village accueille une importante immigration, d'abord presque exclusivement italienne puis également espagnole et, dans une moindre mesure portugaise. La population de Gignac compte plus de 30 % d'étrangers en 1926[16],[19].
En 1919, pendant la Première Guerre mondiale, la commune change son nom de Gignac en Gignac-la-Nerthe — du nom de la chaîne de la Nerthe qui borde la commune au sud — « afin », selon le conseil municipal, « d'éviter toute confusion entre la commune et celles qui portent un nom identique »[20].
De 1940 à 1944, la commune subit les privations de la Seconde Guerre mondiale. Deux Gignacais communistes, Émile Balaguer et Hector Azzini, s'engagent dans la Résistance : arrêtés et condamnés en , ils sont déportés en Allemagne[21]. À partir de 1942, obligation est faite à la population d'héberger des soldats allemands. Après le débarquement de Provence du , les goumiers de l'armée d'Afrique prennent la poche du Rove tenue par des grenadiers allemands. Gignac est ainsi libérée le sans avoir subi de dommages[22].
Après la Seconde Guerre mondiale, la population de Gignac-la-Nerthe augmente rapidement. C'est d'autant plus le cas à partir des années 1960 avec l'arrivée des rapatriés d'Algérie puis, surtout, dans les 1980 avec une forte urbanisation qui fait doubler la population[23] (d'environ 4 000 habitants au début des années 1980 à près de 10 000 habitants aujourd'hui).
Le conseil municipal est composé de 29 membres. Le maire est depuis 2008 le socialiste puis divers gauche Christian Amiraty, réélu en 2014 en alliance avec le PCF[24].
Cette dynamique continue à s'amplifier : lors de l'élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen a réalisé un score proche des 44% au premier tour; remportant la commune au second avec 60,12% des voix.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[33].
En 2021, la commune comptait 10 083 habitants[Note 3], en évolution de +11,25 % par rapport à 2015 (Bouches-du-Rhône : +2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 3 613, alors qu'il était de 3 170 en 1999[I 1]. Parmi ces logements, 95,2 % étaient des résidences principales, 0,5 % des résidences secondaires et 4,3 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 81,7 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 16,4 % des appartements[I 2]. La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 72,7 %, en légère baisse par rapport à 1999 (73,3 %). La part de logements HLM loués vides (logements sociaux) était de 5,5 %[I 3].
Économie
Gignac-la-Nerthe est une commune essentiellement résidentielle : en 2013, la population active s'élevait à 4 419 personnes (dont 11,9 % de chômeurs) mais, parmi les personnes en emploi, 82 % travaillent dans une autre commune[36]. 29 % des travailleurs sont ouvriers, 52 % sont employés ou de profession intermédiaire, 9 % sont cadres ou de profession supérieure et 10 % sont artisans, commerçants ou chefs d'entreprise. La commune ne compte plus d'agriculteurs résidents. La moitié des actifs travaillent dans le secteur des services et 29 % dans le secteur public ou parapublic[36].
Au , Gignac-la-Nerthe comptait 789 établissements, principalement dans les services. 72 % des établissements de la commune ne comptent aucun salarié[36].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑LOG T1M - Évolution du nombre de logements par catégorie.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )