Président de la banque Crediop en 1959, en 1960 il est nommé directeur général de la Banque d'Italie. Six mois plus tard il en devient gouverneur, succédant à Donato Menichella. Il y poursuit une politique libérale, considérant que l’État doit éviter les déséquilibres entre l'offre et la demande, notamment en augmentant les impôts lorsqu'une demande importante menace de créer de l'inflation ou que des importations trop importantes conduisent à une balance commerciale déficitaire, ce qui est précisément le cas de l'Italie [1]. Il inspire ainsi un plan d'austérité sévère, qui, selon Le Monde, permet à l'Italie d'éviter la tutelle du FMI[1].
Carli s'oppose à la fin des accords de Bretton Woods et de la parité dollar-or avec l'abandon du Gold Exchange Standard par Nixon en 1971 puis du change fixe deux ans plus tard [1]. Il ne peut empêcher non plus le gouvernement italien d'éviter les déficits publics, et finit par démissionner le . Il sera remplacé par Paolo Baffi, directeur général depuis 1960 et donc son principal collaborateur.
Il rejoint alors le privé, et devient président de la Confindustria, le syndicat patronal italien, de 1976 à 1980, poursuivant la ligne de Giovanni Agnelli auquel il a succédé[2]. Il est élu sénateur indépendant de la Démocratie chrétienne en 1983 et 1987. Il s'oppose toujours aux changes flottants mis en place depuis 1971 et dont il pense qu'ils conduisent à l'instabilité et l'imprévisibilité du système monétaire international [1]. Il critique également la dérégulation financière jugée trop importante, notamment lors du « big bang » bancaire provoqué en 1986 par Margaret Thatcher[1]: « Selon lui, écrit Le Monde, il y a un risque d'enchaînement de crises, les opérateurs de marché achetant et vendant de plus en plus de titres et de produits financiers dont ils ne comprennent pas la substance réelle[1]. »
Même s'il n'est pas réélu sénateur en 1992, il est ensuite pressenti pour devenir président de la République italienne. Il recueille quelques suffrages tout au long du scrutin, sans être élu finalement.
Il meurt le , peu après la ratification de Maastricht.
Du à sa mort, il est président de l'université privée Luiss de Rome à laquelle son nom a été donné.
Notes et références
↑ abcdefghi et j « Guido Carli, l'autre grand banquier central italien », Le Monde (supp. Eco et entreprises), 17 avril 2012 [lire en ligne]
↑ a et bManlio Graziano, « Biographies », dans L’Italie. Un État sans nation ? : Géopolitique d’une identité nationale incertaine, Toulouse, Érès, coll. « Bibliothèque géopolitique », (lire en ligne), p. 351-363