Fils d'Alphonse Antoine Vangeon, pharmacien à Bray-sur-Seine et de son épouse, née Paméla Noémie Petit, il fait ses études secondaires à Sens et vient à Paris en 1893 pour entreprendre des études de médecine. Il se lance parallèlement dans une carrière littéraire en écrivant des poèmes, loués à la fois par Francis Jammes et par Mallarmé, et en publiant des critiques dans des revues d'avant-garde. En 1887, il rencontre André Gide, qui devient son guide littéraire et son ami intime [2] jusqu'à sa mort. Ghéon, selon le biographe de Gide, Alan Sheridan, « était l'ami et le compagnon le plus proche de Gide lors d'innombrables exploits homosexuels »[3]. Ghėon a d'ailleurs rédigé un texte militant en faveur de l'homosexualité, La Vie secrète de Guillaume Arnoult, qui a été l'une des inspirations du Corydon de Gide[4]. Il le fait entrer à la direction de la revue L'Ermitage auprès d'Édouard Ducoté. En novembre 1908, il fait partie des fondateurs de La Nouvelle Revue française. Il fut par ailleurs membre du Comité de direction de l'Association du Foyer de l’abbaye de Royaumont.
Mais la Première Guerre mondiale va changer l'orientation de sa vie et, en partie, de sa carrière. Engagé comme médecin sur le front de Belgique, il recouvre la foi catholique à Noël 1915. Foi dont il devient un fervent défenseur. L'Homme né de la guerre, pour reprendre le titre donné au récit de sa conversion, va désormais mettre son art au service de Dieu et de l'apostolat. Il devient tertiaire de l'ordre dominicain en 1922 et prend comme nom de religieux, frère Pierre-Dominique, prénom de son ami Dupouey qui hâta sa conversion. Il meurt célibataire le dans le 16e arrondissement de Paris[5]. Il est enterré dans la concession des Pères dominicains.
Il participe à La Revue fédéraliste (cahier mensuel de politique et de poésie), publiant en particulier un appel pour soutenir une compagnie théâtrale Les compagnons de Notre-Dame dans le numéro d'.
Il laisse également de très rares œuvres peintes, des huiles à dominante naturaliste, parfois cloisonnées, réalisées sur les conseils du peintre fauve Victor Dupont[6].
Œuvres
La Solitude de l'été. Les campagnes simples (1897)
Le Pain. Tragédie populaire en 4 actes et 5 tableaux (1912)
Foi en la France poèmes du temps de guerre per patriam ad dominum (1916)
Henri Brochet, Henri Ghéon, Les presses d'Ile-de-France, 1946
Maurice Deléglise, Le théâtre d'Henri Ghéon : Contribution à l'étude du renouveau théâtral, Sion, 1947
Geneviève Duhamelet, Henri Ghéon. L'homme né de la guerre. Foyer Notre-Dame (Coll. « Convertis du XXe siècle », 1), Bruxelles 1951.
Jacques Maritain, Henri Ghéon, dans Œuvres complètes, volume III, p. 1314-1317, éditions universitaires Fribourg Suisse, éditions Saint Paul Paris, 1984
Correspondance Henri Ghéon-Francis Jammes, Jean Tipy (éd.), Pau, J.& D., 1988
↑Yann Gobert-Sergent, Le peintre Victor Dupont (1873-1941) - Un Boulonnais parmi les Fauves, Arras, Bulletin de la Commission départementale d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais, tome no 19, octobre 2012, p. 55 à 77.