Dans le domaine hippique, des gradins ou des tribunes sont disposés aux abords de la piste pour accueillir les spectateurs. D'origine antique, les hippodromes étaient alors dévolus aux courses de chars ou de chevaux. Les premiers hippodromes modernes voient le jour au XVIIe siècle et se développent tout particulièrement au XIXe siècle. La France est le pays qui compte le plus d'hippodromes en Europe[1].
Par analogie de forme, en aviation, on appelle hippodromes des circuits d'attente, en vol, nommés aussi stacks, pour un ou plusieurs avions à l'arrivée lorsque l'aéroport est congestionné. Plus le nombre d'avions en attente augmente, plus le nombre d'hippodromes augmente.
Étymologie et terminologie
Le mot « hippodrome » provient du grec ancien, de « cheval » (hippo) et « course » (dromos). Il donne hippodromus en latin classique, puis passe dans la langue française. On le retrouve de façon isolée au XIIIe siècle sous la forme « ypodrome » désignant un cirque pour les courses équestres, puis de manière plus fréquente à partir du XVIe siècle par exemple chez Rabelais, sous sa forme actuelle. Le terme prend son sens de « champ de course » au XIXe siècle[2]. En langue anglaise, une distinction est effectuée entre l'hippodrome antique et l'hippodrome moderne, nommé racecourse.
Description
Le principal élément de l'hippodrome est une piste, généralement ovale, qui peut être recouverte d'herbe, de sable, ou de diverses matières. Cette piste comporte un poteau d'arrivée ou fil d'arrivée. Autour de l'hippodrome peuvent être réparties des tribunes ou gradins pour les spectateurs, une tribune pour les juges de course, un paddock pour présenter les chevaux avant le départ et un tableau indicateur pour afficher les résultats. Au bord de la piste de l'hippodrome sont répartis des repères de distance[3]. En fonction du type d'hippodrome, celui-ci peut être équipé de boîtes ou stalles de départ. Ceux qui n'en ont pas font appel à un élastique ou à une barrière mobile. Le mot « turf », d'origine anglaise, désigne en réalité la pelouse de l'hippodrome sur laquelle courent les chevaux[3].
Les courses de chevaux perdurent pendant tout le Moyen Âge et jusqu'aux débuts de l'ère moderne en France, en Italie et en Angleterre principalement, mais sans qu'il soit fait mention de pistes d'hippodrome. Les premières épreuves de sport hippique modernes se tiennent à Paris le en présence de Louis XIV et du futur Charles II d'Angleterre, toujours sans mention d'hippodrome[6]. Il faut attendre le début du XVIIe siècle pour que le premier hippodrome moderne ouvre à Newmarket, en Angleterre[3]. Le roi Charles II d'Angleterre lui permet d'obtenir la supériorité sur tous les autres hippodromes. La traditionnelle course de mai, nommée « Craven », est instituée en 1671[9].
Le , à Saint-Germain-en-Laye, une course est organisée entre notables anglais et français, pour laquelle la piste est délimitée au cordeau[6]. Le est inauguré le premier hippodrome français permanent près de Paris, dans la plaine des Sablons, à Neuilly[6]. L'hippodrome de Vincennes est créé en 1780 pour faire plaisir à Marie-Antoinette d'Autriche, passionnée par ce sport. La rénovation des courses hippiques entraîne une multiplication des constructions d'hippodromes aux XVIIIe siècle et XIXe siècle : en 1851, on compte 51 hippodromes en France[6]. Le sport hippique est le sport le plus regardé durant cette période en Angleterre et en France. Les hippodromes permanents se multiplient aussi en Italie.
Avec 236 hippodromes répertoriés au , la France rassemblerait quasiment la moitié de l'ensemble des hippodromes européens[1]. En plus des grands hippodromes parisiens, ceux de Deauville, Vichy ou Cagnes-sur-mer sont réputés.
En 2015, un documentaire de Spécial investigation intitulé « Scandales à l'hippodrome » dénonce plusieurs jockeys, drivers et propriétaires de chevaux qui se servent des courses des hippodromes de province, dont les récompenses sont moins fortement dotées, pour entraîner leurs meilleurs chevaux en les préservant volontairement en vue de courses mieux dotées. La pratique s'appelle « faire le tour » et pénalise essentiellement les parieurs[10].
↑Comte Achille de Montendre, Des institutions hippiques et de l'élève du cheval dans les principaux États de l'Europe : ouvrage composé d'après des documents officiels, des écrits publiés en Allemagne, en Angleterre et en France et des observations faites sur les lieux à différentes époques, vol. 3, Bureau du Journal des haras, , p. 253.