L'argent (Ag, numéro atomique 47) possède 38 isotopes connus, de nombre de masse variant entre 93 et 130, et 36 isomères nucléaires. Parmi ces isotopes, deux sont stables, 107Ag et 109Ag. Ils constituent la totalité de l'argent naturel, 107Ag étant légèrement majoritaire. On attribue à l'argent une masse atomique standard de 107,868 2(2) u.
Parmi les radioisotopes artificiels caractérisés, les plus stables sont 105Ag (demi-vie de 41,29 jours), 111Ag (7,45 jours) et 112Ag (3,13 heures). Tous les autres radioisotopes ont une demi-vie inférieure à une heure, et la plupart inférieure à trois minutes.
Parmi les nombreux isomères nucléaires, les plus stables sont 108mAg (t* de 418 années), 110mAg (t* de 249,79 jours) et 106mAg (t* de 8,28 jours).
L'argent naturel est constitué des isotopes stables 107Ag et 109Ag.
Isotope
Abondance
(pourcentage molaire)
107Ag
51,839 (8) %
109Ag
48,161 (8) %
Argent 107
L'argent 107 (107Ag) est l'isotope de l'argent dont le noyau est constitué de 47 protons et de 60 neutrons. C'est l'un des deux isotopes stables de l'argent (bien que théoriquement capable de fission spontanée), légèrement plus abondant que 109Ag. Il est notamment produit par la désintégration β− du palladium 107, avec une demi-vie de 6,5 millions d'années, et peut donc théoriquement servir en datation radiométrique. Cependant, les météorites ferreuses sont les seuls objets pour lesquels le ratio palladium/argent est suffisant pour pouvoir mesurer des variations d'abondance de 107Ag. L'argent 107 radiogénique a été découvert pour la première fois dans la météorite de Santa Clara en 1978.
Cette découverte a permis de poser l'hypothèse que la coalescence et la différenciation des petites planètes à noyau de fer s'est déroulé 10 millions d'années après la période de nucléosynthèse.
La précision de l'abondance isotopique et de la masse atomique est limitée par des variations. Les échelles de variations données devraient être valables pour tout matériau terrestre normal.
Il existe des échantillons géologiques exceptionnels dont la composition isotopique est en dehors de l'échelle donnée. L'incertitude sur la masse atomique de tels échantillons peut excéder les valeurs données.
Les valeurs marquées # ne sont pas purement dérivées des données expérimentales, mais aussi au moins en partie à partir des tendances systématiques. Les spins avec des arguments d'affectation faibles sont entre parenthèses.
Les incertitudes sont données de façon concise entre parenthèses après la décimale correspondante. Les valeurs d'incertitude dénotent un écart-type, à l'exception de la composition isotopique et de la masse atomique standard de l'IUPAC qui utilisent des incertitudes élargies[2].
Compositions isotopiques et masses atomiques standards :
(en) J. R. de Laeter, J. K. Böhlke, P. De Bièvre, H. Hidaka, H. S. Peiser, K. J. R. Rosman et P. D. P. Taylor, « Atomic weights of the elements. Review 2000 (IUPAC Technical Report) », Pure Appl. Chem., vol. 75, no 6, , p. 683–800 (DOI10.1351/pac200375060683, lire en ligne)