Jean-Pancrace Chastel entre en apprentissage en 1745 chez le sculpteur Jean-Baptiste Ier Péru (1676-1744) à Avignon, puis s'établit à Aix-en-Provence. Le , il épouse Suzanne Touche dont il aura deux filles : Marie Julie et Claire Marie. Veuf, il se remarie le avec Anne Granier qui lui donne un fils, Jean Gaspard Hippolyte, sculpteur lui aussi.
Il travaille dans les hôtels particuliers et les châteaux environnants ; il installe des ateliers dans lesquels ouvriers et apprentis sculptent sous sa direction. En 1775, il devient le premier professeur et premier directeur de l'école gratuite de sculpture d'Aix-en-Provence. Il se lie d'amitié avec Joseph-Alphonse-Omer de Valbelle qui l'emploie à la décoration de son château de Tourves. La Révolution le prive de sa clientèle aristocratique et donc de toute ressource. Pauvre et malade, il meurt à l'hôpital des Incurables le [1].
Les principales œuvres de Jean-Pancrace Chastel sont visibles à Aix-en-Provence.
no 8 boulevard Pasteur : monument édifié par Joseph Sec, menuisier et marchand de bois. Les décorations sont attribuées à Jean-Pancrace Chastel par certains[2]. Pour d'autres, comme Michel Vovelle, il semble impossible que Chastel ait contribué à l'édification de ce monument réalisé en 1792 alors qu'à cette époque il a été reçu comme malade incurable et paralytique à l'hôpital Saint-Jacques ; il est cependant indiscutable que Joseph Sec ait connu l'artiste[3].
halle aux grains, fronton : Le Rhône et la Durance, haut-relief en pierre[4].
Saint-Chamas, pont Flavien : réfection du pont. Il travaille d'abord en collaboration avec Tronc, tailleur de pierre de La Fare-les-Oliviers, pour la restauration d'un arc du pont, puis il réalisera seul la sculpture des trois lions manquants sur les quatre qui se trouvaient à l'origine au sommet de chacun des arcs placés à chaque extrémité du pont. Pour cette dernière tâche il bénéficiera d'une somme de 650 livres octroyées par marché du [12].
Toulon, place Pierre Puget : les trois dauphins de la fontaine réalisée par l'architecte Toscat[13].
↑Ambroise Roux-Alphéran, Les rues d'Aix : Recherches historiques sur l'ancienne capitale de la Provence, Aix-en-Provence, Typographie Aubin, , 664 p. (lire en ligne), p. 620-621
↑Michel Vovelle, L'irrésistible ascension de Joseph Sec, bourgeois d'Aix : suivi de quelques clefs pour la lecture des naïfs, Aix-en-Provence, Édisud, , 95 p. (ISBN2-85744-008-1), p. 40
↑Michel Vovelle, L'irrésistible ascension de Joseph Sec, bourgeois d'Aix : suivi de quelques clefs pour la lecture des naïfs, Aix-en-Provence, Édisud, , 95 p. (ISBN2-85744-008-1), p. 41
↑Exposition "Joseph-Alphonse-Omer de Valbelle, un grand seigneur au XVIIIe siècle", du 3 juillet au 19 septembre 2021 à la chapelle de l'Observance de Draguignan.
Annexes
Bibliographie
Paul Masson (dir.), Gustave Arnaud d'Agnel, Victor-Louis Bourilly, Raoul Busquetet al., Les Bouches du Rhône : Encyclopédie départementale, t. III, Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, , 868 p., chap. XXVII (« Les Arts : Sculpture, architecture, industries artistiques »), p. 820