Jean ChâteauJean Château
Jean Château, né le à Saint-Quentin-sur-Charente et mort le à Pessac[1], est un psychologue et professeur des universités français. Avec Gaston Mialaret et Maurice Debesse, il contribue à l'introduction de cursus de sciences de l'éducation à l'université en 1967, et occupe la première chaire de cette discipline à l'université de Bordeaux. BiographieSes parents sont instituteurs ; il est le frère du philosophe et homme politique René Château[2]. Il fait ses études secondaires au lycée d'Angoulême, puis prépare, sans succès, le concours d'entrée à l'École normale supérieure au lycée Henri-IV (1926-1929), où il est l'élève d'Alain. Des soucis de santé le contraignent à quitter Paris, et il finit sa licence à l'université de Poitiers[2]. Il est professeur de philosophie au lycée de Tulle (1932), de la Roche-sur-Yon (1933), d’Angoulême (1937), de Pau (1944) et de Bordeaux (1949)[2]. Il est classé deuxième à l'agrégation de philosophie (1946) et soutient en 1947 une thèse intitulée Le jeu de l'enfant : après trois ans, sa nature, sa discipline (introduction à la pédagogie), sous la direction de Paul Guillaume, à l'université de Paris[3]. Il est attaché au CNRS à Bordeaux de 1951 à 1953 et participe à la mise en place de la licence de psychologie[4]. Il est nommé professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Bordeaux en 1953, avec une chaire de « psychologie et pédagogie », créée pour lui[4], qu'il occupe jusqu'à sa retraite académique, en 1973. Il est directeur de l'Institut d'études psychologiques et psychosociales de l'université de 1961 à 1969. Les sciences de l'éducationEn 1962, il fait des propositions pour la création d'une licence de pédagogie, qu'il soumet à des collègues universitaires et envisage de proposer au ministère de l'Éducation nationale[5]. Il s'intéresse notamment à la formation des professeurs de « psychopédagogie » en école normale primaire. Il souligne l'importance de la création d'une licence dédiée pour le développement académique de la pédagogie, et une recherche scientifique universitaire : elle permettrait « le développement de disciplines de l’éducation sous toutes leurs formes ainsi que les recherches scientifiques ». Il évoque notamment « la philosophie de l’éducation, la psychologie et la sociologie de l’éducation, l’histoire de la pédagogie »[6] ainsi que l'enseignement du latin et la pédagogie adaptée pour les élèves malentendants, soulignant l'intérêt à ses yeux que l'enseignement pédagogique soit « délivré par des maîtres formés à cet effet ». En 1966, alors que la pédagogie est toujours rattachée à la psychologie qui quant à elle, s'est émancipée de la philosophie, Jean Château revient sur la licence de pédagogie, constatant que « la pédagogie ne trouve point dans les facultés de lettres et sciences humaines cette base de progrès qu’y trouve la psychologie »[7]. La démocratisation de l'enseignement dans les années 1960 pousse les acteurs de l'Éducation à se préoccuper de la formation universitaires : en 1966, une conférence internationale de l’instruction publique porte sur l’organisation de la recherche pédagogique, tandis que l'Association d’étude pour l’expansion de la recherche scientifique (AEERS) fait des propositions concrètes : création d’un conseil de la recherche pédagogique, d’un institut national des sciences de l’éducation, envisageant pour cela le « recrutement de spécialistes des différentes disciplines concernées ainsi que de chercheurs spécialisés en sciences de l’éducation[8]. Jean Château élabore un projet de « licence de psychopédagogie », mais c'est le projet de Maurice Debesse qui, sous l'intitulé de « licence de sciences de l'éducation », voit le jour. Dès l'année universitaire 1967, trois universités, Bordeaux, Caen et Paris proposent des diplômes de sciences de l'éducation, licence et maîtrise[9]. Il s'agit de licences décrochées, et non de cursus. L'association de chercheurs en sciences de l'éducationJean Château propose à Maurice Debesse et Gaston Mialaret, titulaires des deux autres chaires créées l'année précédente, auxquels se joint Jacques Wittwer, de l'université de Bordeaux, une rencontre, à Bordeaux, en 1968[10]. RecherchesIl est spécialiste du jeu et de l'éducation de l'enfant[11]. Il s'est intéressé dans ses travaux de recherche à l'histoire de la pédagogie, Montaigne[12] et Rousseau[13]. Publications
Distinctions
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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