Jean Flory défia les Allemands à Noël 1942 en rappelant l’origine juive de Jésus, Marie et Joseph, à qui il colla en effigies des étoiles jaunes et lors de la journée des prisonniers de guerre, il lit en en chaire les noms des prisonniers, mais également ceux déportés et des juifs de Montbéliard déportés par la Gestapo[4].
Jean Flory souffre d’asthme depuis 1941, et meurt à 62 ans le à Montbéliard[5]. Parmi les anciens de l’abbé Flory, on compte trente huit prêtres[6], parmi lequel Pierre Bockel, Juste parmi les nations, originaire de Thann[7].
À Thann en Alsace, d’où sa famille était originaire et où il est inhumé, une rue porte son nom.
En postface des Souvenirs de Pierre Oschwald - La Résistance 1940- 1944 - Maître Simone Lévy indique ceci : « Cet archiprêtre que nous avons perdu en 1946 demeure dans mon souvenir. Chrétien authentique, il soutenait officiellement les enfants d’Israël persécutés. - Résistant de grande classe, comme le maire Armand Bermont et le pasteur Jacot, il a été pour moi un précieux conseiller. »
Bibliographie
L’Enfant du rire, préface d’André Malraux, Grasset, Paris 1973. Rééd. 1991, 204 p. (ISBN9782246003526)
L’abbé Flory (1886-1949), documents et témoignages recueillis par Joseph Ball, 337 p, Besançon, 1978
Témoins de l’Évangile : quinze siècles d’écrits spirituels d’auteurs comtois, Jean Thiébaud, préface de Mgr Lucien Daloz, l'Harmattan, 1999, 390 pages (ISBN9782738486004)
Chrétiens et Juifs sous Vichy, 1940-1944 : sauvetage et désobéissance civile, Limore Yagil, Éd. du Cerf, Paris, 2005, p. 601 et suiv. (ISBN9782204075855)
Jean Flory, Pie VI, éditions Feuilles, col. Questions de religions, Paris, 2017, (ISBN9791091890236)
↑Dominique Lambert, La presse catholique en Franche-Comté: Cité Fraternelle, 1944-1967.
↑« Je soutenais mal son regard perçant d’intelligence et de malicieuse bonté qui s’obstinait sur moi. Ma timidité de garçon de quinze ans, mal dans sa peau, tourmenté, complexé, me rendait insupportable ce face à face silencieux. Enfin, il se mit à parler : “ N‘est-ce pas que la vie est belle ? “ me demanda-t-il. “ Oh ! que non ! ” lui répondis-je d’instinct et d’un ton d’adolescent malheureux à qui l’internat ne laissait le choix qu’entre le rêve mystique et la tristesse romantique. La riposte fut aussi rapide qu’inattendue : une gifle… mais avec un tel sourire ! J’avais trouvé en l’abbé Flory mon maître et mon grand ami » « L’Enfant du rire », pp.25-26.