Le théâtre et le cinéma d’animation lui permettent de faire ses armes et affiner son sens du récit[3]. En 2005, il rejoint comme assistant à la mise en scène la compagnie de théâtre Seinendan(ja)[4]. Celle-ci est dirigée par le dramaturge Oriza Hirata qui se base sur la pratique du gendai kogo engeki (Théâtre contemporain en style parlé)[1]. L'année suivante, il réalise pour la Toei Animation une adaptation animée de la nouvelle d'Honoré de Balzac, La Grenadière (1832). Kōji Fukada expérimente un nouveau concept à la demande du studio : le ganimé, terme issu de l'association du mot "Ga" (peinture) et "Nime" (animation), à la croisée des expressions artistiques entre littérature, cinéma d’animation et peinture[2]. Le procédé associe des images fixes, des tableaux du peintre Ken Fukazawa réalisés spécialement pour le film, montées avec des mouvements de caméra (zoom, travelling…) et le son[2],[5]. La Grenadière obtient le Soleil d'or du premier film au festival français Festival du cinéma japonais contemporain Kinotayo[6].
Avec Sayonara (2015), Kōji Fukada adapte une pièce de théâtre d'Oriza Hirata. Le film se déroule dans un avenir proche où le Japon, victime d’attaques terroristes sur ses centrales nucléaires, voit sa population évacuée petit à petit[4]. Sayonara est présenté en compétition officielle lors au Tokyo International Film Festival (TIFF) et est également nommé à la 18e édition du prix du script Ryūzō Kikushima. Son film suivant, Harmonium (2016), un thriller psychologique, est présenté en section Un certain regard au 69e Festival de Cannes où il remporte le Prix du jury[9].
Il tourne Le Soupir des vagues (2018) en Indonésie. Dans ce film, la population d'un village recueille un jeune homme rejeté par la mer qui semble japonais mais ne dit pas un mot[10].
Aux côtés de Katsuya Tomita et Ryūsuke Hamaguchi, Kōji Fukada incarne une nouvelle génération de cinéastes japonais[3]. Il est également engagé pour la défense et la promotion de la diversité culturelle, il a notamment créé avec d’autres professionnels du cinéma la Independent Cinema Guild, espace de réflexion sur les modalités du financement du cinéma indépendant au Japon[11].
Filmographie sélective
La mention « +scénariste » indique que Kōji Fukada est aussi auteur du scénario.
↑ ab et cCédric Lépine, « La Grenadière de Balzac adapté en ganimé », blogs.mediapart.fr, (lire en ligne)
↑ a et b« Kōji Fukada », sur www.festival-cabourg.com (consulté le )
↑ a et bElise Domenach (trad. Kobayashi Megumi), « « Memento mori ». Entretien avec Koji Fukada à propos de Sayonara. », esprit.presse.fr, (lire en ligne)
↑« La nouvelle Grenadière en images et en mots », www.lanouvellerepublique.fr, (lire en ligne)
↑ a et b« Cannes 2020 : découvrez les 56 films qui ont obtenu le label du festival, annulé en raison de l'épidémie de Covid-19 », France Info, (lire en ligne)