Fils d'un ouvrier du bâtiment venu du Maroc[1],[2], Karim Bouamrane grandit à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Son engagement politique commence à l'âge de 15 ans, quand il participe aux manifestations pour soutenir les sandinistes du Nicaragua ou pour réclamer la libération de Nelson Mandela[3], puis plus officiellement, avec l'adhésion au Parti communiste en 1995 : il devient alors conseiller municipal[4] à l'âge de 22 ans.
En 2012, il officie dans le domaine de la sécurité informatique, notamment en tant que vice-président chez Xirrus jusqu'à 2015, puis comme directeur channel EMEA de Guidance Software (2015-2017) et directeur Europe du Sud chez Bitglass. Auparavant, il a été directeur des ventes chez RSA (de 1999 à 2001), chez Coredo Networks Security (de 2001 à 2005) et chez Aruba Networks (de 2005 à 2012)[5],[6].
En 2017, face au désistement de Bruno Le Roux, ex-ministre de l'Intérieur et député sortant, qui a reconnu l'emploi fictif de ses filles lycéennes à l'Assemblée nationale, Karim Bouamrane est investi par le PS comme candidat suppléant de Yannick Trigance aux élections législatives. Ils obtiennent un score au 1er tour de 9,44 % et ne donnent aucune consigne de vote pour le second tour opposant le candidat de La France insoumise et celui de La République en marche[8],[3],[9],[10].
Alors qu'il est nouveau candidat aux élections municipales de 2020 à Saint-Ouen-sur-Seine, sa liste est devancée de peu au premier tour par celle du maire sortant UDIWilliam Delannoy. Au second tour, le , la liste Bouamrane l'emporte avec 38,1 % des voix. Il est élu par 18 % du corps électoral, en pleine crise sanitaire covid et dans le cadre d'une triangulaire avec une autre liste divers gauche, sur celle de Delannoy qui obtient 32,5 %[11]. Le suivant, il est élu maire par le conseil municipal[12],[13],[14].
Il relance le projet de rénovation du stade Bauer, déjà amorcé par l'ancienne majorité[15], qui accueille le Red Star FC. Il est attendu que son mandat sera marqué par l'arrivée du Village des athlètes dans le cadre des Jeux olympiques de Paris en 2024[16], l'implantation du siège de la DGSI[17] ou encore le futur Hôpital du Nord-Est. L'implantation de cette structure, voulue par Martin Hirsch et soutenue par le même Karim Bouamrane, trouve une opposition chez les syndicats hospitaliers et l'opposition municipale ; la gauche et une partie de la population audonienne dénoncent une perte de lits et un recul du service public parisien[18] conduit par l'AP-HP.
Il prend des mesures visant à lutter contre l'insécurité, telles que la multiplication du nombre de policiers municipaux ou un couvre-feu à 22 heures pour les mineurs non accompagnés[19],[20]. Plus généralement, il défend le concept du SAFE (une ville « sécurisée, apaisée, fraternelle et écologique ») et son programme vise à l'augmentation du niveau scolaire des jeunes générations[21].
↑Anthony Lieures, « Municipales à Saint-Ouen : Bouamrane ramène la ville à gauche : Six ans après la victoire de la droite, le socialiste Karim Bouamrane refait basculer la ville, en remportant une triangulaire avec un peu plus de 38 %. William Delannoy (UDI) lui cède son fauteuil de maire », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
« Avec 38,09 %, il devance de plus de 600 voix le maire sortant, qui obtient 32,53 %. Denis Vemclefs, qui avait le soutien du PCF et l'ancienne maire FG Jacqueline Rouillon, est troisième avec 29,39 %. La participation était par ailleurs en hausse de près de trois points par rapport au premier tour le 15 mars (47,66 % dimanche, contre 44,87 %) ».
↑Mustapha Kessous, « « On a gagné en gagnant, on ne nous a pas choisis » : Karim Bouamrane, symbole d’une révolution discrète à Saint-Ouen », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑Nathalie Revenu, « Élu maire, Karim Bouamrane veut apaiser Saint-Ouen : Nouveau maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane joue la carte enfant du pays pour faire oublier le mandat controversé de son prédécesseur », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Anthony Lieures, « Départementales en Seine-Saint-Denis : la gauche confirme sa victoire écrasante à Saint-Ouen », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
↑Alexandre Arlot, « Le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane (PS) prend la direction de la Société du Grand Paris : Élu à l’unanimité des membres du conseil de surveillance, il succède à Olivier Klein (DVG) à la tête de cette entité, dont la principale mission est de concevoir et de réaliser les 200 kilomètres de réseau du Grand Paris Express », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ) : « Outre son président, le conseil de surveillance de la SGP est composé de 11 représentants de l’État et de neuf élus, à savoir la présidente du conseil régional d’Île-de-France Valérie Pécresse (LR), la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) et les présidents des conseils départementaux de la région. »
↑ a et bSolenn de Royer, « Karim Bouamrane, la « hype » soudaine d’un maire PS que certains voient à Matignon », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )