Ses habitants sont appelés les Kaysersbergeois et Kaysersbergeoises.
Géographie
Localisation
La ville est située au débouché de la vallée de la Weiss dans la plaine d'Alsace, à l'entrée des vallées de Lapoutroie et Orbey. Elle est dominée par deux montagnes dont l'une est couronnée par les ruines du Schlossberg.
À l'entrée de la ville, sous la chapelle Saint-Wolfgang, affleurent des migmatites rapportées au Dévonien, à la faveur de l'orogenèse varisque. Les roches encaissantes, en l’occurrence les grauwackes, forment des enclaves étirées au sein du magma[3].
Le Val d'Orbey était autrefois un des passages les plus fréquentés des Vosges, et il est à présumer qu'il ne fut pas négligé par les Romains, qui, d'après la tradition, y avaient établi un campement militaire.
À part quelques maisons et le couvent bénédictin situé à une demi-lieue en amont de la rivière, au lieu-dit Alspach, l'entrée de la vallée est alors inhabitée.
L'empereur y choisit de construire une des forteresses les plus imposantes de sa ligne de défense pour se protéger des ducs de Lorraine qui auraient pu profiter de ce passage facile pour envahir l'Empire. La bourgade entame alors une phase d'expansion et d'enrichissement.
Pour reconnaître son importance, le roi Adolphe Ier de Nassau lui accorde les mêmes droits et privilèges que ceux dont bénéficie déjà sa voisine Colmar : le , Kaysersberg devient ville d'Empire[11]. À partir de ce moment-là, elle ne dépend plus que de l'Empereur : aucun seigneur ne pourra plus revendiquer de droits sur elle. Charles IV affranchit en 1347 les citoyens de Kaysersberg de toute juridiction étrangère[12].
L'empereur Charles IV y séjourne au printemps 1354 où il tint une assemblée des villes libres de l'Alsace pour aviser aux moyens de maintenir la paix publique. Il se révèle être le grand bienfaiteur de la ville, lui accordant de nouveaux privilèges. Il appuie de son autorité la création de la Décapole, le .
En ce jour, dix villes alsaciennes se réunissent au sein d'une ligue. Elles se promettent assistance et protection mutuelle. Traversant les tourmentes de l'Histoire, la Décapole subsistera pendant trois siècles. Kaysersberg se développe grâce à l'artisanat et en particulier au négoce du vin d'Alsace si bien qu'au XIVe siècle et au XVe siècle, la ville fut agrandie, malgré les protestations du seigneur de Ribeaupierre et de Lupfen. La ville de Strasbourg fut choisie pour arbitrer le différend en 1647.
En 1525, pendant la Guerre des Paysans allemands, les paysans révoltés s'emparèrent de Kaysersberg en l'abandonnant presque aussitôt pour aller combattre à Scherwiller les troupes du duc Antoine. Ils y furent massacrés par les troupes lorraines.
Maximilien lui donne en 1573 comme bailli impérial Lazare de Schwendi qui a combattu en Hongrie et pris la ville de Tokaj. C'est là qu'il aurait recueilli quelques plants de vigne du fameux cépage dont il fit don à la ville de Kaysersberg. Ces quelques plants se sont largement multipliés et ont fait la réputation viticole de la ville. Le comte Antoine Henri d'Andlau en fut le dernier titulaire.
La guerre de Trente Ans ruinera la florissante ville. Elle se repeuplera peu à peu jusqu'à la Révolution française et retrouva alors ses activités d'antan.
La ville de Kaysersberg renfermait avant la Révolution, une commanderie de l'Ordre Teutonique et un couvent de Récollets ; ce dernier s'était trouvé, jusqu'en 1483, dans la vallée de Saint-Jean, derrière Alspach.
Le , Kaysersberg devient le verrou de la poche de Colmar. La ville est mise en état de siège par des éléments de la 189e ID sous les ordres du major Georges Herbrechtsmeier.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[26],[Note 1].
En 2013, la commune comptait 2 701 habitants, en évolution de −0,92 % par rapport à 2008 (Haut-Rhin : +1,54 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Église paroissiale, dédiée à Sainte Croix (XIIIe – XVe siècle)[30]. Elle fut commencée vers 1230. Le portail roman et la nef centrale sont du XIIIe siècle tandis que le chœur et les nefs latérales datent des XVe et XVIe siècles. L'intérieur est orné d'un retable de 1518, œuvre de Jean Bongart. Un Christ triomphant, avec les statues de la Vierge et de saint Jean, XVe siècle, suspendu sous la voûte du transept, un Saint Sépulcre en pierre achevé en 1514 par le maître d'œuvre Jacques Wirt, une émouvante Déploration du Christ (1521), un saint Jacques assis (1523), un buste de saint Blaise, une statue de saint Jean (vers 1510), un lumineux vitrail du Calvaire, œuvre de Pierre d'Andlau de Strasbourg (1470), les fonts baptismaux romans, sont d'autres joyaux.
La chapelle et la propriété attenante appartenaient jadis à l'abbaye de Pairis, près d'Orbey. Elle fut construite en 1391 grâce à la générosité de Wetzel Berwart, décédé en 1396. Il est enterré dans la chapelle où la pierre tombale est toujours visible. L'édifice est agrandi et consacré une seconde fois en 1473. Pendant la Révolution la chapelle est vendue et achetée par l'ancien régisseur Pierre Eckert. Elle appartient aujourd'hui à la famille Salzmann-Thomann et abrite plusieurs statues polychromes des XVIIIe et XIXe siècles, les pièces maîtresses étant une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle et la crosse de l'abbesse d'Alsace.
La chapelle Saint-Alexis située dans la forêt, entre les bancs communaux de Riquewihr et Fréland a fait partie d'un ancien ermitage jusqu'au XVIIe siècle. La ville de Kaysersberg transforme ensuite l'ermitage en ferme et loue celle-ci jusqu'à vendre à des particuliers au début du XIXe siècle. La chapelle est restaurée et agrandie par Aimé Maire en 1887 par le rajout d'un chœur arrondi et d'un clocheton. Elle renferme un bas-relief du début du XVIe siècle représentant la mort de Saint-Alexis et reprenant toutes les caractéristiques du style gothique tardif. La sculpture est présentée dans un encadrement baroque bordé sur les côtés de colonnes cannelées servant de support aux statuettespolychromes de saint Joseph et de sainte Madeleine.
Chapelle Saint-Michel avec ossuaire, place Jean-Ittel
Galerie du Mont-des-Oliviers, place Jean-Ittel
Chapelle de l'ancien couvent de franciscains (XVIIIe)
Hôtel de ville (1521)
De style Renaissance rhénane : Construit en 1521. La grande salle du Conseil est caractérisée par un plafond à caisson et par des lambris en bois, ainsi que par des portes aux colonnes cannelées et aux chapiteauxdoriques et ioniques, surmontés d'un travail de marqueterie représentant le symbole de la justice.
Pont fortifié (XVe – XVIe siècles)
Remplaçant un ancien ouvrage en bois, ce pont fortifié fut construit en 1514 et est alors muni, de part et d'autre des parapets, de meurtrières afin de prévenir toute action pouvant survenir le long de la Weiss. Au milieu du pont, une chapelle surmontée des armoiries du Saint-Empire romain germanique et de celles de la ville abrite une statue polychrome de la Vierge du XVIIIe siècle.
Tour de la porte haute (XVe siècle)
La tour Kessler date de 1371. Elle servit régulièrement de prison. La porte d’origine est celle située en hauteur, à laquelle on accédait par une échelle qu'on retirait pour interdire l’accès aux assaillants.
Clos des Capucins (1612)
Construit par les moines capucins en 1612 sur l'emplacement de l'actuel Domaine Weinbach, le clos des capucins est un ensemble de corps de bâtiments datant du début du XVIIe siècle. De cette époque subsiste principalement la cave et les chais.
Au n° 65 de la rue du Général de Gaulle, maison du XVIe siècle. Avec un oriel d'angle et une Vierge baroque peinte sous la loggia de pignon du XVIIIe siècle. Cette Vierge se trouve sur un croissant de lune. La maison est parfois appelée Maison de la Vierge.
Jean Geiler (1445-1510), docteur en théologie. Né à Schaffhouse. Enterré au pied de la chaire de la cathédrale de Strasbourg, où il prêcha pendant 32 ans. Un monument, sculpté par Charles Geiss de Colmar, lui rend hommage sur la place Jean-Geiler de Kaysersberg.
François Antoine Meyer[35] (1753-1827), homme politique, député du tiers, aux Etats-Généraux.
Léonard Willenecker, ermite connu sous le nom de « pénitent de Kaysersberg », y mourut en 1761 après s'être retiré au Rehbach.
Henri Stoll, homme politique né à Kaysersberg, maire de Kaysersberg, conseiller général du canton de Kaysersberg et candidat à la primaire d'EELV pour l'élection présidentielle en 2012.
La petite ville de Kaysersberg (et les deux communes voisines d'Ammerschwihr et Kientzheim) sont passées au tout numérique le . À cause de la proximité de l’Allemagne et du manque de fréquences disponibles, l’opération s'est faite en deux temps. La mise en place d’un seul multiplex a permis de recevoir d’abord six chaînes en numérique, le lancement des autres chaînes de la TNT a été fait le même jour que l’extinction de l’analogique, le
Le , les conseils municipaux des communes de Kaysersberg, Kientzheim et Sigolsheim ont entériné la fusion de leurs trois communes voisines, en une entité unique de plus de 5 000 habitants, sous le nom de Kaysersberg Vignoble. Cela va permettre de réaliser des économies d'échelle et de maintenir les dotations d’État avec une bonification supplémentaire de 5 % (nouvelles communes créées avant 2016)[37].
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN2-7165-0250-1)
Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d'Alsace, Ittlenheim, alsatia, Conception et réalisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN2-7032-0193-1)
Kaysersberg, pp. 168 à 170, Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez
Charles-Laurent Salch, Imagiers des châteaux et remparts d’Alsace, 1370-1970, vol. 2, Strasbourg, Châteaux-forts d'Europe-Castrum Europe, , 362 p. (ISSN1253-6008)
N°56/57/58/59 2011. Tome 2 : G à O : Kaysersberg, p. 244 et planche XXXI baie 17
Michel Hérold et Françoise Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d'Alsace, Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Paris, CNRS Editions Inventaire général, , 328 p. (ISBN2-271-05154-1)
Recensement des vitraux anciens de la France, Volume V, Kaysersberg, Eglise de l'invention de la Sainte-Croix, Chapelle Saint-Michel, pages 288 à 289
Bière dessinée, Odette et Jean-Claude Colin (et al.), Kaysersberg et sa vallée : de la plaine d'Alsace aux sommets des Vosges, ID l'éd., Strasbourg, 2003, 64 p. (ISBN2-913302-74-2)
Pierre Ferrenbach, Kaysersberg, Éd. Topac vert, Kaysersberg, 1992, 106 p. (ISBN2-9507064-0-1)
Wanda Gaertner (conc.), Kaysersberg, l'œil de la vallée : la vallée de Kaysersberg photographiée par deux générations (Kuster Jean-François, Kuster Jean-Frédéric), Édition Kuster, Kaysersberg, 2007, 676 p. (ISBN978-2-9530296-0-4)
Francis Lichtlé, Les combats de la libération de Kaysersberg, 1944, Archives municipales, Kaysersberg, 1984, 12 p.
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Étienne Woessner, Le chemin de fer de la vallée de Kaysersberg et les lignes à voie métrique de l'Étoile de Colmar, Scheuer, Drulingen, 2007, 253 p. (ISBN2-913162-68-1)
Le patrimoine de la commune sur www.pop.culture.gouv.fr/. Site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
Notes et références
Notes
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Cette commune a connu des changements de contours depuis 2011 : 01/01/2016 – Kaysersberg devient commune déléguée (chef-lieu) au sein de Kaysersberg Vignoble (68162) (commune nouvelle). 01/01/2016 – Création de la commune nouvelle de Kaysersberg Vignoble en lieu et place des communes de Kaysersberg (68162), de Kientzheim (68164) et de Sigolsheim (68310) devenues déléguées.