L'Évolution psychiatrique est une revue trimestrielle liée à la psychiatrie et la psychopathologie dans toutes ses approches. Elle est sous-titrée : Cahiers de psychologie clinique et de psychopathologie. Basée sur un fonctionnement de comité de lecture anonyme pour la sélection de ses articles, elle constitue une revue de référence, reconnue au niveau international.
Présentation
Elle cherche à proposer une réflexion sur la pratique clinique en psychiatrie et en psychanalyse, en l'ouvrant à tous les courants de pensée scientifique et philosophique, la recherche clinique, l'histoire et l'anthropologie. La revue est indexée dans les principales bases de données internationales et reconnue qualifiante par l’instance du Comité National des Universités. Elle est une revue de référence pour les cliniciens et les chercheurs en psychopathologie. Elle publie des articles en français et propose également une traduction anglaise d'une sélection d'articles.
Historique
Son nom est démarqué de l'Evolution créatrice d'H. Bergson. Avant de devenir en 1929 une revue trimestrielle avec comme éditeurs en chef et contributeurs Henri Codet et Eugène Minkowski, ce fut le titre d'un travail collectif en deux volumes (1925 et 1927) dirigé par René Laforgue et Angelo Hesnard.
Les membres fondateurs furent : René Allendy, Edouard Pichon, René Laforgue, Georges Parcheminey, Angelo Hesnard, Adrien Borel, Henri Codet, Paul Schiff, Françoise Minkowska, Eugène Minkowski, Gilbert Robin et Odette Codet. Les réunions eurent lieu chez les Codet, rue de l'Odéon.
À partir de l’année 1934, la revue devient trimestrielle. René Laforgue est écarté : Henri Codet et Eugène Minkowski en sont les rédacteurs en chef délégués. Une nouvelle génération de jeunes psychiatres vient collaborer à la revue : Jacques Lacan (1901-1981), Pierre Mâle (1900-1976), Sacha Nacht (1901-1977), et surtout Henri Ey (1900-1977) qui, inspiré par la phénoménologie et les théories de John Hughlings Jackson, ne signe pas moins de 6 articles entre 1932 et 1939. Cette « deuxième génération », dont l’ambition intellectuelle est encore plus affirmée que la précédente, contribue à faire du groupe de l’Evolution une véritable « avant-garde »[1].
Après-guerre
La publication est interrompue pendant l'occupation et recommence à partir de 1947. De nombreux membres de la société disparaissent avec la guerre : René Allendy (1889-1942), Henri Codet (1889-1939), Sophie Morgenstein (1875-1940), Édouard Pichon (1890-1940) et Paul Schiff(en) (1891-1947). Le groupe se reconstitue à partir de la génération de psychiatres qui se sont formés dans les années 1930 et qui étaient déjà actifs dans l’entre-deux-guerres : J. Lacan, P.-G. Mâle, M. Cénac (1891-1965) et H. Ey. Ce dernier prend une importance décisive dans la reconstruction de la psychiatrie française de l'après-guerre. Il prend la direction de la revue avec E. Minkowski à partir de 1947 et est également nommé secrétaire général de la société, fonctions qu’il ne quittera qu’en 1974. Dans les années suivantes, Daniel Lagache (1903-1972), Marcel Montassut (1914-1976), J. Rouart et Paul Sivadon (1907-1992) viennent compléter le comité de rédaction qui reste stable sous cette forme pendant une dizaine d’années[2].
On y trouve des textes de psychiatrie, de psychanalyse sur des sujets d'actualité, d'histoire de la psychiatrie ou des développements actuels des neurosciences. On y lit aussi des textes ou numéros spéciaux sur jacques Lacan, sur Georges Lanteri Laura, Jean Garrabé, sur l'épistémologie, le genre, la linguistique.
Activités
En 1950, L'Évolution psychiatrique organisa sous l'égide d'Henri Ey le premier congrès mondial de psychiatrie à Paris (en présence d'Anna Freud et de Melanie Klein).
La Société évolution psychiatrique organise des colloques thématiques annuels et parraine des séminaires et colloques de psychiatrie et de psychopathologie.