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Une lagune est une étendue d'eaux côtières généralement peu profonde séparée de la mer par un cordon littoral (tombolo, lido...) de largeur variable. Ce cordon se modifie naturellement, et lorsqu'il est fin, il peut être vulnérable aux assauts de la mer (tempêtes, tsunamis) et à diverses formes d'artificialisation. Dans le Sud de la France les lagunes sont parfois appelées étangs en raison de la traduction littérale des termes occitansestanh ou estang. Ils sont également appelés barachois en acadien[1].
Ce plan d'eau situé sur le littoral est en liaison plus ou moins étroite et permanente avec la mer et parfois avec un ou plusieurs fleuves (limans). La communication avec le milieu marin peut se faire par une ou plusieurs passes, parfois appelées « grau », qui peuvent être permanentes ou temporaires.
Il peut également exister une liaison indirecte via des nappes d'eau souterraines traversant le cordon sédimentaire s'il est perméable.
La lagune est plus ou moins saumâtre, suivant l'importance de ses échanges avec la mer et des apports du bassin versant, qui varient selon la saison.
Formation
La formation d'une côte lagunaire est le résultat de processus géologiques et hydrologiques complexes. Les courants marins et les vents entraînent une dérive littorale et la formation de flèches littorales, qui évoluent progressivement en cordons littoraux[2] (voir illustration ci-contre). Les anciennes baies sont ainsi isolées de la mer ouverte, formant des lagunes. Les conditions favorables à la formation d'une côte lagunaire comprennent un littoral riche en baies avec un courant marin parallèle à la côte. Souvent, une grande rivière se jette dans une lagune, ce qui donne à l'eau une salinité moindre par rapport à la mer ouverte et permet l'accumulation de sédiments sableux, transportés par le cours d'eau vers la mer[2]. Les cordons littoraux se forment par le déplacement de sable lors de la formation d'une côte d'équilibre. La partie isolée de la mer contient généralement de l'eau saumâtre en raison de l'afflux d'eau douce. Les cordons littoraux peuvent également comporter des dunes[3].
Histoire
Sans doute parce que très bioproductives, plus chaudes, peu profondes et plus abritées de la houle, certaines lagunes ont été très tôt exploitées par l'Homme préhistorique, dont en France dans le Languedoc et en Provence[4], avec une activité qui s'est amplifiée aux périodes protohistoriques. On a par exemple retrouvé des indices archéologiques d'un « comptoir lagunaire protohistorique au confluent du Rhôny et du Vistre »[5].
Intérêt écologique
La lagune a un rôle écologique très important sur plusieurs points :
elle régule le flux hydraulique grâce à sa capacité de stockage, comme les autres zones humides,
elle a un « effet tampon » sur la salinité : eau plus ou moins saumâtre,
elle joue le rôle de filtre en épurant l'eau de ruissellement,
elle protège de l'érosion côtière grâce à la végétation qui l'accompagne, une lagune fermée pouvant même tendre à naturellement se combler,
c'est un habitat et une nourricerie pour de nombreuses espèces, de poissons notamment, tels que le mulet, la sole[6], le loup (Dicentrarchus labrax)[7] ou la daurade (Sparus aurata[8]) dont les juvéniles préfèreraient les lagunes dessalées[8]. Elle est parfois constituée d'une mosaïque d'habitats. Ces habitats sont caractérisés par de fortes productions biologiques (algues, crustacés, mollusques et poissons), avec des milieux associés variés (marais, prés salés, roselières, vasières, Mégaphorbiaie, ripisylve souvent caractérisés par des variations temporellement importantes),
On peut cependant rencontrer périodiquement dans certaines lagunes des phénomènes d'anoxie néfastes aux espèces dites « supérieures » ; ces anoxies sont parfois expliquées par les nitrates et le phosphore apportés en excès par le fleuve qui l'alimente.
Typologie
On peut selon Nichols et Allen (1981)[9] distinguer quatre types de lagunes (classification qui reflète à la fois le degré d'ouverture de la lagune sur l'océan et les processus hydrodynamiques qui sont responsables de leur conformation géomorphologique)[10] :
lagunes de type ouvertes, souvent associée à un marnage important lors des marées et où les passes sont maintenues par l'effet d'un autodragage lors de la vidange à marée basse[11] ;
lagunes de type fermées (souvent moins salées)
lagunes de type semi-fermées, souvent expliquées par la dérive littorale qui tend à fermer les passes tout ou partie du temps ;
les lagunes de type estuariennes, où les courants de marée combinent leurs effets à ceux du courant fluvial.
L'amplitude du marnage en eaux-vives permet une autre distinction :
milieu microtidal (marnage < 2 m) ; concerne la quasi-totalité des lagunes. Les acqua alta de la lagune de Venise peuvent parfois atteindre 1,9 m.
milieu mésotidal (marnage entre 2 et 4 m) ; le bassin d'Arcachon entre dans cette catégorie.
milieu macrotidal (marnage > 4 m).
Exemples
Les véritables lagunes, offrant un biotope spécifique relativement stabilisé, ne se rencontrent qu'au bord des mers avec peu ou pas de marées. De ce fait, les lagunes d'Europe se trouvent le long de la Méditerranée et de la mer Baltique (la plus vaste d'Europe est la lagune de Courlande, aujourd'hui partagée entre Russie et Lituanie).
Les lagunes sont des zones importantes ou vitales de nourriceries pour certaines espèces. Pour une pêche soutenable, il faut non seulement ne pas surexploiter ces espèces en mer (ou dans les lagunes dans le cas de la daurade par exemple, qui fréquente certaines lagunes salées une fois adulte), mais il faut aussi protéger les lagunes en tant que zones de nourricerie, alors que les alevins ou juvéniles sont particulièrement vulnérables à la pollution de l'eau et à l'anoxie qui l'accompagne parfois. Il peut exister des interactions importantes entre pêcheries en mer et en lagune[12].
↑Sternberg, M. (1995). essai de caractérisation de la pêche entre le Bronze final et la romanisation à partir de restes d’ichtyofaune issus de sites provençaux et languedociens. Actes du, 120, 387-395.
↑Michel Py et Réjane Roure, « Le Cailar (Gard) : Un nouveau comptoir lagunaire protohistorique au confluent du Rhôny et du Vistre », Documents d’archéologie méridionale, 2002, p. 171-214 [lire en ligne]
↑Morat, F. (2011). Influence des apports rhodaniens sur les traits d'histoires de vie de la sole commune (Solea solea): apports de l'analyse structurale et minéralogique des otolithes (Doctoral dissertation, Aix Marseille 2).
↑Zainuri, M. (1993). Structures des peuplements ichtyologiques d'une zone d'herbier à Zostera marina de l'étang de Thau (France). Étude de la composition alimentaire des juvéniles du loup (Dicentrarchus labrax Linnaeus, 1758), de la daurade (Sparus aurata Linnaeus, 1758) et du muge (Chelon labrosus Risso, 1826) par des approches expérimentales (Doctoral dissertation).
↑ a et bLény Mercier, Apports de la microchimie pour l'étude des migrations de la Daurade royale (Sparus aurata L.) dans le Golfe du Lion: avancées méthodologiques pour un suivi précis des mouvements mer-lagunes, Thèse de doctorat en Biologie des populations et écologie, Montpellier 2, 2010 [présentation en ligne]
↑(en) Maynard M. Nichols et G. Allen, « Sedimentary Processes in Coastal Lagoons », in Technical Papers in Marine Science no 33, p. 27-80, 1981 (Unesco)
↑Mohamed Maanan, Étude sédimentologique du remplissage de la lagune de Sidi Moussa (Côte atlantique marocaine) caractérisations granulométrique, minéralogique et géochimique, Thèse de doctorat, Faculté des sciences El Jadida, 2003 [lire en ligne] [PDF]
↑H. Ben Ouada, Exploitation halieutique partagée (dorades, loups, muges, sars et soles) : Interaction entre pêcheries marines et lagunaires du quartier de Sète, Doctoral dissertation, 1985