En 1913 a lieu la 7e Convention générale du parti social-démocrate Hentchak à Constanța, en Roumanie. Cette convention a une grande importance non seulement pour les Hentchaks, mais pour l'histoire du peuple arménien dans sa globalité. Durant la convention, l'assemblée insiste sur son inquiétude vis-à-vis du mépris total dont fait preuve le gouvernement Jeunes-Turcs à propos de la vie des Arméniens vivant en Arménie occidentale. Les Hentchaks estiment de plus que ce mépris ne ferait que s'amplifier avec le temps. Ils insistent aussi sur le fait qu'une Arménie unie et indépendante ne pourra jamais exister sous le gouvernement raciste et dictatorial des Jeunes-Turcs.
Ainsi, les membres de la convention se quittent avec deux objectifs :
« Comme indiqué dans son programme initial, le parti doit effectuer la transition de ses actions du légal à l'illégal, afin de redevenir une organisation secrète »[n 2].
« Planifier et assassiner les leaders du parti Ittihad (Jeunes-Turcs), les mêmes leaders qui ont commandité les massacres d'Adana de 1909, et donc ceux-là mêmes qui sont en ce moment en train d'organiser l'annihilation du peuple arménien »[n 3],[2].
Cependant, ces objectifs secrets sont transmis au gouvernement ottoman par un espion[réf. nécessaire]. De ce fait, dès l'arrivée des délégués ayant pris part à la convention à Constantinople, les autorités procèdent à leur arrestation. Fin 1913, c'est environ 140 leaders Hentchaks qui ont été arrêtés.
Après deux ans de prison dans des conditions très difficiles d'incarcération, et après des simulacres de procès, vingt figures de premier plan dont Paramaz, Dr. Benne, Aram Achekbashian, Vanig et d'autres sont condamnées à mort par pendaison. Quelques semaines après le début du génocide arménien, ils sont pendus le dans la place centrale de Constantinople, connue sous le nom de Square Beyazıt. Les derniers mots de Paramaz furent : « Vous pouvez pendre nos corps, mais vous ne pourrez pendre nos idées… Vous verrez demain, à l'horizon oriental, une Arménie socialiste »[n 4],[3].
Karnig Krikor Boyadjian (Գառնիկ Գրիգոր Պօյաճեան), originaire de Shabin-Karahisar (Şebinkarahisar),
Hovhannes D. Ghazarian (Յովհաննէս Տ. Ղազարեան),
Meguerditch Yeretsian (Մկրտիչ Երէցեան),
Yeremia Manoukian (Երեմիա Մանուկեան),
Tovmas Tovmasian (Թովմաս Թովմասեան),
Karekin Boghosian (Գարեգին Պօղոսեան),
Minas Kéchichian (Մինաս Քէշիշեան),
Boghos Boghossian (Պողոս Պողոսեան).
Les pendus
Paramaz
Dr Benne
Aram Achekbachian
Kegham Vaniguian
Mourad Zakarian
Yervant Topouzian
Hagop Basmadjian
Sempat Kelejian
Roupen Garabedian
Armenag Hampartsoumian
Apraham Mouradian
Hrant Yégavian
Karnig Krikor Boyadjian
Hovhannes D. Ghazarian
Meguerditch Yeretsian
Yeremia Manoukian
Tovmas Tovmasian
Karekin Boghosian
Minas Kéchichian
Boghos Boghossian
Hommages
Depuis leur exécution, les 20 martyrs ont été une source d'inspiration pour des milliers de jeunes arméniens dans le monde, en particulier ceux qui ont rejoint le parti social-démocrate Hentchak et combattu dans ses rangs.
En 2001, un monument en l'honneur de Paramaz et ses 19 camarades est inauguré à Meghri, en Arménie[5].
↑Texte original en anglais : « As stated in its original program, the party was to move from licit to illicit activities, thus becoming once again a covert organization ».
↑Texte original en anglais : « To plan and assassinate the leaders of the Ittihad (Young Turk) party, the same leaders that carried out the Adana massacres of 1909, and thus the same leaders who at that moment were planning the annihilation of the Armenian people ».
↑Texte original en anglais : « You can only hang our bodies, but not our ideology. …You will see tomorrow on the Eastern horizon a Socialist Armenia ».
Références
↑"Tchahakir" Armenian weekly, # 1523, June 17, 2004, Cairo, p.1
↑(hy) « Կլոր սեղան-քննարկում` նվիրված ՍԴՀԿ 20 անդամների նահատակման 95-ամյակին », Armenpress, (lire en ligne)
↑(hy) « ՍԴՀԿ-ն Թուրքիայում կհիշեցնի 1915 թվականի հունիսի 15-ին Սուլթան-Բայազեթ հրապարակում կախաղան բարձրացված 20 հնչակյանների մասին », Public Radio of Armenia, (lire en ligne)