Les Cabannes est une commune française située dans le nord-ouest du département du Tarn, en régionOccitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Ségala, un territoire s'étendant sur les départements du Tarn et de l'Aveyron, constitué de longs plateaux schisteux, morcelés d'étroites vallées.
Les Cabannes est une commune rurale qui compte 367 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 745 habitants en 1851. Ses habitants sont appelés les Cabannais ou Cabannaises.
Géographie
Localisation
Les Cabannes est située dans le nord-ouest du département du Tarn.
Le Cérou, d'une longueur totale de 87,1 km, prend sa source dans la commune de Saint-Jean-Delnous et s'écoule d'est en ouest. Il traverse la commune et se jette dans l'Aveyron à Varen, après avoir traversé 23 communes[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 829 mm, avec 10,8 jours de précipitations en janvier et 6 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St-antonin-teus », sur la commune de Saint-Antonin-Noble-Val à 18 km à vol d'oiseau[7], est de 13,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 872,1 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 42,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 1[Note 2] est recensée sur la commune[12] :
le « coteau sec de la Védillerie » (160 ha), couvrant 4 communes du département[13].
Urbanisme
Typologie
Au , Les Cabannes est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].
Elle est située hors unité urbaine[I 2] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (84,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (39,6 %), terres arables (36,1 %), forêts (13,6 %), prairies (7,8 %), zones urbanisées (2,4 %), cultures permanentes (0,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Cérou. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIeContrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[17]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1994, 2003, 2009 et 2021[18],[15].
Les Cabannes est exposée au risque de feu de forêt. En 2022, il n'existe pas de Plan de Prévention des Risques incendie de forêt (PPRif). Le débroussaillement aux abords des maisons constitue l’une des meilleures protections pour les particuliers contre le feu[Note 3],[19].
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[20]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 80,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (76,3 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 234 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 214 sont en aléa moyen ou fort, soit 91 %, à comparer aux 90 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[21],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[22].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[23].
La commune est en outre située en aval d'un barrage de classe A[Note 4]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[25].
Toponymie
Le village des Cabannes a adopté son nom au XIVe siècle, et le tient de l'appellation donnée aux constructions s'élevant le long de la route menant de Cordes-sur-Ciel au Cérou.
Bien qu'utilisé depuis le XIVe siècle pour nommer le village, la dénomination de "Les Cabannes" peine d'abord à être respectée : ainsi en 1790, la commune est appelée "Corrompis" dans les décrets[26].
Histoire
Origine
La commune s'est principalement construite autour de deux pôles d'habitation, celui de La Capelle Sainte-Luce (où se trouve la chapelle Sainte-Lucie et le fort de La Capelle) et celui de la colline de Corrompis (où se trouve le château de Corrompis et l'église Saint-Antoine). Ce second site, outre la présence du château et de carrières, permettait de contrôler la route d'Albi à Cordes.
Jusqu'à la Révolution
Après avoir souffert successivement de la guerre de Cent-Ans et des épidémies de Peste, le village subit les affres des guerres de Religion, qui débutent sur le territoire de la commune par une flambée des violences en 1562. En 1588, le village est occupé par les troupes protestantes, puis pillé et brûlé.Les combats ne se terminent définitivement qu'en 1622, avec la fin des rébellions huguenotes.
Jusqu'à la Révolution française, les Cabannes sont une jurade (ou juratif), c'est-à-dire dépendant du puissant consulat de Cordes. Ensuite, jusqu'en 1840, La Capelle Sainte-Luce est séparée du reste du village en tant que commune indépendante.
Époque moderne
Peu après 1920, une voie de chemin de fer est construite sur la commune, afin de convoyer charbon et ciment entre Carmaux et Lexos, mais elle perd vite son intérêt, et a totalement disparue aujourd'hui.
Grâce à la notoriété de Cordes, de nombreux touristes et artistes passent depuis les années 50 par le village. En 1972, il a par ailleurs faillit être rattaché à la commune de Cordes[26].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[28].
En 2021, la commune comptait 367 habitants[Note 5], en évolution de −1,08 % par rapport à 2015 (Tarn : +1,82 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 204 personnes, parmi lesquelles on compte 74 % d'actifs (59,8 % ayant un emploi et 14,2 % de chômeurs) et 26 % d'inactifs[Note 7],[I 7]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 10]. Elle compte 88 emplois en 2018, contre 117 en 2013 et 93 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 126, soit un indicateur de concentration d'emploi de 69,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 51,2 %[I 11].
Sur ces 126 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 36 travaillent dans la commune, soit 29 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 70,6 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 5,6 % les transports en commun, 8,8 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 15,1 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Activités hors agriculture
37 établissements[Note 8] sont implantés aux Cabannes au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 9],[I 14].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
37
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
5
13,5 %
(13 %)
Construction
6
16,2 %
(12,5 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
10
27 %
(26,7 %)
Information et communication
1
2,7 %
(2,1 %)
Activités immobilières
1
2,7 %
(4,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
5
13,5 %
(13,8 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
6
16,2 %
(15,5 %)
Autres activités de services
3
8,1 %
(9 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 27 % du nombre total d'établissements de la commune (10 sur les 37 entreprises implantées aux Les Cabannes), contre 26,7 % au niveau départemental[I 15].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Le principe d’un débroussaillement efficace consiste à couper et éliminer tous les bois morts, les broussailles et les herbes sèches 50 mètres autour des habitations et 2 mètres de part et d’autre des voies, élaguer les branches basses des arbres, espacer les arbres et les arbustes situés dans la zone à débroussailler pour éviter que le feu ne se propage d’arbre en arbre, éliminer les arbustes sous les grands arbres pour éviter que le feu ne se propage vers la cime des arbres, toujours se débarrasser des végétaux coupés par compostage, par évacuation en décharge autorisée ou par incinération en respectant la réglementation sur le brûlage et entretenir régulièrement la zone débroussaillée, tous les 2 ou 3 ans maximum sur le pourtour, tous les ans à proximité de l’habitation
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[24].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[32].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )