La ligne, qui devait être construite par l'État, a été déclarée d'utilité publique par un décret impérial le [2].
Une loi du autorise l'adjudication de la ligne[3]. La ligne est concédée par adjudication à la Compagnie Vilvert, de Constantin et Aglantier le [4]. Cette adjudication est approuvée par décret le [5]. Cette compagnie a commencé les travaux avec beaucoup de retard en . En 1878 elle a connu ses premières difficultés financières et a abandonné les travaux le 1er juin de la même année. La ligne est rachetée par l'État, afin de poursuivre les travaux, selon les termes d'une convention signée, le , entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie du chemin de fer direct de Besançon à la frontière suisse par Morteau. Cette convention est approuvée par une loi le suivant[6],[7].
Le raccordement entre les réseaux de chemins de fer français et suisse au Locle est réglé par une convention entre les deux États signée le . Cette convention est approuvée en France par une loi le [8] et est promulguée par décret le suivant[9].
C'est une ligne à voie unique au profil difficile, les déclivités atteignent 30 ‰.
Exploitation
Menacée un temps de fermeture, la ligne bénéficie d'un second souffle à partir de 2002 grâce à la régionalisation des transports de voyageurs et à la politique de la région Franche-Comté :
L'offre a augmenté de 42 % entre 2002 et 2008
La fréquentation a augmenté de 89 % entre 2002 et 2008 coïncidant avec l'arrivée de nouveaux matériels comme les ATER X 73500 ou les AGC X76500 remplaçant les X 2800
La ligne représente 6,5 % de la fréquentation totale du TER Franche-Comté
Pour 2008, la hausse de fréquentation des gares traduit le regain d'intérêt pour cette petite ligne régionale :
La desserte (exclusivement TER Franche-Comté) se compose au service d'hiver 2008-2009 de :
3 A/R Besançon - Le Locle - La Chaux-de-Fonds
3 A/R Besançon - Morteau
6 A/R Besançon - Valdahon
3 A/R Morteau - Le Locle - La Chaux-de-Fonds
1 aller en carTER Morteau - Le Locle en fin d'après midi et 1 retour Le Locle - Besançon en car en soirée.
1 aller en carTER entre Besançon et Morteau le matin du lundi au vendredi.
1 aller/retour en carTER entre Morteau et Besançon en correspondance avec les TGV Paris-Besançon permettant pour les habitants du Haut-Doubs de faire l'aller retour vers Paris dans la journée du lundi au vendredi
1 A/R en car TER Gilley - Morteau pour les besoins des frontaliers du lundi au vendredi.
1 aller en car TER Le Valdahon - Morteau pour les besoins des frontaliers du lundi au vendredi.
La ligne offre donc une desserte périurbaine de Besançon à Valdahon (plus de 1 100 voyageurs par jour ouvrable) et une desserte pour les travailleurs frontaliers entre Morteau et La Chaux de Fonds (environ 250 voyageurs par jour ouvrable). D'ailleurs, depuis le , la réouverture de la halte du Crêt du Locle entre Le Locle et La Chaux-de-Fonds permet aux TER de desservir l'important pôle industriel Suisse.
La ponctualité de l'axe est de 94,79 % de trains à l'heure ou avec un retard inférieur à 5 minutes en 2008.
La ligne est certifiée norme française (NF Transport) par l'AFNOR depuis 2005.
Un système d'information en temps réel des trains a été mis en place sur tous les points d'arrêts de la ligne le afin d'avertir les clients en cas de retards sur la ligne, de diffuser des informations touristiques.
Cette ligne offre des panoramas sur la vallée du Doubs et la citadelle entre Besançon et Morre, sur les sapinières entre Avoudrey et Gilley et les gorges du Doubs de Gilley au Locle ; elle bénéficie depuis 2007 d'une offre touristique certains jours de l'année.
Durant l'été 2016, la ligne a fait l'objet de travaux d'entretien. Le principal chantier était à Besançon, où 1,2 km de RVB a été fait entre la rue Tristan-Bernard (séparation avec la ligne de Belfort) et la Mouillère. D'autres chantiers ont concerné des remplacements de rails, des rajouts de ballast et des renforcements de murs, à l'Hôpital du Grosbois et sur la section Avoudrey - Morteau. Plus de 5 millions d'euros ont été engagés à cette occasion.
Futur
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À la suite du projet de la Suisse de passer son réseau sous ERTMS, il est évoqué de limiter les TER Franche-Comté en gare du Locle Col-des-Roches dès .
Cependant, ce scénario est difficilement applicable puisqu'aucune correspondance n'est possible depuis cette gare vers le réseau suisse.
Plusieurs projets sont envisagés à plus ou moins court terme afin de conserver une liaison ferroviaire directe entre Morteau et La Chaux-de-Fonds :
Équipement de la partie suisse du KVB en plus de l'ERTMS. Solution acceptée par la Suisse[12].
Équipement en ERTMS des X 73500. Cependant une formation lourde des conducteurs serait nécessaire.
À plus long terme :
Équipement de la section Besançon - Le Locle de la version ERTMS dite régionale qui n'existe pour le moment que sur le papier. Cette nouvelle signalisation permettrait de supprimer les limitations de circulation.
Il est à noter que ces propositions sont plus ou moins réalisables. De plus, encore aucune n'est actée. Néanmoins la première solution semble la plus réalisable et la plus avancée (Solution acceptée par la Suisse[12]).
Ces propositions sont proposées par des associations et ne sont pas forcément vérifiées.
À court terme, du au , la circulation sera interrompue du fait de travaux dans certains tunnels, dont notamment ceux de Saint-Léonard et du Pavillon (section Besançon - Morre). À plus long terme, mais programmés, 37 millions d'euros sont annoncés dans le cadre de travaux issue du CPER 2015 - 2020 "révisé".
Du au , la ligne est fermée pour permettre la réalisation de travaux de renouvellement de la ligne sur 35 km pour un investissement de 49 millions d'euros, qui devraient également permettre une augmentation de la vitesse[12].
Le tunnel transfrontalier du Col-des-Roches, construit en 1884, a été fermé pour d'importants travaux de rénovation du 1er mars 2021 au 30 mars 2022 sur sa partie suisse (316 mètres sur un total de 422 mètres)[13]. Au début du chantier, la réouverture de la ligne était prévue [14] mais les travaux ont duré plus longtemps que prévu. Un premier retard a été provoqué par un éboulement à l'intérieur du tunnel pendant le chantier[15], puis des retards d'approvisionnement en matières premières ont provoqué un deuxième report [16].
Du 4 mars au 19 octobre 2024, une deuxième phase de travaux aura lieu pour un montant de 53 millions d'euros. A l'issue de ces travaux, où la ligne sera complètement interrompue, le gain de temps entre Besançon et Morteau sera de 8 minutes par rapport à fin 2020[18].
Notes et références
↑Livre : Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, édité par La Vie du Rail en août 2011, (ISBN978-2-918758-44-0), volume 2, page 161.
↑« N° 3112 - Loi relative à la déclaration d'utilité publique et à la concession définitive de plusieurs chemins de fer concédés à titre éventuel, et à l'adjudication de plusieurs chemins classés et non concédés : 23 mars 1874 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 8, no 205, , p. 801 - 823 (lire en ligne).
↑« N° 3610 - Décret qui rend définitive la concession du chemin de fer de Besançon à la frontière suisse, par Morteau, avec embranchement sur Lods : 16 novembre 1874 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 9, no 236, , p. 794 - 797 (lire en ligne).
↑« N° 8167 - Loi qui approuve une convention passée entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie du chemin de fer direct de Besançon à la frontière suisse, par Morteau : 15 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456, , p. 4 - 6 (lire en ligne).
↑« N° 12135 - Loi qui approuve une convention relative au régime douanier entre le Canton de Genève et la zone franche de la Haute-Savoie, et quatre conventions relatives au raccordement des sections françaises et suisses, 1° du chemin de fer d'Annemasse à Genève ; 2° du chemin de fer de Besançon au Locle par Morteau ; 3° du chemin de fer de Bossey-Veyrier à la gare de Genève ; 4° du chemin de fer de Thonon au Bouveret, par Saint-Gingolph : 11 juin 1882 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 25, no 712, , p. 97 (lire en ligne).
↑« N° 12136 - Décret qui prescrit la promulgation de la convention douanière, et des conventions de raccordement de chemins de fer, signées entre la France et la Suisse les 14 juin 1881 et 27 février 1882 : 24 juin 1882 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 25, no 712, , p. 98 - 116 (lire en ligne).
↑« N° 14213 - Loi qui approuve les conventions passées, les 26 mai et 9 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 325 - 333 (lire en ligne).