Les lois d'orientation agricole sont des instruments législatifs visant à organiser l'agriculture en France et la politique agricole française. Chacune de ces lois marque donc des étapes décisives dans l'histoire rurale française et dans les priorités successives, complémentaires ou parfois opposées, fixées par l'État au développement agricole.
En , Hubert Buchou, vice-président de la FNSEA et ancien président du CNJA, présente ainsi la genèse de cette loi, qui inaugura la longue série des lois d'orientations agricoles à venir:
« Au cours des années –, une nouvelle génération de jeunes agriculteurs se mobilisèrent pour « bâtir un monde plus humain ». Ils acceptaient l'idée de la diminution nécessaire et inéluctable du nombre d'agriculteurs. Mais ils voulaient que les agriculteurs aient la maîtrise du sol et de leur produit, et qu'ils exercent des responsabilités dans leur travail. Car leur hantise était la condition salariale. Ils voulaient ardemment intervenir sur les décisions politiques. Leur souhait, en se lançant dans le syndicalisme agricole, eût été que les syndicalistes de l'industrie suivent une voie parallèle mais, à la différence du leur, ce dernier s'est refusé à faire participer les travailleurs à l'orientation de l'économie.
Le hasard fit bien les choses. Il y avait d'un côté un mouvement de jeunes agriculteurs qui avaient conçu une nouvelle politique agricole et de l'autre, à partir de , de nouvelles équipes politiques
soucieuses de voir l'agriculture épouser son siècle. De leur rencontre naquirent les lois d'orientation et
Buchou précise que cette loi d'orientation doit être comprise avec la loi complémentaire du .
Cette loi fit l'objet d'un recours suivi d'une décision importante du Conseil constitutionnel (décision 1962-18 L du [2]), selon lequel :
« les décisions du Conseil constitutionnel s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles ; que l'autorité des décisions visées par cette disposition s'attache non seulement à leur dispositif mais aussi aux motifs qui en sont le soutien nécessaire et en constituent le fondement même. »
Rapporteurs : Maurice Cornette (président du groupe de travail « agriculture » de l'UDR) ; Jacques Richomme (député UDF du Calvados, membre de la Commission spéciale du projet de loi d’orientation agricole en ).
Le site agriculture.gouv.fr présente ainsi la loi d'orientation agricole du :
« Adoptée par le Parlement le , la loi d’orientation agricole a été promulguée par le Président de la République et publiée au journal officiel le . Dans un contexte renouvelé par la réforme de la politique agricole commune et les négociations dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce, et face aux perspectives d’évolution de la démographie mondiale, l’agriculture est un secteur stratégique dont il convient d’adapter le cadre.
C’est la vocation de cette loi qui trace de nouvelles perspectives pour le secteur agricole et agroalimentaire. Elle fournit de nouveaux outils destinés à accroître sa compétitivité et à favoriser son adaptation au contexte international et aux enjeux environnementaux et sanitaires. »
L'un des rapporteurs de cette loi était le député UMPAntoine Herth, nommé secrétaire national de l'UMP chargé de l'agriculture en , qui fut également le rapporteur du projet de loi sur les OGM, adopté en .
création de VINIFLHOR (le « pôle cultures spécialisées ») : regroupement de l'ONIVINS et de l'ONIFLHOR (ex-offices respectivement du vin et des fruits et légumes) ;
interdiction à compter du de la distribution au consommateur final à titre onéreux ou gratuit de sacs de caisse à usage unique en plastique non biodégradable (article 47). Introduite par les députés Francis Delattre et Marc Le Fur et soutenue par plusieurs industriels, dont le français John Persenda[6], PDG de Sphère, le décret nécessaire à son application n’a jamais été publié[7].
Références
↑Buchou H.. Les jeunes agriculteurs des années 1960 et les lois d'orientation et complémentaire. In: Économie Rurale. N°108, 1975. Les lois d'orientation à l'épreuve des faits bilan et perspectives d'une politique agricole. pp. 31-37. doi : 10.3406/ecoru.1975.2371. [lire en ligne] sur Persée.