Lytta Basset, née le à Raiatea en Polynésie française, est une philosophe et théologienneprotestantesuisse qui, après avoir été pasteur de l'Église réformée à Genève, a occupé un poste de professeur de théologie pratique à la Faculté de théologie (fermée en 2015) de l'université de Neuchâtel. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages spirituels qui ont connu une importante audience dans la littérature religieuse, notamment avec le succès de Sainte Colère paru en 2002, où, à travers les figures de Jacob, Job et Jésus, elle développe la thèse selon laquelle c'est par la colère que se construit une foi adulte et personnelle.
Lytta Basset dirige la revue internationale de théologie de l'Université de Neuchâtel La chair et le souffle[1]. Elle est également une militante engagée dans plusieurs associations pour le développement durable et contre la violence[2].
Biographie
Lytta Basset est née Jacot[3] le à Raiatea en Polynésie française d'Albert Jacot pasteur missionnaire et de Madeleine Verdeil[4], poète[5]. Elle a reçu une formation philosophique (maîtrise et préparation de l’agrégation) et théologique (doctorat sur le problème du mal subi, de ses séquelles, des questions de culpabilité, pardon et réconciliation). Elle a une spécialisation en théologie pratique, particulièrement dans le domaine de l’accompagnement spirituel, de la relation d’aide, de l’articulation entre spiritualité et sciences humaines[6],[7]. Elle a vécu et travaillé en Inde, en Iran, à Djibouti et aux États-Unis[5].
« Le Nouveau Testament l'affirme fortement : la « Bonne Nouvelle » (grec ancien : εὐαγγέλιον (euangélion)), c'est Jésus lui-même... et n'importe quel humain à sa suite.
Il semble bien établi qu'à son époque, les prophètes avaient disparu : aucune parole n'était crédible, venant assurément de Dieu. Alors parut Jésus. Tout son corps parlait de Dieu. Son être était parole divine donnant du poids à tout être humain.
Ses paroles étaient des actes de libération et ses actes des paroles libératrices. Afin que l'autorité ne soit plus jamais écrasante, Jésus s'adresse à l'individu seul : « Toi, suis-moi ! » Or, on constate dans les textes que l'« autorisation » reçue par chaque disciple au sein d'une relation personnalisée le pousse rapidement à « autoriser » à son tour d'autres personnes. N'en est-il pas de même dans l'accompagnement, professionnel ou spontané ? Dès qu'une personne retrouve la parole, redevient auteur de sa vie, elle se sent souvent envoyée vers d'autres personnes pour les « autoriser » à en faire autant — à parler avec autorité, à prendre leur place, à devenir vivantes. »
— Lytta Basset. Vivre malgré tout, Genève, Labor et Fides, 2016, p. 65-66.
Ouvrages
Le pardon originel : de l'abîme du mal au pouvoir de pardonner, Éditions du Cerf, 1994
Traces vives : paroles liturgiques pour aujourd'hui (avec Francine Carrillo et Suzanne Schell), Éd. Labor et Fides, 1997
↑Livre écrit à la suite du suicide de son fils de 24 ans en 2001.
↑« Valeur cardinale de bien des religions, la compassion est aujourd'hui mal comprise. En quoi se différencie-t-elle de l'amour et de la charité ? Comment ne pas la confondre avec l'empathie passive envers ceux qui sont touchés par le malheur du monde qui s'étale sur nos écrans ? La compassion avec les plus fragiles n'est-elle pas un obstacle à la justice sociale ? Réunissant théologiens et penseurs chrétiens, mais aussi juifs et bouddhistes, Lytta Basset nous invite à découvrir une compassion non pas innée, mais acquise de haute lutte ; non pas passive, mais active et, pour tout dire, militante. »