La famille Tudor (Tudur, en gallois) est à l'origine d'une dynastie royale qui a donné son nom à la période de l'histoire anglaise située entre 1485 et 1603. L'ère Tudor marque la fin de la guerre civile, qu'a constituée la guerre des Deux-Roses, et couvre le règne de cinq monarques qui ont contribué à faire de l'Angleterre une puissance européenne majeure.
Les origines de la famille sont galloises et remontent au XIIIe siècle. Les deux principaux monarques, Henri VIII et la reine Élisabeth Ire, orchestrèrent la mutation du royaume d'Angleterre d'une arrière-cour européenne toujours plongée dans le Moyen Âge en un puissant État de la Renaissance[1].
Origines de la dynastie
La dynastie Tudor est issue d'une famille noble galloise remontant au moins au XIIIe siècle avec Ednyfed Fychan, sénéchal de Gwynedd. Le nom Tudur est la variante galloise du prénom Théodore.
Fils d'Henri VIII et de sa troisième épouse Jeanne Seymour. Il monte sur le trône à l'âge de seulement neuf ans, il fut également l'un des plus jeunes souverains anglais.
Fille d'Henri VIII et de sa première épouse Catherine d'Aragon. Elle est surnommée « Marie la Sanglante » par les protestants anglicans, à cause des persécutions qu'elle mena contre eux pendant son règne afin de rétablir le catholicisme romain.
Fille d'Henri VIII et de sa deuxième épouse Anne Boleyn. À sa mort sans descendance, le trône passe à son cousin le roi Jacques VI d'Écosse. Elle fut l'une des plus grandes reines d'Angleterre. Son long règne de 44 ans définit la période élisabethaine, qui connut un âge d'or sans pareil.
Dames importantes de la maison Tudor
Jeanne Grey
L'arrière-petite-fille d'Henri VII, la protestante lady Jane Grey, succéda à Édouard VI selon les derniers vœux de celui-ci ; le roi souhaitait écarter sa demi-sœur, la catholique Marie Ire, du trône d'Angleterre. Elle ne régna que neuf jours, avant d'être déposée et plus tard exécutée par Marie, en même temps que son mari, Lord Guilford Dudley, fils de John, 1erduc de Northumberland. Lady Jane Grey était la petite-fille d'une autre Marie Tudor, fille d'Henri VII et sœur d'Henri VIII. Celle-ci était d'abord devenue reine de France par son mariage avec Louis XII ; devenue veuve, elle s'était remariée au duc de Suffolk, dont elle eut une fille, la mère de lady Jane Grey.
« Période Tudor » est synonyme de Renaissance anglaise. Il arrive que le terme englobe plus largement le règne d'Élisabeth Ire, période souvent traitée à part sous l'appellation ère élisabéthaine. Le règne des Tudors est lié aux incessants conflits avec la maison Stuart, famille royale d'Écosse, soutenue par le parti catholique français des Guise. Ce sont d'ailleurs les Stuart qui succéderont aux Tudor en 1603 avec l'avènement de Jacques VI d'Écosse, fils de la reine Marie Stuart.
Pour les Britanniques, l'expression évoque à la fois un style architectural et une période particulièrement animée sur le plan politique, culturel et artistique. En dépit des graves troubles religieux qui ont marqué les années 1529–1558 au moment de la réforme anglicane, la période Tudor voit l'émergence de l'Angleterre en tant que puissance politique et maritime, le début de l'expansion coloniale anglaise et la naissance d'une littérature anglaise brillante.
Dans la littérature et au cinéma
Dans la littérature
L'époque Tudor fait partie des périodes historiques les plus populaires de la littérature et de la légende anglaises.
La maison Tudor a fourni notamment toute une série de personnages hauts en couleur dont se sont emparés les poètes, les dramaturges et plus tard les romanciers et les cinéastes. Dès le XVIe siècle, l'accession au trône du premier roi de la dynastie, Henri VII est mise en scène dans Richard III de Shakespeare et Henri VII a servi de source d'inspiration à George R.R. Martin dans son œuvre Le Trône de fer. Henry VIII, pièce de Shakespeare, Dans l’ombre des Tudors par dame Hilary Mantel, et John Fletcher voit la naissance de la reine Élisabeth Ire. Le martyrologe protestant, John Foxe, sera à l'origine de la légende noire de Marie Tudor avec Acts and Monuments, tandis que sir Edmund Spenser forge la légende dorée d'Élisabeth Ire, la Gloriana du poème épique The Faerie Queene qui inspirera plus tard Gloriana, opéra en trois actes de sir Benjamin Britten, livret de William Plomer, tiré de Elizabeth and Essex de Lytton Strachey et créé à Londres en 1953. Son personnage connaît cependant une éclipse dans le roman du XXe siècle où elle est présentée souvent comme une douairière despotique.
Édouard VI n'inspire guère les auteurs, alors qu'Élisabeth est une grande favorite avec Elizabeth R(en), mini-série pour la BBC (1971) avec Glenda Jackson, Elizabeth (1998) et Elizabeth: l'âge d'or (la suite sortie en 2008) de Shekhar Kapur avec Cate Blanchett qui la présente plutôt comme une victime, The Virgin Queen de Coky Giedroyc (2006). Shakespeare in Love (1999) reprend le personnage de la douairière acariâtre.
Enfin capitalisant sur la popularité de la famille Tudor, Showtime sort en 2007 une série, Les Tudors, écrite par Michael Hirst avec Jonathan Rhys-Meyers dans le rôle d'Henri VIII. La série relate notamment les relations entre le roi et les femmes et aussi la façon dont il conduit sa carrière ainsi que ses choix politiques.
Notes et références
↑Les Tudors, émission 2000 ans d'histoire sur France Inter, 7 février 2011