Il est issu d'un père très actif dans les luttes pour les sans-papiers et d'une mère factrice à La Poste, où elle était déléguée syndicale[4]. Il grandit à Cuesmes dans le Borinage, avec des parents militants[4]. Il les accompagne aux manifestations, il est rapidement au contact de l’engagement politique et d’une certaine réalité sociale[4]. Vers dix ou onze ans, ils hébergent un père et son fils, d’origine congolaise[4]. Il se lie au fils de son âge, mais ils ont sont finalement expulsés[4]. Cet événement le marque beaucoup[4].
Il étudie la bande dessinée à l'Institut Saint-Luc de Bruxelles où il a pour professeurs Éric Lambé et Marc Sevrin[5].
Il collabore à plusieurs fanzines et projets de bandes dessinées collectives[1]. Il est dessinateur de presse pour Imagine demain le monde le magazine du CNCD, la revueZ, Ensemble le trimestriel du collectif Solidarité contre l’exclusion et le JEF, journal des étudiants francophones[1]. En 2016, Manu Scordia réalise avec le photographe Karim Brikci-Nigassa, l’exposition Black Panther Lives Matter, une exposition de dessin sur photo, à l’occasion des 50 ans de la naissance du Black Panther Party[3].
Il est l’auteur du roman graphiqueAli Aarrass publié dans la collection « Soudain » aux éditions Vide Cocagne en 2019[1]. Ce one-shot conte l’histoire vraie d’Ali Aarrass, Belgo-marocain incarcéré et torturé au Maroc dans l’indifférence de la Belgique alors que son innocence est établie et que l’ONU exige sa libération[1],[6],[7]. Cet ouvrage vaut à son auteur le prix AtomiumLe Soir de la bande dessinée de reportage la même année[8]. À l'occasion de la commémoration des 150 ans de la Commune de Paris, il expose à nouveau des photographies dessinées au Mundaneum de Mons en 2022[9]. Il s'associe à Foued Bellali, l’éditeur et responsable de l’ASBL 2bouts — à Forest, qui propose des formations et des ateliers créatifs pour aborder les thématiques du racisme et des discriminations —, avec une série de témoignages sur ce que peut être la vie en Belgique quand on est étranger, racisé dans l'albumLe Rouleau compresseur - Chronique d'un racisme institutionnel en 2023[10],[11]. L'auteur expose ses œuvres au centre culturel de Seraing avec Rouleau compresseur[12] en 2023. En 2024, il publie un récit sur Mawda, une fillette de 2 ans tuée par un policier belge sans qu’aucune peine ne soit prononcée, aux éditions La Boîte à bulles[13],[14].
Come illustrateur, il illustre le livre de Carlos Perez L’Enfance sous pression (Éditions Aden, 2007), la couverture du roman de Jean-Pierre Griez Une enfance d’en bas (éd. du Cerisier, 2007) et le livre du juriste Mathieu Beys Quels droits face à la police ? (éd. Couleur Livre, 2014)[3]. Il participe également à la réalisation du film d’animationCaoutchouc rouge, rouge coltan sur l’histoire coloniale de la Belgique au Congo, sorti en [3].
Dans son travail, il aborde des sujets sociaux ou politiques[1]. Il essaie à travers le dessin, de mettre en lumière les injustices de la société[1]. Ses thèmes principaux sont le racisme, la discrimination, le colonialisme, la question palestinienne, l’exclusion sociale de manière générale[1].
↑ a et bAlexis Seny, « Le rouleau compresseur, chroniques vraies et courtes, qui vous poursuivent, tant la belge terre d’accueil a vraiment du mal à en être une », Branchés Culture, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bEna Billenne, « "Mawda : autopsie d’un crime d’État" : une bande dessinée sous forme de brûlot », RTBF, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bÉmeline Berlier, « Un Montois sort une bande dessinée autour de l’affaire Mawda : “Malgré la gravité des faits, on n’a pas assisté à un émoi important du grand public” », La DH Les Sports+, (lire en ligne, consulté le ).