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Mariage Frères

Mariage Frères
Mariage Frères, 90 rue Montorgueil, Paris
Histoire
Fondation
Cadre
Forme juridique
Domaine d'activité
Commerce de détail de boissons en magasin spécialiséVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Organisation
Fondateurs
Henri Mariage (d), Édouard Mariage (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur
Franck Michel Desains (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires
30,8 M ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Produits
Site web
Identifiants
SIREN
OpenCorporates

Mariage Frères est une maison de thé de luxe fondée à Paris en 1854[1],[2],[3].

L'entreprise - dont la carte des thés regroupe plus de 650 mélanges de 36 pays producteurs - possède sept maisons de thé à Paris, cinq au Japon et une en Angleterre, et s'appuie sur un large réseau de distributeurs à travers le monde (épiceries fines, grands magasins...) à qui elle a interdit, durant 14 ans, de vendre ses produits sur internet et d'utiliser son logo. Cette pratique d'entente est sanctionnée en 2023 par l'Autorité de la concurrence, qui inflige à l'entreprise une amende de 4 millions d'euros[4].

Histoire

Genèse

La famille Mariage se lance dans le négoce des épices et des denrées coloniales dès 1660, Nicolas Mariage étant mandaté par Louis XIV pour ramener des thés de Perse et d'Inde[5]. Deux membres de la famille Mariage, Auguste et Aimé, originaires de Lille, s'établissent en 1830 dans le quartier du Marais à Paris, pour y travailler dans le commerce des denrées coloniales et dans la raffinerie de sucre[6].

Le , les deux derniers fils d'Aimé Mariage, Henri et Édouard[7], se mettent à leur compte et fondent Mariage Frères, une maison importatrice de thés et de vanilles. La maison fournit des épiceries fines, des salons de thé et des hôtels[8].

Diversification

La maison Mariage Frères est détenue par les descendants des frères Mariage ; En 1976, Marthe Cottin, la dernière descendante des frères Mariage et propriétaire de la maison de thé, a 81 ans et ne trouve pas de successeur. Richard Bueno, un proche de Marthe Cottin, la présente à son ami Kitti Cha Sangmanee, étudiant thaïlandais en droit international à Paris. En 1983, ce dernier arrête ses études et achète Mariage Frères avec ses capitaux familiaux[8].

L'année suivante, la maison qui ne se consacrait jusque-là qu'au négoce du thé décide alors de commercialiser ses thés et ses mélanges sous sa propre marque.

Elle ouvre alors une première maison de thé ouverte au grand public près du Centre Georges Pompidou. L'année suivante, la maison de thé déménage dans les bureaux historiques du 30, rue du Bourg-Tibourg, dans le quartier du Marais.

Frank Desains devient ensuite directeur de Mariage Frères[9].

Ouverture de nouveaux magasins et autres événements historiques

Mariage Frères, 30 rue du Bourg-Tibourg, Paris.

On compte huit boutiques Mariage Frères à Paris[10]. En 1999, un magasin spécialisé dans les thés français ouvre en face de la maison mère, rue du Bourg-Tibourg[réf. nécessaire]. Des comptoirs sont également établis dans les grands magasins parisiens[11]. Certains thés ne sont commercialisés que dans les établissements parisiens, notamment les thés millésimés, certains Darjeeling, ou de rares jardins de Chine ou du Népal. Au premier étage de la maison de thé originale, la marque tient un petit musée consacré à l'histoire du thé et à l'art de vivre qui lui est associé[12].

En 1860, Mariage Frères dépose un brevet pour le Chocolat des Mandarins®, un mélange de thé et de chocolat.

En 1987, Mariage Frères ouvre une filiale japonaise. Quinze maisons ouvrent au Japon[13].

En 2000, Mariage Frères ouvre une boutique en ligne[14].

En 2006, la marque ouvre son premier comptoir allemand aux Galeries Lafayette de Berlin[13].

En 2012, Mariage Frères ouvre son premier comptoir en Grande-Bretagne au Selfridges de Londres[15]. La même année, la marque commence à proposer des ateliers de découverte et de dégustation de thés[16].

En 2013, la marque est distribuée dans une soixantaine de pays, dans des hôtels de luxe et en partenariat avec Japan Airlines[17].

En 2015, Mariage Frères achète l'hôtel de Vigny dans l'optique d'y déménager son siège social et avec la volonté d'y ajouter un espace de dégustation[18].

En 2018, ouverture d'un nouveau magasin à Londres, 38 King Street, Covent Garden avec une offre de plus de 1000 références de thé, un restaurant et un salon de thé, un musée du thé.

En 2018, Mariage Frères créé le label de qualité Jardin Premier qui assure la qualité la plus pure de ses thé.

En 2024, la société Mariage Frères célèbre son 170e anniversaire avec le lancement d'un nouveau site web.

Tous les comptoirs partagent les codes esthétiques de la maison d'origine, avec notamment l'usage de boiseries aux tons chauds, de chaises en rotin, de balances à plateaux pour peser le thé et d'une décoration florale[19]. Les vendeurs, tous formés à Paris[13], portent un uniforme en lin beige et les serveurs sont en coton blanc. Le Figaro qualifie cette esthétique d'élégante en 1998[20]. En , l'entreprise retire une très ancienne référence Exposition coloniale de son catalogue à la suite d'une polémique sur la promotion du produit[21].

Partenariats avec la ville de Paris

En 1988, Mariage Frères offre un théier provenant de la province de Shizuoka (Japon) au Jardin des plantes de Paris[22].

En , Mariage Frères crée trois nouveaux thés (Matin Parisien, Paris-Marais, Pleine Lune) à l'occasion du lancement de la boutique en ligne de la ville de Paris[23],[24]. Anne Hidalgo offre ces thés à la reine d'Angleterre Élisabeth II le dans le cadre d'un échange de cadeaux lors de la visite officielle de la reine à l'Hôtel de ville de Paris[25].

Prix et récompenses

La Maison Mariage Frères a été couronnée par le magazine américain Newsweek comme la meilleure adresse au monde pour la qualité des Darjeeling[26] et par le Magazine L'Express comme la plus prestigieuse maison de thé au monde[14]. Elle est fournisseur de thé de l’Élysée[27].

En , Mariage Frères est sacrée meilleure enseigne d'épicerie fine par le magazine Capital, à la suite d'une enquête menée par l'institut Statista sur 20 000 consommateurs[28].

Économie

Les principaux concurrents français sont Palais des Thés, Dammann Frères, Compagnie Coloniale, Fauchon, Hédiard et Kusmi Tea[29]. Au niveau mondial ce sont Fortnum & Mason, Harrods.

En 2010, la marque lance un procès contre TWG. TWG est fondée par un ancien employé de Mariage Frères et réplique son modèle d'entreprise[19].

Références dans la culture populaire

Dans l’épisode 11, saison 3 de Gossip Girl (2009-2010), la mère de Blair, Eleanor, rentre d'un voyage à Paris. Lorsque Blair demande à sa mère d'ouvrir une enveloppe que cette dernière vient de recevoir, sa mère répond : « Mais d'abord le thé ! J'ai apporté un absolument merveilleux Lapsang Souchong de Mariage Frères. »

Durant l'étape 3 de la série télévisée américaine The Amazing Race 1 diffusée le , les équipes ont eu comme mission de trouver un magasin Mariage Frères à Paris et demander un thé spécifique afin de recevoir une récompense qui permet d'éviter les autres tâches de l'épisode.

Les thés de Mariage Frères sont mentionnés plusieurs fois dans le roman Le Livre perdu des sortilèges de Deborah Harkness (2011).

Elle est souvent citée dans la littérature contemporaine :

Le célèbre parfumeur Jean-Claude Ellena s'est inspiré de la carte de thé de Mariage Frères pour créer le parfum Eau Parfumée au Thé Vert de Bulgari[30],[31].

Mariage Frères fournit le décor d'un salon de thé de luxe pour le tournage des saisons 2 et 3 de la série télévisée britannique Mr Selfridge[32] (2014-2015).

Mariage Frères est cité à de nombreuses reprises dans l'animé japonais Black Butler.

Notes et références

  1. « Almanach-Bottin du commerce de Paris, des départemens de la France et des principales villes du monde... / par Séb. Bottin,... », sur Gallica, (consulté le ), p. 589
  2. « Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers : Firmin Didot et Bottin réunis », sur Gallica, (consulté le ), p. 46, 2045
  3. « Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers : Firmin Didot et Bottin réunis », sur Gallica, (consulté le ), p. 2451, 2677
  4. Concurrence : les thés Mariage Frères sanctionnés à hauteur de quatre millions d’euros sur lemonde.fr du 11 décembre 2023
  5. (it) Carlo Petrino, « SOSTIENE CARLIN La scoperta del te' - e' quasi come il vino », La Stampa,‎
  6. Alain Stella, Thé Français, Flammarion, (ISBN 978-2-08-011072-5)
  7. Pierrick Jégu, « Deux grands classiques du genre. », L'Express,‎
  8. a et b Patricia Salentey, « Mariage Frères, une histoire d'amour couleur thé », L'Entreprise,‎
  9. « L'épopée des Chinois de la Grande Guerre. », Le Figaro,‎
  10. « Mariage Frères, les maîtres du thé à la française - Elle à Table », sur www.elle.fr (consulté le )
  11. « Mariage Frères: le thé par excellence », sur www.galerieslafayette.com/ (consulté le )
  12. Sangmanee, Kitti Cha., L'ABCdaire du thé, Mariage Frères, (ISBN 2-08-012480-3 et 9782080124807, OCLC 319936246, lire en ligne)
  13. a b et c « Mariage Frères, le thé à la française », Stratégies,‎
  14. a et b Patricia Salentey, « Mariage Frères, une histoire d'amour couleur thé », sur lexpress.fr,
  15. (en) « Mariage Frères Opens First UK Concession at Selfridges London », sur Style.selfridges.com, (consulté le )
  16. Delphine Solanet, « Mariage Frères: petite leçon de dégustation de thés », sur gala.fr,
  17. (es) « Mariage Frères, la hora del té con "savoir faire" parisino », La Nueva España,‎
  18. Derwell Queffelec, « L’hôtel de Vigny, futur siège social de Mariage Frères », Le Parisien,‎
  19. a et b Sylvain Verut, « Accrochez-vous aux brunches... », Le Figaro,‎
  20. « Le brunch a du punch. », Le Figaro,‎
  21. Philippe Triay, « Petit rappel sur les expositions coloniales à l’intention de Mariage Frères », sur Réseau Outre-Mer première,
  22. Galerie du Crédit communal (Bruxelles), Tea for 2 : les rituels du thé dans le monde, Belgique, Crédit communal de Belgique, , 270 p. (ISBN 2-87193-265-4), p. 260
  23. Arthur Œuvrard, « La ville de Paris lance son E-shop : Nos coups de cœur », sur Elle.fr, (consulté le )
  24. Gabriel Oihana, « La Mairie de Paris lance une e-boutique de produits parisiens », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  25. « Les coulisses de la visite de la Reine Elizabeth II à l'Hôtel de Ville », sur Paris.fr,
  26. (en) Article de John Barry, Newsweek 2005
  27. Voir VSD http://www.boucheries-nivernaises.com/imgs/cont_accueil/elysee.pdf
  28. Prisma Media, « Service, conseils des vendeurs, livraison... le palmarès des meilleures enseignes », sur Capital.fr (consulté le )
  29. « Les marques de thé en France. De Betjeman & Barton à Pagès. », sur www.boisson-sans-alcool.com (consulté le )
  30. (en) Chandler Burr, The Perfect Scent : A Year Inside the Perfume Industry in Paris and New York, Picador, , 336 p. (ISBN 978-0-312-42577-7 et 0-312-42577-5), p. 102
  31. (en) Chandler Burr, « Scent Notes: Eau Parfumée au Thé Vert by Bulgari », sur nytimes.com, (consulté le )
  32. (en) « Take a tour of the Mr Selfridge set »

Liens externes

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