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Massacres arméno-tatars

Guerre arméno-tatare
Description de cette image, également commentée ci-après
Une patrouille de Cosaques près des champs de pétrole de Bakou, vers 1905.
Informations générales
Date 1905-1907
Lieu Bakou, Nakhitchevan, Chouchi, Gandja (Empire russe)
Issue Violences réprimées par des régiments cosaques

Les massacres arméno-tatars, ou la guerre arméno-tatare, sont des confrontations interethniques entre Arméniens et « Tatars caucasiens »[1] survenues à travers le Caucase de 1905 à 1907.

Historique

Les massacres commencent pendant la révolution russe de 1905 et font des centaines de morts[2]. Les affrontements les plus violents ont lieu en 1905 : en février à Bakou, en mai à Nakhitchevan, en août à Chouchi et en novembre à Gandja, endommageant de manière importante ces villes et les champs pétrolifères de Bakou.

La guerre civile est déclenchée apparemment par l’assassinat d’un villageois musulman, Aga Reza Babaev[3]. Du 19 au (6 - du calendrier julien), à Bakou, après que le vice-roi du Caucase Grigori S. Golitsyne leur a fait distribuer des armes, les Azéris attaquent la population arménienne dans l'indifférence des autorités russes. Les émeutes raciales gagnent toute la Transcaucasie : Erevan le / et les -/23-, Nakhitchevan[4] le 21/ et de nouveau Bakou du 2 au (20-). Du 2 au (20- julien), Bakou est livrée aux exactions de « centuries noires ».

Les troubles gagnent Gandzak le 1er décembre/ puis Tiflis du 5 au (22-). Les Arméniens résistent (Dachnak), et les combats durent jusqu’au printemps 1906[5].

Église arménienne pillée (1906).

Les affrontements ne se sont pas limités aux villes; 128 villages arméniens et 158 villages tatars ont été saccagés et ruinés[6]. Le nombre total de morts est estimé entre 3 100[7] et au moins 10 000[8]. 15 000 autres personnes ont été déracinées. Svante Cornell, un chercher suédois, déclare que les membres de l’ARF du côté arménien ont été plus efficaces et que la pauvre organisation tartare a entraîné plus de victimes du côté tatar. Cependant, les Arméniens ont subi plus de 75 % des dommages matériels.

Selon Firuz Kazemzadeh, écrivant en 1951 : « Il est impossible de blâmer les massacres d’un côté ou de l’autre. Il semble que dans certains cas (Bakou, Elizavetpol) les Azerbaïdjanais aient tiré les premiers coups de feu, dans d’autres cas (Shusha, Tiflis) les Arméniens[9].

Notes et références

  1. Désignation historique des Azéris.
  2. (en) Willem van Schendel et Erik Jan Zürcher, Identity politics in Central Asia and the Muslim world : nationalism, ethnicity, and labour in the twentieth century, I.B. Tauris, (ISBN 978-1-860-64261-6, 978-1-417-51866-1 et 978-1-282-52800-0, OCLC 667093855), p. 43.
  3. (en) Firouzeh Mostashari, On the Religious Frontier : Tsarist Russia and Islam in the Caucasus, I.B.Tauris, , 203 p. (ISBN 978-1-85043-771-0, présentation en ligne)
  4. (en) « Fire and Sword in the Caucasus by Luigi Villari », sur armenianhouse.org (consulté le )
  5. Anahide Ter Minassian et Pierre Vidal-Naquet, Histoires croisées : diaspora, Arménie, Transcaucasie, 1880-1990, Éditions Parenthèses, , 291 p. (ISBN 978-2-86364-076-0, présentation en ligne)
  6. E. Aknouni, Political Persecutions: Armenian Prisoners of the Caucasus (New York, 1911) p. 30
  7. Hovannisian, Richard G (1967). Armenia on the road to independence, 1918. Berkeley: University of California Press. p. 264.
  8. Pourjavady, R. (2023). « Introduction: Iran, Afghanistan, Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie au XIXe siècle ». Dans les relations entre chrétiens et musulmans. Une histoire bibliographique Volume 20. Iran, Afghanistan et Caucase (1800-1914). Leiden, Pays-Bas: Brill. doi: https://doi-org.wikipedialibrary.idm.oclc.org/10.1163/9789004526907_002 p. 21
  9. Kazemzadeh, Firuz (1951). La lutte pour la Transcaucasie (1917-1921), pp. 18-19. New York: Bibliothèque philosophique

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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