Mauger de Rouen est le fils du duc de NormandieRichard l'Irascible et de sa seconde épouse nommée Papie (Papia)[3] († après 1047), issue d'une famille du Talou. Il eut un fils nommé Michel[3](† après 1127), un chevalier brave et digne, aimé et traité avec honneur dans sa vieillesse par le roi Henri Beauclerc[3] comme « probatum militem et legitum »[4].
Entre 1052 et 1054, l'archevêque Mauger se conduit comme un prince rebelle[4]. Peu après la défaite et le bannissement de son frère Guillaume de Talou, comte d'Arques, et la victoire du duc Guillaume à la bataille de Mortemer, Mauger est déposé au concile de Lisieux[4] en , en présence d'Hermenfroi, évêque de Sion et légat du pape[1]. En effet, non seulement le duc Guillaume tient à affirmer son pouvoir et à éliminer ses opposants, en particulier les Richardides mais en plus, il fait entreprendre de nombreuses réformes concernant l'Église normande, s'opposant notamment à ce que les prêtres entretiennent ouvertement des concubines. Mauger, qualifié de débauché[3] et d'ivrogne, accusé d'entretenir des concubines et de s'opposer constamment au pouvoir du duc, est condamné au ban avant d'être envoyé sur l'île de Guernesey[7],[1], où il meurt noyé, alors qu'il est ivre[8]. Il ne faut toutefois pas le dénigrer totalement car il a convoqué un concile à Rouen qui condamna la simonie avant que le pape ne lance sa réforme depuis Reims[4]. Il est inhumé à Cherbourg[1].
Selon l'écrivain normand Wace, Mauger pratiquait la magie et possédait un lutin (cf. gobelin) nommé Toret[9] (petit Thor ?)[10] qui obéissait à son commandement mais que personne ne pouvait voir :
« Plusors distrent por vérité,
Ke un déable aveit privé,
Ne sai s esteit lutin u non,
Ne sai nient de sa façon,
Toret se feseit apeler,
E Toreit se feseit nomer,
E quant Maugier parler voleit,
Toret apelout si veneit,
Plusors les poeient oïr,
Maiz nus d els nés poet véir.[11] »
Notes et références
↑ abcd et ePierre Bouet et François Neveux, Les évêques normands du XIe siècle : Colloque de Cerisy-la-Salle (30 septembre - 3 octobre 1993), Caen, Presses universitaires de Caen, , 330 p. (ISBN2-84133-021-4), « Les évêques normands de 985 à 1150 », p. 19-35.
↑L'union entre son père le duc Richard et sa mère Papie se contracte peu après la mort de Judith de Bretagne, première épouse du duc, en 1017.
Gallica : Orderic Vital, Histoire de la Normandie : En ligne.
Bibliographie
Jules Thieury, Armorial des archevêques de Rouen, Rouen, Imprimerie de F. et A. Lecointe Frères, 1864, p. 46.
[Histoire de la Normandie - Livre III, IV et V] Orderic Vital (1077-1142), M. Guizot (trad. Louis-François du Bois), Histoire de la Normandie : traduction française de [« Historia ecclesiastica (terminée vers 1142) »], vol. 26/2, t. (III, IV, V), J.-L.-J. Brière (Paris), coll. « Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France ; XXV-XXVIII », 1825-1827 (BNF30359143, lire en ligne).
[Histoire de la Normandie - Livre VI, VII, VIII et IX] Orderic Vital (1077-1142), M. Guizot (trad. Louis-François du Bois), Histoire de la Normandie : traduction française de [« Historia ecclesiastica (terminée vers 1142) »], vol. 27/3, t. (VI, VII, VIII et IX), J.-L.-J. Brière (Paris), coll. « Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France ; XXV-XXVIII », 1825-1827 (BNF30359143, lire en ligne).