Modesty Blaise est un personnage de comic strip britannique qui met en scène un personnage de fiction du même nom, créé par Peter O'Donnell (écrivain) et Jim Holdaway (dessinateur) en 1963. Le strip suit les aventures de Modesty Blaise, jeune femme exceptionnelle dotée de nombreux talents et d'un passé criminel, et de son acolyte de confiance, Willie Garvin. Ce strip a été adapté au cinéma en 1966, 1982 et 2003, ainsi que dans une série de romans et nouvelles, à partir de 1965.
Présentation du personnage
En 1945, une fillette sans nom s'échappe d'un camp de personnes déplacées (DP) à Kalyros, en Grèce. Elle n'a aucun souvenir de son passé récent et erre à travers la mer Méditerranée, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord de l'après-guerre. Elle apprend à survivre à la dure et se lie d'amitié à un autre réfugié errant, un érudit juif hongrois originaire de Budapest du nom de Lob qui lui offre une éducation et un nom: Modesty (elle ajoutera "Blaise" plus tard, d'après le nom du tuteur de Merlin dans la légende arthurienne[Note 1]). Lob meurt lorsque Modesty a 12 ans. En 1953, elle finit par prendre le contrôle du gang criminel d'Henri Louche à Tanger et le développe jusqu'à un niveau international connu sous le nom de "Le Réseau".
Durant ces années, elle fait la connaissance de Willie Garvin. En dépit de la vie désespérée qu'il mène, elle perçoit son potentiel et lui offre de travailler pour elle. Inspiré par la confiance qu'elle lui accorde, il s’élève à la position de bras droit du Réseau et devient le meilleur ami et l'homme de confiance de Modesty. Ils partagent une relation strictement platonique basée sur le respect mutuel et les intérêts partagés. Willie Garvin l'appelle toujours "Princesse", une façon de s'adresser à elle qu'il est le seul à utiliser. D'autres membres du Réseau appellent Modesty "Mam'selle". Bien que leur relation ne comporte aucun aspect sexuel, ce sont les divers amants de Modesty qui sont souvent jaloux de Garvin, plutôt que l'inverse, car il est le seul homme qui fait toujours partie de sa vie, tandis qu'eux-mêmes vont et viennent. De même, certaines petites amies de Willie commencent par être jalouses de Modesty, avant de parvenir dans certains cas - comme Lady Janet - à comprendre comment fonctionne la dynamique entre eux.
Modesty obtient la nationalité britannique en épousant l'anglais James Turner à Beyrouth et divorce rapidement après ; Turner meurt un an plus tard d'alcoolisme. Lorsque Modesty estime avoir accumulé suffisamment d'argent, elle se retire des affaires et, s'étant fixé comme règle de ne jamais interférer avec les secrets du gouvernement de Sa Majesté, emménage en Angleterre, tout comme Willie Garvin. Mais tous deux s'ennuient dans leurs nouvelles vies de riches oisifs et ils acceptent d'aider Sir Gerald Tarrant, un fonctionnaire de haut rang des Services Secrets britanniques. C'est à ce moment que commence véritablement l'histoire, bien qu'elle soit présentée de manière différente dans le premier comic strip et dans le premier roman. La fortune de Modesty est estimée à 500.000 livres sterling en 1963. Elle vit à Londres dans un appartement de haut standing qui surplombe Hyde Park et possède également une villa à Tanger ainsi qu'un cottage à deux miles de Benildon dans le Wiltshire.
Nombre de ses aventures sont construites sur des virées dans lesquelles elle et Willie Garvin sont impliqués en raison de leur association avec Tarrant. Cependant, ils peuvent aussi bien décider d'aider de parfaits inconnus ou combattre divers méchants excentriques dans des endroits exotiques de leur propre gré si la cause correspond à leurs valeurs ; les "fantômes" liés à l'ancien Réseau émergent de temps à autre pour les hanter. Bien que Modesty et Willie n'hésitent pas à tuer si nécessaire, ils évitent autant que possible de le faire et se fient plutôt à leurs extraordinaires capacités physiques et martiales.
Les combats que Modesty et Willie ont à affronter sont souvent très spéciaux. Peter O'Donnell met l'accent sur le combat à mains nues et les armes inhabituelles. L'arme favorite de Modesty est un "kongo" (ou yawara) et si, dans ses premières aventures, elle préfère le Colt calibre 32 et l'automatique MAB Dcalibre 32 ACP, dans les publications ultérieures elle change pour le pistolet automatique Star PD .45. De son côté, l'arme favorite de Willie est le couteau de lancer, dont il porte généralement une paire. De nombreuses autres armes bizarres (comme le bâton de combat, l'épée, la sarbacane ou la fronde) et des techniques de combat inattendues font aussi leur apparition.
Conformément à l’esprit de la "chronologie flottante" de toutes les séries de comic strips et des personnages de fiction, Modesty et Willie ne vieillissent généralement pas au fil des décennies, Modesty ayant toujours la vingtaine bien passée et Willie étant de huit ans son aîné. Les seules exceptions à cette règle se trouvent dans le strip racontant l'origine de Modesty (In the Beginning), dans le recueil de nouvelles de 1996 (Cobra Trap, qui est le dernier livre de Modesty Blaise et qui contient cinq histoires dans lesquelles l'âge de Modesty avance approximativement de 20 à 52 ans) et dans le film My Name Is Modesty (2003), préquelle dépeignant Modesty à la fin de son adolescence.
Dans l'ouvrage collectif Myths for the Modern Age: Philip José Farmer's Wold Newton Universe[1], Chuck Loridans publie un article intitulé The Daughters of Greystoke dans lequel il avance que Modesty est la fille de Tarzan et de La d'Opar.
Après la mort de Jim Holdaway en 1970[4], c'est l'artiste espagnol Enrique Badía Romero qui dessinera le strip[5],[Note 2]. Huit ans plus tard, Romero abandonne pour se consacrer à d'autres projets de bandes-dessinées et, après deux courtes tentatives de John M. Burns(en)[6] et Patrick Wright, Neville Colvin dessinera le strip jusqu'en 1986[7], date à laquelle Romero reprend le collier et continuera jusqu'à l'arrêt de la série.
La publication du strip aux États-Unis est erratique, entre autres à cause des occasionnelles scènes de nu, beaucoup moins bien acceptées là-bas qu’ailleurs, ce qui a conduit à une version censurée du strip (Modesty utilise à l'occasion une tactique qu'elle appelle le "Clouage", par laquelle elle se présente seins nus afin de distraire les méchants suffisamment longtemps pour donner à Willie ou à elle-même une occasion de les mettre hors de combat). Un exemple de cette censure se trouve dans l'introduction du volume Death Trap (réimpression de Titan Books - 2007), qui illustre deux segments de l'arc narratif, The Junk Men qui avait été censuré par le Detroit Free Press lors de sa première publication en 1977 ; dans les deux cas, un carré a été dessiné par-dessus des images de Willie et Modesty légèrement vêtus. Selon certaines sources, bien que ces changements aient été apportés de la plume même de Romero, le dessinateur, Peter O'Donnell ne les avait pas approuvés[8].
Le dernier strip des aventures de Modesty Blaise est publié dans l’Evening Standard du [3]; certains des journaux publiant la série estiment que celle-ci était devenue un classique pour leurs lecteurs et commencent alors à la rééditer depuis le premier épisode. Peter O'Donnell, afin de donner à Romero un travail supplémentaire, lui accorde la permission d'adapter une de ses nouvelles (The Dark Angels(en)) sous forme d'un roman graphique qui sera publié en Scandinavie en 2002 et réimprimé plus tard aux États-Unis dans un numéro spécial de Comics Revue(en).
Depuis le , le Evening Standard, qui avait arrêté de publier des comic strips depuis quelque temps, publie à nouveau La Machine dans sa version originale. À la suite d'un changement de propriétaire du journal, les histoires suivantes ne seront pas rééditées.
Numérotation des épisodes
Les strips ordinaires de Modesty Blaise sont numérotés sans interruption de 1 à 10183. Cette numérotation n'inclut pas les deux histoires In the Beginning et The Killing Ground parues dans la presse, ni les deux comic booksModesty Blaise et The Dark Angels.
À côté de la numérotation ordinaire, on trouve également un certain nombre de « A-strips ». Un A-strip porte le même numéro que le strip précédent, mais suivi d'un « A ». Ils sont utilisés pour numéroter les épisodes parus les jours où certains des journaux publiant Modesty Blaise ne paraissaient pas. Un A-strip n'est pas vital pour la continuité de l'histoire et n'est souvent qu'un complément du strip précédent. Le premier A-strip est le « 194A » et fut publié à Noël 1963 dans les journaux écossais.
Depuis , le Evening Standard ne paraît plus le samedi. Donc, depuis lors (c'est-à-dire depuis l'histoire Cry Wolf), un sixième des strips ont été des A-strips et n'ont pas été publiés en avant-première par le Evening Standard.
Un seul strip est numéroté avec le suffixe « X ». Il s'agit du strip numéro « 3641X » et il est en tout point semblable aux A-strips.
Réimpressions
De nombreuses rééditions du comic strip d'une qualité variable ont été publiées au fil des ans. La plupart concernent les premières histoires, tandis que les strips des années 1980 et 1990 sont les moins réédités.
L'une des premières compilation a été publiée en 1978 lorsque Star Books, une collection de la maison d'édition W. H. Allen Ltd, publie deux albums brochés des histories dessinées par Holdaway:
1) In the Beginning, The Black Pearl et The Vikings;
2) La Machine et The Long Lever.
Ces rééditions souffrent d'une mauvaise qualité de reproduction qui rend de nombreux textes illisibles.
Entre 1981 et 1986, la maison d'édition américaine Ken Pierce Books Inc. coédite avec Eclipse Comics la réédition d'une série en huit volumes au format comic book sous-titrés Première édition américaine. Les quatre premiers livres contiennent des histoires dessinées par Holdaway dans les années 1960, tandis que les quatre derniers contiennent les strips du début des années 1980 illustrées par Neville Colvin. Ces livres souffrent également d'une mauvaise qualité de reproduction dont de nombreux textes imprimés trop clairs, ce qui les rend difficiles à lire.
Entre 1984 et 1988, la maison d'édition britannique Titan Books(en) publie huit volumes de rééditions de strips dessinés par Holdaway et Romero, couvrant la période allant de 1963 à 1974.
En 2003, la maison d'édition américaine Manuscript Press publie deux volumes des strips de Romero datant de la fin des années 1980 (Live Bait et Lady in the Dark); elle publie aussi toutes les histoires qui n'ont pas été rééditées par ailleurs sous forme de séries dans ses magazines Comics Revue et Modesty Blaise Quarterly, dont le premier, comme indiqué ci-dessus, a également publié The Dark Angels pour la première (et, à la date d'aujourd'hui, seule) fois en Angleterre. Comics Revue continue de réimprimer les strips de Modesty Blaise depuis 2008.
La réédition de Titan Books
À partir de , Titan lance une nouvelle série d'albums des rééditions du strip. Ces nouvelles versions comportent des images plus grandes et proviendraient de meilleurs sources que les éditions précédentes. En plus d'une introduction à chaque histoire écrite par Peter O'Donnell (pour les volumes 1 à 16), puis par Lawrence Blackmore (à partir du volume 17), la plupart des volumes contiennent des articles relatifs à la série.
Pour l'instant, la nouvelle série de Titan a réédité toutes les années Holdaway, toute la première période de Romero, les brèves apparitions de John Burns et Pat Wright, et toutes les années Neville Colvin.
Modesty Blaise Doesn't Go To America par Max Allan Collins, Jim and Enric par Peter O'Donnell, dessins de Holdaway pour le livre Pieces of Modesty et la 1re partie d'une interview (Comic Media) de 1973 de Peter O'Donnell par Nick Landau et Richard Burton
Numérotée SP1 ou plus fréquemment 8a. Une introduction à l'histoire de Modesty Blaise.
Numérotée SP2 ou plus fréquemment 14a. Publié dans les journaux écossais après un conflit industriel en Angleterre.
Numérotée SP3 ou plus fréquemment non numérotée. Roman graphique basé sur le premier roman de Modesty Blaise publié chez DC Comics.
Numérotée SP4 ou plus fréquemment 96. Version comic book d'une nouvelle tirée du recueil Cobra Trap. Publiée à l'origine dans le magazine suédois Agent X9, no 7-8, 2002.
Films
Après le succès initial du comic strip, British Lion Films annonce la production d'un film Modesty Blaise film qui doit être écrit par Sidney Gilliat mais qui ne sera jamais réalisé[10].
Un film intitulé Modesty Blaise, vaguement basé sur le comic strip, est tourné en 1966. Il est réalisé par Joseph Losey avec Monica Vitti dans le rôle de Modesty, Terence Stamp dans celui de Willie Garvin et Dirk Bogarde dans le rôle de Gabriel. Même si c'est Peter O'Donnell qui écrit la première ébauche du scénario, le script sera profondément retouché par d'autres avant le début du tournage et le film ne comporte que très peu de ressemblance avec la vision de Peter O'Donnell, que ce soit en matière de ton, de thème ou de caractérisation. Par exemple, une histoire d'amour s'épanouit entre Willie et Modesty, alors même que le comic strip établit clairement que leur relation n'est que platonique. Le film comporte également plusieurs numéros de musique. Ce film n'a connu qu'un succès limité.
En 1982, un pilote d'une heure est réalisé pour un projet de série télévisée Modesty Blaise(en), avec Ann Turkel(en) dans le rôle de Modesty Blaise et Lewis Van Bergen(en) dans celui de Willie Garvin. Le film est diffusé sur ABC Network et reçoit une critique positive, mais la série ne sera pas produite. Il s'agit d'une tentative d'adaptation un petit peu plus sérieuse que la comédie théâtrale de 1966. Dans ce pilote, le décor n'est plus Londres, mais Hollywood, et Willie comme Tarrant deviennent Américains.
En 2003, un film direct-to-video intitulé My Name Is Modesty est réalisé par Scott Spiegel avec l'actrice britannique Alexandra Staden(d) dans le rôle de Modesty Blaise. Bien que la promotion le présente comme le premier d'une série, aucun autre film ne verra le jour. L'une des différences qui saute aux yeux entre le film et l'œuvre de Peter O'Donnell est qu'il s'agit d'une préquelle à l'histoire établie de Modesty comme parrain du crime ; en conséquence, le personnage de Willie Garvin n'apparaît pas.
Quentin Tarantino a eu pendant des années comme projet de tourner un Modesty Blaise ; Neil Gaiman a même écrit un script basé sur le roman de Peter O'Donnell, Modesty Blaise et son médium (I, Lucifer). À ce jour, rien n'en a résulté. Tarantino a soutenu la sortie de My Name Is Modesty en autorisant qu'il paraisse sous le label Quentin Tarantino présente.... Dans le film de Tarantino Pulp Fiction, on voit Vincent Vega (joué par John Travolta) en train de lire un exemplaire de Modesty Blaise aux toilettes[11].
Romans et nouvelles
En 1966, Peter O'Donnell est invité à écrire un roman en lien avec le film. Ce roman, intitulé simplement Modesty Blaise, se base sur son scénario original et connaît un succès considérablement supérieur à celui du film lui-même (il faut dire aussi qu'il sera publié un an avant la sortie du film). Au cours des décennies suivantes, O'Donnell écrira onze romans de Modesty Blaise et deux recueil de nouvelles. Plusieurs nouvelles sont soit des adaptations des comic strips déjà parus, soit seront adaptées en strips, et il arrive fréquemment que les personnages d'un support passent à l'autre. Tous les romans, à l'exception de Modesty Blaise et le pince-fesse (Pieces of Modesty), sont d'abord sortis en édition reliée et ont ensuite connus plusieurs éditions brochées.
Au début des années 2000, Souvenir Press commence à rééditer une série de livres brochés de Modesty Blaise, en utilisant les couvertures de la 1re édition reliée et conclut en 2006 par une réédition de Cobra Trap. Souvenir Press obtient ultérieurement les droits sur le recueil de nouvelles Modesty Blaise et le pince-fesse et le réédite en , assorti d'une nouvelle couverture inspirée de la couverture du premier roman de Modesty Blaise.
En 2008, Penguin Books of India réédite l'intégralité de la série.
Le livre de Charles Stross, The Apocalypse Codex (2012) est, selon l'auteur, un « hommage à Modesty Blaise ».
Modesty Blaise (1965), paru en français sous le même titre;
Sabre-Tooth (1966), paru en français sous le titre Modesty Blaise et les affreux;
I, Lucifer (1967), paru en français sous le titre Modesty Blaise et son médium;
A Taste for Death (1969), paru en français sous le titre Modesty Blaise et l'Homme-Montagne;
The Impossible Virgin (1971), paru en français sous le titre La vierge inaccessible;
Pieces of Modesty (1972), paru en français sous le titre Modesty Blaise et le pince-fesse: nouvelles;
The Silver Mistress (1973), paru en français sous le titre Modesty Blaise: la Nymphe d'argent;
Last Day in Limbo (1976), paru en français sous le titre Modesty Blaise et les milliardaires;
Dragon's Claw (1978), paru en français sous le titre Modesty Blaise dans les griffes du Dragon;
The Xanadu Talisman (1981)
The Night of Morningstar (1982)
Dead Man's Handle (1985)
Cobra Trap (1996)
Le dernier livre de Peter O'Donnell, Cobra Trap, est aussi le plus controversé, car la dernière nouvelle du recueil, celle qui lui donne son titre, se termine par la mort de Modesty et Willie (et laisse entrevoir une vie après la mort), alors que le comic strip continuera de paraître pendant plusieurs années ; en conséquence, de nombreux fans de toujours se refuseront à lire Cobra Trap. Par contraste, O'Donnell terminera le comic strip sur une note nettement plus optimiste.
Différences entre les comic strips et les romans
De manière générale, les romans reprennent les personnages précédemment publiés dans le comic strip, mais un nombre considérable de détails diffèrent. L'un des exemples de ces divergences est la manière dont Modesty est initialement recrutée par Sir Gerald Tarrant : bien que le strip (La Machine - 1963) et le roman (Modesty Blaise - 1965) comportent des similitudes, et que dans les deux cas Tarrant parvienne à ses fins, les moyens diffèrent. Dans le strip, Tarrant s'appuie sur la validité du mariage de Modesty (et donc sur la remise en cause de son droit à la nationalité britannique et de son droit à résider en Angleterre), tandis que dans le roman, il lui offre des informations qui lui permettent de sauver la vie de Willie Garvin (et en fait ainsi son obligée). Le nom de son mari est donné dans le strip ; le mariage a lieu en 1960 et il meurt en 1961. Dans le roman, il n'est pas nommé et le mariage a lieu en 1962.
Il arrive également que les personnages apparaissent d’abord dans les romans et ensuite dans le comic strip. Steve Collier fait son apparition dans Modesty Blaise et son médium (1967) et sa future épouse Dinah dans Modesty Blaise et l'Homme-montagne (1969), mais ils n'apparaîtront dans le strip que dans Lady in the Dark (1989).
Comics
En Suède, le strip est publié sans interruption depuis 1969 dans un magazine de comics d'aventure du nom de Agent X-9 Comic (après la fusion du magazine Agent Modesty Blaise, dont la publication avait débuté en 1967, avec le magazine X9). De nombreuses histoires de Peter O'Donnell y sont éditées en avant-première (en suédois) et aujourd'hui encore, le magazine continue à publier tous les mois une histoire de Modesty Blaise, tirée des archives. Lorsque le strip cesse de paraître, O'Donnell donne à Romero la permission de dessiner une ultime histoire de Modesty Blaise directement pour le magazine Agent X9. Les deux parties, publiées en 2002, sont basées sur un script inédit de Peter O'Donnell intitulé The Dark Angels, qu'il avait précédemment adapté pour le recueil de nouvelles Cobra Trap. Romero a également peint des couvertures originales pour le magazine Agent X9.
En Inde[12], Modesty connaît un énorme succès et ses aventures ont été publiées dans de nombreux magazines à partir de 1971. Modesty est apparu dans Kalki Magazine (1971), Kumudam Magazine (1972), Muthu Comics (1975), Lion Comics (de 1984 à aujourd’hui), Rani Comics (1990–2002) et Comic World (1998) (en tamoul). Elles ont également été publiées en Angleterre par Spectrum Comics (1985–1986). Bien que d'autres magazines aient cessé déditer Modesty Blaise, Lion Comics continue à publier ses histoires régulièrement.
Le magazine américain Comics Revue continue également de rééditer le strip et reste à ce jour le seul éditeur à avoir publié une version anglaise de The Dark Angels.
Last Day in Limbo (Modesty Blaise et les milliardaires) a été adapté par BBC World Service sous forme de drama radio en six épisodes en 1978 avec Barbara Kellerman dans le rôle de Modesty, James Bolam dans celui de Willie et Richard Vernon dans celui de Tarrant.
A Taste for Death (Modesty Blaise et l'Homme-Montagne) a été adapté pour la radio en 2012 (diffusé du 17 au ) en cinq épisodes de 15 minutes sur BBC Radio 4 dans une adaptation de Stef Penney, produite et dirigée par Kate McAll, avec Daphne Alexander dans le rôle de Modesty, Carl Prekopp dans celui de Willie, Alun Armstrong dans celui de Sir Gerald Tarrant, Sam Dale dans celui de Simon Delicata, Geoffrey Streatfeild dans celui de Steve Collier et Samantha Dakin dans le celui Dinah Pilgrim.
Au début des années 1980, paraît un enregistrement sur cassette audio de la nouvelle J'avais rendez-vous avec Lady Janet (I Had a Date with Lady Janet, tirée du recueil Modesty Blaise et le pince-fesse), avec la voix de John Thaw; l'histoire est un récit à la première personne dont le narrateur est Willie Garvin.
Modesty Blaise et les voitures
Modesty conduit une Daimler SP250 ivoire dans les deux premiers romans, ainsi que dans les strips La Machine (1963), The Mind of Mrs Drake (1965) et The Head Girls (1966).
Dans le troisième roman, Modesty Blaise et son médium, Modesty conduit une Reliant Sabre(en) Six
Dans le strip The Jericho Caper (1967), Willie possède une Jensen FF(en), la version quatre roues motrices de la Jensen Interceptor, une voiture dotée d'un moteur américain V8 et une carrosserie manufacturée en Grande-Bretagne. Cette voiture, que conduisent aussi bien Modesty que Willie, apparaîtra dans les strips à de nombreuses occasions au cours des années suivantes ainsi que dans les romans Modesty Blaise et l'Homme-montagne et La Vierge inaccessible.
Dans Modesty Blaise et l'Homme-montagne, Willie conduit également une Lotus Elan.
Modesty possède une voiture de luxe, une Rolls-Royce dont le chauffeur est Weng, mais dont le modèle varie. Dans le comic strip The Head Girls, elle possède une Rolls-Royce Silver Cloud III Mulliner Park Ward Drop Head Coupe.
Lorsqu'elle est en France, Modesty utilise souvent les divers modèles de Citroën DS.
En Finlande, Modesty conduit une Volvo 144S de location et Willie un Land Rover.
À l'époque du Réseau, Garvin conduisait une Mercedes 450 SL (comme nous l'apprend le flashback du roman The Night Of Morningstar [1982]).
En Amérique du Sud, Modesty et Willie utilisent un modèle de Mercedes non-spécifié, qui appartient apparemment à l'un ou à l'autre.
Modesty Blaise et la musique
En 1966, Dalida enregistre une chanson intitulée Modesty Blaise, basée sur le personnage de Modesty Blaise et publiée sur EP 45 tours (Barclay 70 997 M)[14].
Le thème de la chanson « Modesty (Modesty Blaise Theme) » du film de Losey est chantée par David and Jonathan(en), sur une musique de John Dankworth et des paroles de Benny Green(en). Elle est publiée sur l'album de la BO paru chez 20th Century Fox (S 4182) et également sous forme de single chez Fontana label. L'album fait l'objet d'un CD paru chez Harkit (HRKCD 8003) en 2001.
Le groupe de rock Sparks a écrit et enregistré une chanson qui aurait dû être le thème de la série TV qui n'a jamais vu le jour. Sous le titre de « Modesty Plays » modifié de manière à éviter une infraction à la propriété intellectuelle, elle est publiée en 1982 dans un single sorti uniquement en France et sera reprise par la suite dans une nouvelle version sur leur album Music That You Can Dance To (1986). Le chanteur Russell Mael admet qu'il chante en réalité « Blaise » et non « Plays »[15].
Dans son album Blue de 1992, Closterkeller(en), un groupe de gothique polonais, enregistre une chanson intitulée Modesty Blaise, basée sur le personnage de Modesty Blaise.
Le concept de l'album (1992) Modesty du groupe de pop rockex-YougoslavieBel Tempo s'inspire du personnage de Modesty Blaise.
Le suédois Montt Mardié(en) ouvre son album Drama (2005) par une chanson intitulée Modesty Blaise.
Maja Ivarsson la chanteuse du groupe The Sounds arbore un tatouage de Modesty Blaise sur l'avant-bras droit.
Influence de Modesty Blaise dans d'autres domaines
Immodesty Blaise, une danseuse burlesque anglaise s'inspire du personnage de Modesty Blaise.
La manière dont Modesty Blaise est contrainte de devenir une espionne (chantage sur sa nationalité) ainsi que ses anciennes activités de voleuse, se retrouve dans le personnage de Lady S., héroïne de la bd du même nom, scénarisée par Jean Van Hamme et dessinée par Philippe Aymond.
Paul Gravett (dir.), « De 1950 à 1969 : Modesty Blaise », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN2081277735), p. 244.
Christophe Quillien, « Aventurières et créatures dangereuses : Modesty Blaise », dans Elles, grandes aventurières et femmes fatales de la bande dessinée, Huginn & Muninn, (ISBN9782364801851), p. 133.