Moncoutant, commune de 3 075 habitants en 2008, est située sur la Sèvre Nantaise au nord du département des Deux-Sèvres, à 50 km au nord de Niort. Elle est située dans une zone de bocage à 15 km à l'ouest de Bressuire.
Moncoutant est desservie en autocars par le réseau Tréma (lignes 4, 111, 112, 117 et 118) et par la ligne 15 du réseau régional.
Toponymie
Le nom Moncoutant doit son nom à la colline sur laquelle elle est bâtie, Mons Contantius ou Mons Contantis au XIIe siècle, Moncostanz en 1215, Mons Constancii en 1300. Moncoutant, relève de Thouars, 1470 (Histoire de Thouars par Imbert, 175), Saint-Gervais et Saint-Protais de Montcoutant[2],[3].
Histoire
Archéologie de Moncoutant
Il y a presque 50 millions d’années, la région de Moncoutant est au bord d’un large fleuve l’Yprésis. De l’époque protohistorique subsiste une sculpture de granit en forme de tête de bélier.
Au lieu-dit le Noir, R. Alexandre a recueilli un cristal de quartz à proximité d'une pointe de flèche à retouches bifaciales ; à la Pierre Plate, les Grosses Pierres, les Pierres et les Pierres Folles, furent également découvertes des haches polies, par le même R. Alexandre. Enfin à la Basse Burelière, découverte d'une pointe de lance (métal) dans les alluvions de la Sèvre Nantaise, ainsi que deux anneaux en bronze (collection Guibert à Reims)[5].
Divers lieuxdits suggèrent la présence de mégalithes[6], la Pierre plate citée par G. Pillard, non cadastrée, la Pierre, les Pierres, les Pierres folles, la Grosse Pierre et la Pierre Blanche.
Des fouilles de la Burelière ont mis au jour des pointes de lance de l’époque des Pictons.
Lors de la démolition de l'église de Moncoutant, en , on a exhumé plusieurs sarcophages taillés dans une pierre si friable qu’ils n'ont pas pu être conservés. Une plaque de ceinturon ainsi qu'une monnaie en provenaient. En , d’autres tombeaux orientés et « étroits » ont été dégagés. L'époque d'utilisation de ce cimetière reste indéterminée[7],[8]
À la Burelière, l'exploitation d'une sablière a entraîné la découverte de quelques vases, recueillis par R. Alexandre et la famille Guibert exploitant du site, datés de l'époque gallo-romaine : tripode à engobe noir, sigillée du II (Drag 37 à métopes et médaillons de Gaule centrale), cols d'amphores ou de vases (dont un fermé par un bouchon de liège)[9]. Il y fut découvert également une pointe de lance en bronze, une tuile gallo-romaine parfaitement conservée et divers autres objets.
Au lieu-dit la Basse-Burelière, un important site gallo-romain, localisé par R. Alexandre sur près d'un hectare, livre régulièrement de très nombreux tessons de céramique antique. On ignore tout du mètre de stratigraphie entrevu, sinon qu'on y a prélevé des tessons à pâte rouge et grise, des fragments ornés à la molette, diverses sigillées… Aucun mur maçonné n’a été repéré bien que les tegulae et les moellons abondent dans les champs. A. Bocquet, qui prospecta le site, propose d'y voir des bâtiments liés à une exploitation agricole[10].
Moyen Âge
L’abbé de Maillezais nommait le prêtre desservant de la paroisse. La châtellenie de Moncoutant dépendait du doyenné et de la baronnie de Bressuire, de la sénéchaussée de Poitiers et de l’élection de Thouars. Moncoutant formait, dès 1380, un des bailliages qui ressortissaient de la sénéchaussée de Bressuire. Le péage[précision nécessaire], inféodé dès 1402, relève de ladite baronnie (arch. Saint Loup)[réf. nécessaire]
Du Moyen Âge on retrouve encore de nos jours de larges étendues d’eau qui alimentaient à l’époque des moulins et servaient également de réserves. Ces plans d’eau constituent encore des apports significatifs pour la Sèvre Nantaise et la Vendée.
Temps modernes
Avec l'arrivée de la réforme protestante, les idées de Calvin gagnèrent un grand nombre d'habitants, au point que Moncoutant fut surnommée la « petite Genève » [11], ce qui donne son nom au Château de Genève, qui se situe dans le bourg de la commune, et qui abrite désormais le bibliothèque municipale.
En 1702, une grave épidémie fit de nombreux morts sur la commune (68 personnes en )[12]
Le canton de Moncoutant, créé en 1790, fut d'abord attribué au district de Châtillon-sur-Sèvre, puis à celui de Bressuire. En l'an VIII, on le réunit à l’arrondissement de Parthenay. Il se composait en 1790 des communes de Moncoutant, Le Breuil-Bernard, Pugny, La Chapelle-Saint-Étienne, La Chapelle-Seguin, Les Moutiers-sous-Chantemerle et Saint-Paul-en-Gâtine. En l'an VIII, on lui adjoignit le canton de la Chapelle-St-Laurent supprimé, c'est-à-dire les communes de la Chapelle-Saint-Laurent, Chanteloup, Clessé, Largeasse et Traye.
Le sur la place de l'église eut lieu le premier rassemblement d'un mouvement qui rassembla pendant quelques jours plusieurs milliers de personnes. Après avoir rejoint le château de Pugny, la petite troupe rejoignit Chatillon-sur-Sèvre (Maulèon) puis retourna sur Bressuire. Le mouvement fut écrasé sous les remparts de la ville, les insurgés laissèrent sur le terrain plusieurs centaines de morts.
Ce mouvement fut le prélude aux guerres de Vendée qui commencèrent quelques mois plus tard.
Industrialisation et XIXe siècle
Du XVIIIe siècle à la fin du XIXe siècle, une importante industrie textile se développa à Moncoutant. Des moulins étaient installés au bord de la Sèvre Nantaise pour laver la laine. Par la suite, ces moulins furent utilisés pour moudre la farine.
L'arrivée du chemin de fer à Moncoutant s'est effectuée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle par la construction de la ligne Bressuire-Niort par laquelle transitait le charbon extrait du bassin houiller de Faymoreau ainsi que des voyageurs. Cette ligne fut connectée peu après à Fontenay-le-Comte, permettant ainsi d'accéder au port de La Rochelle. Elle n'existe plus aujourd'hui.
Le sol principalement granitique offre quelques marigots le long de la Sèvre qui permirent l’extraction de sable en grande quantité pour la construction de la voie de chemin de fer. Les trous d’extraction appelés « fouilles » et particulièrement à la Morinière se gorgèrent rapidement d’eau pour le plus grand plaisir des carpistes d’aujourd’hui.
XXe siècle
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un groupe de résistants FFI était installé à Moncoutant. Cinq résistants du village périrent pendant l'occupation, sur dénonciation, dont le boulanger du village.
La légende du Pas du Loup met en scène une sorte de Manon des Sources locale médiévale. Le rocher du « Pas du Loup » est encore visible le long d’un minuscule cours d’eau au cœur de la commune[14].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[18].
En 2016, la commune comptait 3 171 habitants[Note 1], en évolution de +0,03 % par rapport à 2010 (Deux-Sèvres : +0,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Expositions Tous les ans pendant les vacances de Noël une exposition au château de Genève présente trois artistes autour d'un thème : un peintre, un sculpteur et un écrivain. Cette initiative, appelée "L'art de la Maîtrise"[21], regroupe aujourd'hui une autre catégorie : "Le vivier artistique du Moncoutantais" qui offre leur chance aux artistes locaux.
La commune est d'abord à vocation agricole, mais quelques commerces sont implantés en centre-ville. Il existe un peu d'artisanat et quelques industries. Avec l'ouverture du centre de vacances Pescalis en 2001, la commune se donne une nouvelle vocation touristique.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monument
L'église Saint-Gervais et Saint-Protais
Elle a été agrandie de 1865 à 1867. Elle mélange les styles gothique flamboyant et roman. La base du clocher semble romane. Le pavage de la nef remploie de nombreuses pierres tombales gravées du XVIIe siècle. Les vitraux sont l'œuvre de G.P. Gustave Pierre Dagrant, peintre verrier à Bordeaux.
L'église Saint-Gervais et Saint-Protais.
La nef de l'église Saint-Gervais et Saint-Protais.
Clovis Macouin, élu député en 1928, il devint maire de Moncoutant en 1930 jusqu'en 1938 date à laquelle il quitta Moncoutant pour Parthenay dont il devint maire par la suite. Réélu député en 1942, 1946 et 1951. Chevalier de la Légion d'honneur.
Michel Bécot, sénateur des Deux-Sèvres de 1995 à 2014 et maire de Moncoutant de 1977 à 2008, a été fait maire honoraire[24] par Philippe Mouiller, également conseiller régional d'opposition, maire de Moncoutant le en présence de Jean-Pierre Raffarin (Premier ministre de 2002 à 2005).Chevalier de la Légion d'honneur.
Jean Grellier, député du Nord Deux-Sèvres, né à Moncoutant.
Philippe Mouiller, maire de Moncoutant de 2008 à 2017, Sénateur de 2014 à 2020, réélu sénateur en 2020.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
↑Ledain B. (1902), Dictionnaire topographique du département des Deux-Sèvres comprenant les noms de lieux anciens et modernes, publié par A. Dupont, p. 181.
↑Germond G. (2001), Les Deux-Sèvres préhistoriques, Geste édition, p. 138.
↑J.-P. Pautreau, Chalcolithique et Age du Bronze en Poitou, 1979, p. 206 et 324
↑G. Germond, Inventaire des mégalithes des Deux-Sèvres, éd. CNRS, 1976, p. 95
↑Jean Hiernard, Dominique Simon-Hiernard, Carte archéologique de la Gaule, Deux-Sèvres, 1997, volume 79, p. 207
↑C. Puichaud, Lettre à la Société de Statistique des Deux-Sèvres du 7.02.1889, Archives départementales des Deux-Sèvres 9F37.
↑"Lacrampe H (2000), 1702 : année difficile en Deux-Sèvres", bulletin de l'Association pour le développement de l’archéologie sur Niort et les environs, p. 70-86