Montreal Light, Heat and Power
La Montreal Light, Heat and Power Company (MLH&P) est une entreprise énergétique québécoise qui fut active dans le Grand Montréal de 1901 à 1944. La compagnie passe sous le contrôle de l'État lors de la nationalisation de l'électricité par le gouvernement du Québec en vertu de la loi créant la Commission hydroélectrique de Québec. HistoireFusion des entreprises de gaz et d'électricitéLe milieu de l'énergie au Canada à la fin du XIXe siècle est constitué d'un nombre élevé de petites entreprises. Pour répondre aux besoins grandissants de consolidation liés à l'industrialisation, Rodolphe Forget (propriétaire de la Royal Electric Company) entame des négociations en 1900 avec Herbert Samuel Holt, propriétaire de la Montreal Gas Company[1]. Une des conditions de Holt à la fusion est qu'il devienne le président de la nouvelle entité[1]. Ce projet de fusion, très audacieux pour l'époque, amena beaucoup de scepticisme au sein du milieu des affaires montréalais[1]. Toutefois, la fusion se fit et, tel qu'entendu, Holt assume la présidence de la nouvelle entreprise et Rodolphe Forget la vice-présidence. La Montreal Light, Heat and Power Company (MLH&P) est donc constituée le par la fusion de la compagnie montréalaise Royal Electric Company, de ses filiales (Montreal and St-Lawrence Light and Power Company et Chambly Manufacturing Company) et de la Montreal Gas Company[2]. Les fondateurs de cette nouvelle compagnie sont: James Ross, Herbert Samuel Holt, Hugh Montagu Allan, Hector McKenzie, Louis-Joseph Forget, F. C. Henshaw, Rodolphe Forget, J. R. Wilson, George Caverhill, James Wilson, et Henri-Benjamin Rainville[3]. Bien que la fusion ait été réalisée en grande partie grâce aux actions de Rodolphe Forget, son oncle Louis-Joseph Forget joua un rôle essentiel dans cette opération en rassemblant les divers intérêts en question[1]. Pendant la première décennie du XXe siècle, les Forget contrôlèrent la majorité des actions de cette société. Du point de vue financier, la fusion est dès le début une réussite. En vue de s’assurer la mainmise sur tout le secteur, l’entreprise commença à absorber d’autres compagnies qui distribuaient de l’hydroélectricité à Montréal. La principale place d’affaires de la Compagnie est située à Montréal. Le siège social est construit en 1907 selon un dessin par Kenneth Guscotte Rea[4]. Dès ses premières années d'existence, MLH&P fait preuve d'une vitalité qu'elle conserve jusqu'à son expropriation en 1944. Son histoire sera marquée par une suite continue d'achats, de construction et d'expansion. Les années 1930 et la nationalisationBien que parmi les plus florissantes entreprises de services au Canada, l'image de la Montreal Light, Heat and Power Company auprès du public fut controversée, notamment au sujet de la tarification et de la qualité de ses services. Les problèmes grandissants de l'entreprise coïncident avec le départ d’Herbert Holt en 1932. Les revendications de sa clientèle pendant la crise économique ne semblent pas avoir d'échos et la croissance demeure la priorité. Les pressions de la population et de certaines personnalités politiques amènent le gouvernement Taschereau à instituer la Commission d'enquête sur l'électricité (mieux connue sous le nom de Commission Lapointe)[5]. Depuis la mise en service de la centrale de Beauharnois en 1932, le Québec exporte une quantité appréciable d'électricité, qui passe d'abord par l'est de l'Ontario avant d'aboutir au complexe hydroélectrique de Niagara. Ces importations sont d'abord largement excédentaires en raison de la Grande Dépression mais deviennent rapidement insuffisantes avec le début de l'effort de guerre. HEPCO est placée devant un choix difficile[6]. L'option du Québec reste économique, parce que la construction d'une ligne électrique revient moins cher qu'une nouvelle centrale. En contrepartie, cette option tient pour acquis que le Québec dispose de surplus additionnels à vendre que le plafond de 250 000 HP (186 MW) fixé dans le contrat avec la Beauharnois Power, filiale de la MLH&P. En 1939, les représentations de la commission de l'Ontario rencontrent la compagnie pour discuter d'une augmentation importante des importations. Les Ontariens essuient un refus net, « en raison des autres engagements de la compagnie »[7]. À la suite du décès d'Herbert Samuel Holt en 1941, le gouvernement d’Adélard Godbout entreprend les démarches politiques qui amèneront à la nationalisation de la Montreal Light, Heat and Power Company par le Gouvernement du Québec en 1944[5],[8]. ChronologieVoici les principaux jalons de son histoire :
Bibliographie
Notes et références
Voir aussiArticles connexes
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