Comme les autres monuments chorégiques d'Athènes, il était destiné à supporter le trépied de bronze dédié à Dionysos ou à Apollon, au nom du gagnant des concours lyriques ou dramatiques.
Description
Le monument devait ressembler à un petit temple dorique[2]. Il ne reste que quelques éléments des fondations. Certains de ses matériaux ont été réutilisés lors de l'édification de la porte Beulé, au IIIe siècle[3], où des éléments de l'entablement (triglyphes) et de l'inscription dédicatoire sont encore identifiables.
L'inscription dédicatoire du monument de Nicias (IG II 2 3055), visible sur l'entablement remployé sur la porte Beulé, se lit comme suit :
L'étude du monument a débuté en 1885 par l'examen par Wilhelm Dörpfeld[8] de ses spolia incorporés dans la porte Beulé[9]. Dörpfeld propose quatre ans plus tard d'identifier le site à des fondations situées au niveau de l'odéon d'Hérode Atticus, une hypothèse rejetée par la suite. William Dinsmoor[10] identifie finalement le site en 1910[11].
La date exacte de la destruction du monument est inconnue, mais Dinsmoor a soutenu qu'elle pouvait être contemporaine de celle de la stoa d'Eumène, c'est-à-dire à la fin de la période romaine, avant la reconstruction du théâtre de Dionysos par Phaidros au IIIe ou IVe siècle de notre ère[12].
Deux des principaux monuments chorégiques qui ont survécu (celui de Thrasyllos et celui de Nicias) appartiennent à la période de domination oligarchique sous la régence macédonienne, et il est peut-être significatif qu'ils ne se trouvent pas dans la rue des trépieds, où la plupart des prix et monuments chorégiques ont été placés[13]. L'affichage de richesse et de prestige qu'ils représentent peut avoir été une tentative de faire avancer les carrières politiques des chorèges et incité la loi somptuaire de Démétrios de Phalère[14].
↑W. Dinsmoor, 1910, pp. 482-483. Voir aussi Alison Frantz, "The Date of the Phaidros Bema in the Theater of Dionysos", Hesperia Supplements, Vol. 20, (1982), pp. 34-39+194-195