Le relief de la commune est vallonné : la ligne de crête la plus élevée, située au centre sud du territoire communal, orientée Ouest-Est de Lann Pell à l'Ouest au Cranno à l'Est, et passant au sud du bourg, est située vers 140 et 120 mètres d'altitude, culminant à 149 mètres au lieu-dit Beauregard. Une autre zone élévée se trouve dans la partie nord-est du finage communal : elle atteint 131 mètres d'altitude dans la Lande de Bergero et 124 mètres dans la Lande du Scaouët, entre le Golud et Corcorec (ces deux endroits sont devenus des sites de parcs éoliens). Le bourg est vers 120 mètres d'altitude. Les points les plus bas se situent dans les vallées : celle de l'Ével est à 80 mètres à son entrée dans la commune (étang de Réguiny) et à 55 mètres à sa sortie du territoire communal.
L'Ével, un affluent du Blavet, sert de limite nord à la commune avec Réguiny et Évellys ; trois de ses affluents de rive gauche servent aussi de limite communale : le Ruisseau de Pont-Cassac (nommé Ruisseau de Kerropert dans sa partie aval), sépare à l'Est, le finage de Moréac de celui de Radenac et alimente l'étang de Réguiny, limitrophe de cette commune ; le Ruisseau du Moulin du Fou, sert en partie de limite ouest avec Plumelin et Remungol ; au sud le Tarun sépare Moréac de Bignan et Locminé ; un quatrième affluent de l'Ével, le Ruisseau de Saint-Ivy, draine le centre nord du territoire communal, passant un peu à l'Ouest du bourg de Moréac. Le Ruisseau de Keriolas, affluent de la Claie, elle-même affluente de l'Oust, a son bassin de réception dans la partie sud de la commune, et sert, sur une petite partie de son cours, de limite avec Saint-Allouestre.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]
Moyenne annuelle de température : 11,3 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,4 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,3 j
Nombre de jours de précipitation en janvier : 13,8 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,7 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1994 à 2020 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[7]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records MOREAC (56) - alt : 120 m 47° 55′ 06″ N, 2° 49′ 36″ O Statistiques établies sur la période 1994-2010 - Records établis sur la période du 01-09-1994 au 31-12-2020
Source : « Fiche 56140001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
Transports
La commune est traversée par des axes routiers importants : la Route nationale 24, axe Rennes-Lorient, aménagée en voie expresse, passe dans la partie sud du territoire communal ; la D 767 (ancienne Route nationale 167), est aussi aménagée en voie expresse entre Vannes et Pontivy et traverse selon une orientation sud-nord la partie ouest de la commune ; la D 17 s'y embranche en diection de Naizin et Rohan. L'échangeur de Kerabuse, situé au carregfour des deux voies expresses précitées, se trouve dans la partie sud-ouest de la commune, aussi desservie par l'échangeur du Bardeff situé sur la RN 24 à lest du précédent, et qui a permis le développement d'une importante zone industrielle à proximité.
Le bourg lui-même de Moréac est à l'écart de ces importants axes routiers desservi uniquement par des routes secondaires (D 117, D 180, D 181)
Habitat et paysages
La commune présentait traditionnellement un paysage de bocage avec de nombreuses landes (surtout dans sa partie nord : toponymes "La Lande de Roscoët", "La Lande de Bergero", "La Lande du Scaouët", "La Lande du Bois") et un habitat dispersé en de nombreux écarts formés de hameaux (appelés loclement "villages") et fermes isolées. Mais le paysage communal a été transformé par les voies expresses (qui ont provoqué un remembrement), la création de zones industrielles et artisanales et un développement important du bourg avec la création de nombreux lotissements à sa périphérie. Une rurbanisation limitée est perceptible par exemple aux alentours du hameau de Kergal. La partie sud-ouest de la commune, située en périphérie de Locminé, ville de faible superficie, est désormais urbanisée (quartier de Ty Moten, zone industrielle de la Maison Brûlée). Le Nord de la commune a davantage conservé son aspect rural.
Urbanisme
Typologie
Au , Moréac est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle appartient à l'unité urbaine de Locminé[Note 4], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 5],[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Moréac, dont elle est la commune-centre[Note 6],[10]. Cette aire, qui regroupe 1 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
Attestée sous la forme Moriacum en 1008[14], Moreyac en 1273, Moreiac en 1280, Moreac en 1387[15]. L'hypothèse la plus couramment admise concernant l'origine du nom en fait le fait provenir du nom d'un ancien domaine gallo-romain, ce que le suffixe ac laisse supposer ; toutefois une autre hypothèse, qui semble peu crédible, dit qu'en raison de richesse du sol en minerai de fer, dont l’extraction avait débuté dès l'époque gauloise, vers le IIIe siècle de notre ère, les Gallo-Romains auraient fait garder les carrières et les forges par des mercenaires recrutés en Mauritanie. Leurs descendants leur auraient laissé leur nom « Mauriacus »[16].
52 haches à douille en bronze, soigneusement rangées, ont été trouvées à Boëdic en Moréac vers 1895, mais malheureusement dispersées par le paysan découvreur[17].
Louis Rosenzweig indique la présence d'un menhir d'à peu près 2 mètres de hauteur près de la chapelle Saint-Jean et d'un retranchement important près de Bot-Coët[18]. Joseph Mahé le décrit en 1825 comme « un sillon de terre, haut d'environ six pieds, long d'environ quatre-vingt-dix pas, qui forme une ligne droite »[19] et selon Joseph-Marie Le Mené « il se compose de forts parapets et de larges douves » ; Une amphore y a été trouvée en 1852[20].
Le nom « Moréac » désigne un ancien domaine gallo-romain.
Moyen Âge
Moréac serait une paroisse de l'Armorique primitive, qui aurait été occupé par des Bretons venus des Îles britanniques vers le VIe siècle, ce qui explique la toponymie bretonne de la plupart des lieux-dits. Un monastère, nommé Loc-Menech en Moréac [aujourd'hui Locminé, alors en Moréac et devenu une paroisse séparée en 1038], associé à l'abbaye de Saint-Gildas-de-Rhuys, aurait existé et aurait été abandonné en 885 à la suite des invasions normandes, les moines émigrant ensemble hors de Bretagne ; il aurait été restauré par la suite, mais serait devenu un simple prieuré[21].
La famille de Moréac, dont la seigneurie était alors importante, fut connue vers le milieu du Moyen-Âge : Geoffroy de Moréac est cité en 1125 ; Thibaud de Moréac (décédé le ) fut évêque de Dol[22].
Aux XIIe siècle et XIIIe siècle Moréac dépendait des seigneurs de Lanvaux[22]. Selon Jean-Baptiste Ogée, en 1280, Pierre de Tronchâteau, chevalier, seigneur de Moréac, vendit cette seigneurie à Geoffroi de Rohan, dans la famille dans laquelle elle est toujours restée. En 1420, les manoirs sont Kermenay, à Jean de Kermenou ; Kergozlai, à Eon de Réan ; Pengevily, à Jean de Bréac ; le Roscouet, à François du Roscouet, Kerderien, au nommé Pengréal ; Bernac, à N[23].
Selon un aveu de 1471, Moréac était, au sein de la vicomté de Rohan, une des 46 paroisses ou trèves de la seigneurie proprement dite de Rohan[24]. Des membres successifs de la famille de Kermeno furent sergents féodés[Note 7] pour le compte des Rohan[16].
La famille du Roscoet [Roscouet], seigneur du dit-lieu, en Moréac, est représentée aux montres et réformations de l'évêché de Vannes entre 1481 et 1536[25].
Temps modernes
La paroisse était divisée en six frairies (Bourg, Bourgneuf, Saint-Ivy, Lojean, Faouët et Sainte-Anne). et possédait 8 chapellenies (Saint-Jacques du Bourgneuf, Saint-Esprit du Faouët, du Saint-Sacrement [dans l'église paroissiale], Saint-Ivy, Saint-Jean [Lojean], Roscoët, Kerdréan et Saint-Julien)[22].
« Moréac ; à 6 lieues et demie au Nord de Vannes, son Évêché ; à 18 lieues de Rennes ; & à 4 lieues trois-quarts de Pontivi Pontivy, sa sous-délégation. Il s'y exerce une haute justice, qui ressortit au Duché de Rohan séant [siégeant] à Pontivi. Cette paroisse ressortit à Ploërmel, et compte 3000 communiants[26], y compris ceux de Millerou, sa trève : la cure est à l'alternative. Le territoire de Moréac renferme des terres bien cultivées, des prairies, et des landes. (...) Les basses justices du Bois-du-Lie et du Fou appartiennent à M. de Rosili[Note 8],[23]. »
Révolution française
Vincent Le Gac, recteur de Moréac entre 1773 et 1791 refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé et devint donc prêtre réfractaire : il disparut dans la tourmente révolutionnaire sans que l'on sache ce qu'il devint. Le curé Bellec fut déporté à l'Île de Ré.
Dans la nuit du 3 au 4 floréal an IX (23 au ) une bande de 7 ou 8 chouans (comprenant notamment Gomez, Boulvais [de Saint-Allouestre] et Colomban Julé[Note 9] [de Moréac]), agissant semble-t-il d'après un ordre de Pierre Guillemot, enlevèrent (en raison de leur soutien à la Révolution et à la République) le maire Yves Le Toquin, l'adjoint au maire Jean Le Corvec (meunier du moulin de Bourgneuf), Mathurin Auffredo (de Kermocard) et Clément Le Hazif, qu'ils assassinèrent près du château de Kerguéhennec[16].
XIXe siècle
Une commune légimimiste
En février 1802 des chefs de bande des Chouans dont Légat et L'Annour (de Moréac), Mathurin Jean, Durban-Malabry et Milhac déposèrent les armes et se constituèrent prisonniers[27].
Bonaparte, alors Premier consul, demande le 15 prairial an XI () à son ministre de la justice Régnier de demander des renseignements sur les maires et curés de Moréac et des communes voisines, « ainsi que sur la situation de l'esprit public de ces communes et ceux des habitants qui pourraient être soupçonnés » de correspondre avec Georges Cadoudal[28].
Julien Guillemot, fils de Pierre Guillemot, fut l'un des chefs de la Chouannerie de 1832 (qui débuta dès 1831) ; il fut arrêté en octobre 1831 alors qu'il s'était caché dans une maison de Moréac, tentant d'échapper aux gendarmes qui le cherchaient[29]. En décembre 1831 une bande d'une quarantaine de réfractaires (par légitimisme et hostilité à la monarchie de Juillet) maltraita gravement dans le village du Crano des membres des familles Leveno et Le Bigot et leurs domestiques ; parmi les réfractaires furent reconnus François Le Barbier et Joachim Le Gal, de Moréac[30]. Quatre chouans de Moréac qui avaient jeté dans un brasier un patriote furent condamnés à mort le par le jury du Morbihan[31]. Le , la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine condamne René Audo, de Moréac, à 12 années d'emprisonnement pour « attentat contre la sécurité publique » et il est emprisonné un peu plus de 2 ans de novembre 1832 à février 1835 à la prison du Mont Saint-Michel[32]. En mars 1834, l'abbé Cadio, vicaire à Moréac, passé à la clandestinité depuis 25 mois, ami de Julien Guillemot et de Joseph de Cadoudal, fit sa soumission au sous-préfet de Pontivy[33].
Le des gendarmes voulurent arrêter trois hommes ivres mêlés à une dispute à la foire de Bougneuf en Moréac ; les paysans présents attaquer les gendarmes pour libérer les prisonniers. L'intervention de soldats de Locminé qui tirèrent des coups de feu sur la foule pour rétablir l'ordre provoqua une hécatombe : trois tués, entre 25 et 30 blessés dont 4 moururent les jours suivants[34].
En 1841 le décès d'un réfractaire, un nommé Métayer, victime de la fièvre typhoïde, fut le prétexte à plusieurs rassemblements de paysans (à Plumelin le 11 mars, à Moréac le 17 mars et à Naizin un peu plus tard. Métayer n'ayant rien fait d'extraordinaire, « on ne peut voir dans ce déploiement de pompe funéraire que la volonté de présenter comme honorable la conduite des réfractaires, d'encourager la résistance à la loi et de pousser leurs camarades à les imiter »[35].
La seconde moitié du XIXe siècle
A. Marteville et P. Varin, continuateurs de Jean-Baptiste Ogée, décrivent ainsi Moréac en 1853 :
« Moréac : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale ; brigade de gendarmerie à pied. (...) Principaux villages : le Foouédo, Kergat, Kerlatradenne, Keraudrent, Kertrandoëc, Kerra, Kerponer, Calverne, le Bourgneuf, Castello, le Guerne, Lerrian, Kerob, le Reste-Nicol, Talhouët-Pour, Kergomars, Kergorec, Kermel, Keroret, Kerdelann, le Guenebert, Bonéhan, Kermocar, Coët-er-Glas, Goharnec, Kerduzet, Kergal, Belle-Ile, Keroret, Rosenière, Kerivin, Kerimars, Kerguérin, Kerléau, Kermocard, Keransquel, le Faouët-d'Enbas, le Faouët-d'Enhaut, le Port, Calverne, Millero, le Crano. Superficie totale : 6 002 herctares 11 ares, dont (...) terres labourables 1 780 ha, prés et pâturages 433 ha, bois 266 ha, vergers et jardins 135 ha, landes et incultes 3 225 ha, étangs 7 ha (...). Moulins de Bolant, du Bourgneuf, de Bernac, du Roscouet, à eau ; de Féran, de Bergeros, de Bernac, du Roscouet, à vent. La grande route de Pontivy à Locminé traverse cette commune du sud au nord ; elle est aussi coupée par celle de Josselin à Locminé. (...) Il y a foire à Bourgneuf le 18 et le 25 octobre. Géologie : schiste talqueux, minerai de fer. On parle le breton[36]. »
Lors de la campagne des élections législatives de 1876 le recteur de Moréac et son vicaire ont « vomi les plus grandes horreurs contre MM. Le Maguet et Cadoret » (candidats opposés au comte Albert de Mun, légitimiste, lequel fut élu député)[38].
À la fin du mois de septembre 1895 un terrible incendie, dû à l'imprudence d'enfants jouant avec des allumettes, détruisit 14 maisons dans le bourg de Moréac. L'absence de toute pompe à incendie dans la commune et la présence de meles de paille et de foin beaucoup trop rapprochées des habitations expliquent l'étendue du désastre. Les pompiers de Locminé arrivèrent, mais en raison du manque d'eau, il fallut alimenter les pompes avec du cidre, heureusement « très abondant cette année ». « Tout le bourg menaçait d'être la proie des flammes, lorsque plusieurs personnes ont promis une offrande, soi à Notre-Dame de Crénénan, soit à Sainte-Anne d'Auray ; c'est, sans doute, grâce à ce secours surnaturel que la direction du vent a tout à coup changé, et que la proportion des dégâts a été moins considérable » écrit le journal La Croix[39].
En décembre 1896 Moréac élit deux prêtres comme délégués sénatoriaux représentant la commune : le recteur de la paroisse et le directeur de l'école libre, l'abbé Thoret (aussi conseiller municipal)[40].
XXe siècle
La Belle Époque
Les incendies étaient fréquents ; par exemple en mai 1901 le feu détruisit dans le hameau du Faouët en Moréac « deux corps de bâtiment composés d'une maison d'habitation, d'une cave, d'une écurie et d'une grange, le tout couvert en chaume. Tout le mobilier, la literie, linge, (...), paille, foin, grain, instruments aratoires et 32 barriques de cidre ont été la proie des flammes »[41]. Une maison est la proie des flammes au Petit Kerimard en juillet 1904[42]. Deux enfants meurent dans un incendie dans la ferme de Jean-Marie Picquot située à Kerboloch le [43]. En janvier 1905 le feu détruit une maison d'habitation à Prat-Paul[44] et une autre maison en avril 1905 dans le village du Golut[45]. En août 1906 c'est une maison et une écurie qui sont détruites par le feu au Bourgneuf[46]. Le c'est une ferme du hameau de Ker-Fricon qui est la proie des flammes[47] ; deux grandes fermes et leurs dépendances sont détruites par le feu en août 1913 au Bourgneuf[48] ; etc..
La ligne de chemin de fer à voie métrique des Chemins de fer du Morbihan allant de Locminé à Ploërmel, en passant par Moulin Gilet (lieu-dit situé à la limite nord de Moréac), ouvre en 1902 et celle allant de Moulin Gilet à Pontivy en 1905. Ces lignes on fermé en 1939.
L'église paroissiale de Moréac au début du XXe siècle (carte postale).
Moréac : rue principale et calvaire au début du XXe siècle (carte postale).
Le vieux calvaire de Moréac et habitants en costume traditionnel (carte postale, 1905).
Le le conseil municipal de Moréac, à l'unanimité, protesta contre la fermeture de l'école libre des filles et l'expulsion des religieuses de Kermaria. Il signale « l'indignation des pères et mères de famille qui réclament pour leurs enfants un enseignement chrétien » et « demande la réintégration des Sœurs dans le plus bref délai »[49].
Le plusieurs maires de la région, dont Martin, maire de Moréac, réunis à Pontivy, signent un texte dans lequel ils refusent de surveiller si les prêtres de leur paroisse utilisent la langue française, et non la langue bretonne, lors des leçons de catéchisme et des instructions religieuses[50].
En mars 1906 l'inventaire des biens d'église dut se faire sous la protection d'un escadron du 2e chasseurs, qui fut toutefois accieilli par des cris de « Vive l'armée ! » criés par des paroissiens[51].
En 1906 Paul Bourget a décrit l'histoire de "Mathurine l'Éleveuse", surnommée aussi "la maman aux soixante-douze enfants" ; cette femme, d'abord bergère, puis fille de ferme avant de se marier et de bâtîr une chaumière en 1868 près du ruisseau de Pont-ez-Hoah en Moréac, devint nourrice, puis, devenue veuve, se mit à s'occuper de tous les enfants des environs devenus orphelins ou dont les parents ne pouvaient s'occuper[52]. En 1912 25 enfants assistés du département étaient placés à Moréac dans des familles d'accueil[53]. En 1908 Marie Le Breton obtint le Prix de vertu décerné par l'Académie française pour avoir, depuis 1861, alors qu'elle était servante dans une ferme, remplacé la fermière décédée, élevé ses trois enfants et dirigé l'exploitation agricole, le fermier, alcoolique, en étant incapable, et ce, après avoir prononcé des vœux de chasteté et de pauvreté près du Tiers-ordre de Vannes[54].
La foire de Bourgneuf était organisée chaque année ; en 1908 elle se déroula le lundi 19 octobre : « On y trouve surtout des chevaux et des moutons.Les cultivateurs peuvent s'y procurer tout ce dont on peut avoir besoin dans une ferme : cordages, harnais, instruments aratoires, ustensiles de ménage » écrit le journal L'Ouest-Éclair, qui précise aussi que cette foire « autrefois durait huit jours », mais qu'elle a perdu de son importance tout en tenant encore « l'un des premiers rangs parmi les foires du pays de Locminé »[55]. En 1913 le même journal écrit qu'autrefois cette foire durait même quinze jours et que l'on y accourait de fort loin. « Mais aujourd'hui c'est surtout un lieu de rendez-vous pour la jeunesse des environs. Après les rudes travaux de l'été, il faut bien aussi sacrifier quelque peu au plaisir. Et puis c'est là que se nouent ou que s'affirment bien des relations, que se préparent les noces qui, au printemps, mettront toutes les têtes en fête, surtout cette année que les pommes sont abondantes. Car, en effet, il est de tradition de dire par ici que les années de cidre sont les années où il se fait le plus de mariages ». « La veille avait lieu ce qu'on appelle dans le pays la Petite Foire : les bergers et les bergères des communes avoisinantes ont tous congé ce jour-là pour s'y rendre »[56].
Les restes du manoir de Bourgneuf étaient encore visibles en 1913 : « on y voit encore une tourelle en poivrière et un pavillon qui disparaît sous les lierres. La maison est transformée en métairie. C'est l'ancienne demeure des sieurs de Rosily, dont nous avons retrouvé le nom sur l'une des cloches de l'église de Moréac ». On y remarque aussi « la chapelle d'un ancien prieuré du vocable de saint Jacques où on célébrait en grande solennité, en 1729, le mariage du sieur Marin de Moncan et de dame de Coetbourg de Bréquigny. La chapelle est dédiée à sainte Anne. On vient y invoquer saint Bieuzy contre la rage »[58].
Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Moréac porte les noms de 201 soldatsmorts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 9 sont morts en Belgique (dont 8 dès 1914, notamment à Maissin, Ham-sur-Sambre et Rossignol) ; Arthur Eonet est tué à l'ennemi lors de la Bataille de Sedd-Ul-Bahr en Turquie le ; 4 sont morts ans les Balkans, alors qu'ils étaient membres de l'Armée française d'Orient : Armand Le Coq et Joaquin Tonqueze en 1916 dans l'actuelle Macédoine du Nord, François Eveno en 1916 et Pierre Gillet (ce dernier de maladie après l'armistice le ), tous les deux en Serbie ; Jean Nicolo, matelot, est mort lors du naufrage du croiseur cuirasséAmiral Charner le ; Mathurin Le Pallec, Olézime Lecoq et François Trégaro sont morts alors qu'ils étaient en captivité en Allemagne ; Joseph Eonet est mort de maladie en 1917 en Suisse où il était interné ; la plupart des autres sont morts sur le sol français. Sept (Joachim Bernard (né le ), Mathurin Étienne, Joachim Lamour (né le ), Joachim Le Bras, François Le Gal, Mélian Ménahèze et Jean Pedrono) ont été décorés à la fois de la Médaille militaire et de la Croix de guerre, Joachim Garel de la Médaille militaire, Joachim Lamour (né le ), Vincent Le Brazidec et Joachim Offreo de la Croix de guerre[59].
Le , Jean-Marie Le Bras, adjoint faisant fonction de maire à Moréac, est condamné par le tribunal de Pontivy « pour avoir refusé d'obtempérer aux rdres de réquisition du président de la commission de ravitaillement de Vannes »[60].
Dès novembre 1917, donc avant même la fin de la guerre, la commune de Moréac décida d'élever un monument aux morts pour la Patrie, lequel fut inauguré par Mgr Gouraud, évêque de Vannes[61].
Entre-deux-guerres
En septembre 1922 la commune de Moréac bénéficie d'une subvention du Conseil général du Morbihan pour les travaux entrepris afin de transformer l'ancien cimetière entourant l'église en place publique, « ce qui aura pour résultat d'embellir le bourg et ausi de faciliter la circulation dans sa traversée »[62].
Article du journal L'Ouest-Éclair décrivant la famille Le Gal, de Moréac, qui exploitait en 1937 depuis quatre générations la métairie de Guennevin.
En juin 1933 la croix de chevet de l'église paroissiale de Moréac est classée monument historique[63].
Seconde Guerre mondiale
Le poste de commandement mobile du 4e bataillon des FFI du Morbihan se trouvait à Moréac[16]. Fin septembre 1943 quatre personnes (probablement des résistants) dérobèrent à la mairie toutes les cartes d'alimentation du mois d'octobre[64]. M. Prinklin, un réfugié du Nord âgé de 22 ans, qui s'était installé à Moréac, fut tué par des inconnus (probablement des résistants) en décembre 1943[65].
Le monument aux morts de Moréac porte les noms de 21 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[66] ; parmi elles un résistant (Gédéon Février) est fusillé par les Allemands le dans le village de Kergall[67] ; un autre résistant (Jean Duby) et trois autres personnes (Jean Marie Audo , son père Joseph Marie Audo, et Pierre Le Brazidec sont fusillés par les Allemands le dans le village de la Croix-Blanche[68] ; 3 résistants (Georges Le Berd, Hubert Mollo et Louis Nadan) et un chasseur parachutiste du 2e régiment de chasseurs parachutistes (Henri Filippi) ont été fusillés le à la carrière de Cosquer-Lojean[69] ; deux autres résistants (Roger Le Cam et Joseph Le Texier) sont fusillés le dans le village de Kerimars[70]. Onézime Le Cam, résistant, a été tué lors d'un combat le à Réguiny ; André Guillouzo, également résistant, a été tué lors des combats de la poche de Lorient le à Kervignac. Par ailleurs Émile Audo, Armand Charles, Jean Laudrin, Louis Laudrin, Jean Le Bot, Alphonse Le Garjean, Gérard Le Ralle et Jean Potel sont des soldats qui ont été tués lors de la bataille de France au printemps 1940. Henri Samson est mort le alors qu'il était prisonnier en Allemagne[59]
Un monument commémoratif situé dans le village de Porh Legal, inauguré le , honore la mémoire de 105 résistants, soldats et victimes civiles du canton de Locminé tués par les Allemands[71].
L'après Seconde Guerre mondiale
Un soldat (Henri Le Gaillard) originaire de Moréac est mort pour la France pendant la Guerre d'Indochine[59].
Le patronage catholique "La Garde Saint-Cyr" existait en 1955[72].
Le XXIe siècle
La création du canton de Moréac
Alors que depuis 1801 Moréac dépendait du canton de Locminé, le canton de Moréac est créé par un décret du dans le cadre de la réforme administrative portant la création de nouveaux cantons et des conseillers départementaux : il regroupe 8 communes incluses dans l'arrondissement de Pontivy et 16 dans celui de Vannes. Ce canton a pris la dénomination de "canton de Moréac" car laciommune de Moréac est la plus peuplée de ce nouveau canton du centre de la Bretagne.
Les éoliennes de Moréac
Au Nord-Est de la commune, cinq éoliennes ont été installées en 2010 à la Lande Bergero et trois au lieu-dit Sulniac, sur des terrains privés : chacune a une hauteur de 78 mètres et avec les pales, leur hauteur atteint 123 mètres. Leur puissance installe totale est de 16 MW, soit la cosommation d'électricité de 13 000 foyers[73].
L'entreprise allemande Enercon a obtenu en 2021 l'autorisation de construire deux éoliennes de 180 mètres de haut, ce qui a provoqué de nombreuses oppositions et recours judiciaires (notamment de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) et d'une association locale "Vent de Panique 56", ainsi que de plusieurs municipalités avoisinantes comme celle d'Évellys[74], et y compris celle de Moréac[75] (Moréac compte déjà 64 éoliennes dans un rayon de 17 km) ; mais les opposants ont été déboutés par la justice[76].
Parti : au premier mi-parti de gueules à neuf mâcles d’or ordonnées 3, 3 et 3, au second coupé d’azur à la croix ancrée d’argent et au II) aussi d’argent aux trois fasces de gueules.
(Armes de la famille de Stanghingant, brisées de Bretagne. Parti : de Rohan et coupé de Moréac et des Lanvaux.)
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[81]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[82].
En 2021, la commune comptait 3 698 habitants[Note 25], en évolution de −1,62 % par rapport à 2015 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'industrie agroalimentaire est très présente à Moréac avec deux sites du groupe Bernard Jean Floc'h (Salaisons sur la ZA du Barderff et abattoirs à Kerbethune) et le site de surgélation du groupe Greenyard Frozen (ZA du Barderff le long de la RN24).
Activités sportives et artistiques
Le terrain multisports : vue générale.
La salle du Parco (activités sportives et artistiques).
Le cercle celtique Krollerion Mourieg à la Fête des Fleurs d'Ajonc de Pont-Aven (en 2012).
Enseignement
L'École primaire publique "Le Grand Marronnier" accueille 157 élèves, répartis en 7 classes, pendant l'année solaire 2023-2024.
Langue bretonne
À la rentrée 2017, 62 élèves étaient scolarisés dans la filière bilingue catholique (soit 14,4 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)[85].
Calvaire en granit – XVIIIe siècle : le Christ est flanqué de deux larrons ; son socle porte les dates de 1770, 1880 et 1932 ;
Croix en granit – XVIe siècle – Croez Er Liss ;
Croix en granit – XIXe siècle – village du Faouët ;
Croix en granit – « Parc er Santez » ;
Chapelle Saint-Jean-Baptiste, en granit – 1627 – Lojean ;
Chapelle du Saint-Esprit – 1644 – Le Faouët d’En Haut ;
Chapelle Saint-Ivy – 1887/1888 – Saint-Ivy : elle a été décrite en détail par Louis Rosenzweig en 1863 ; il décrit aussi la chapelle Sainte-Anne, située au Bourgneuf, de nos jours disparue[18].
Selon la tradition, à Moréac, on adressait des neuvaines à saint Ivy pour abréger les souffrances des agonisants[86].
Le manoir de Croëz-er-lis date du XVIIe siècle et a été restauré au XIXe siècle. Il est situé à l’emplacement de l’abbaye primitive de la paroisse avant son transfert au Loc-Menech (Locminé),
Personnalités liées à la commune
Pierre Talmont (1977-), footballeur professionnel, grandit à Moréac.
Notes et références
Notes
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Locminé comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Ils percevaient les impôts, assuraient la police et rendaient la justice.
↑Probablement François-Julien de Rosily-Méros, né le , décédé le
↑Colomban Julé, né le à Moréac, décédé le ä Moréac, tisserand
↑Yves Le Toquin, né le à Kerfol en Saint-Allouestre, assassiné le à Moréac.
↑Jean-Marie Colleter, né le à Locminé, décédé le à Moréac.
↑Jacques Guillaume Audouyn de Restinois, né le à Hennebont, décédé le à Hennebont. Marié à Moscou en 1797 (il était émigré), il fait confirmer son mariage par un nouvel acte le à Moréac.
↑Louis Le Gal, né le 6 germinal an IX () à La Lande Bergelot en Moréac, décédé le à Moréac.
↑Louis Martin, né le à Kermoel en Bignan, décédé le à Glascouet en Moréac.
↑Mathurin Josso, né le à Guerduzet en Moréac, décédé le à Guerduzet en Moréac.
↑Pierre Le Bras, né le à Kercoēt en Remungol, décédé le à Chandy en Moréac.
↑Joseph Cobigo, né le à Moréac, décédé le à Moréac.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
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↑ a et bLouis Rosenzweig, Répertoire archéologique du département du Morbihan, Paris, Imp. impériale, (lire en ligne), page 111.
↑Joseph-Marie Le Mené, Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, .
↑Mgr Du Bois de la Villerabel, « Les frontières de Basse-Bretagne et de Haute-Bretagne formées par l'invasion normande aux IXe et Xe siècles », Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, , page 129 (lire en ligne, consulté le ) et Arthur Le Moyne de La Borderie, Histoire de Bretagne, vol. 2, Rennes, J. Plihon et L. Hommay, (lire en ligne), page 507.
↑ a et bJean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, t. 2, Nantes, Vatar Fils Aîné, (lire en ligne), page 529.
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↑.
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↑« Sans titre », La Fraternité : journal de l'Aude, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Le conseil municipal dit non au projet éolien de Moréac », Journal Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Moréac. Un non définitif aux projets éoliens », Journal Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
↑Presspaper, « Les deux « méga-éoliennes » de Moréac validées par la justice, au grand dam des riverains », Journal Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
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↑Docteur Paul Delaunay, « La médecine populaire. Ses origines magieues, religieuses, dogmatiques et empiriques », La Médecine internationale illustrée, , page 220 (lire en ligne, consulté le ).