Mugur Isărescu est un économiste roumain né le à Drăgășani dans le județ de Vâlcea. Il est gouverneur de la Banque nationale de Roumanie depuis 1990, c'est-à-dire depuis rétablissement de la démocratie, à l’exception de la période allant de à , lorsqu'il occupe le poste de Premier ministre.
Biographie
Diplômé d'un doctorat en 1971 de l'Académie d'études économiques de Bucarest[1], Mugur Isărescu travaille ensuite à l'Institut d'économie internationale de cette même ville pendant 19 ans.
Mugur Isărescu est nommé le Premier ministre,imposé par Emil Constantinescu qui ne consulte pas les partis de la coalition gouvernementale[réf. nécessaire]. Il doit quitter ses fonctions après la défaite de la coalition gouvernementale lors des élections législatives de novembre 2000[1]. C'est à lui que revient d'entamer les négociations d'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne, négociations qu'ont poursuivies ses successeurs Adrian Năstase et Călin Popescu-Tăriceanu. On lui crédite aussi le rétablissement des finances de son pays et le développement de relations bénéfiques avec les institutions financières internationales[2].
Mugur Isărescu présente sa candidature à l’élection présidentielle de 2000, lors de laquelle il obtient 9 % des voix au premier tour.
Durant la période où il est Premier ministre, la Banque nationale de Roumanie est dirigée par le premier vice-gouverneur Emil Iota Ghizari. Mugur Isărescu est revenu occuper le fauteuil de gouverneur dès son départ du gouvernement.
Bien qu'il ait toujours exprimé un enthousiasme vis-à-vis de l'adhésion à la zone euro, l'arrivée de la monnaie européenne dans son pays a pris des retards considérables durant son mandat. En 2011, il annonce son objectif d'un passage à l'euro dès [3]. Puis en , il annonce que, malgré une infrastructure prête, la crise de l'euro augmente les facteurs de risque d'adhésion, et repousse l'adoption de l'euro en 2019[4].
Mugur Isărescu est un des Roumains les plus connus et estimés dans les cercles de décideurs internationaux, c'est d'ailleurs le seul Roumain à faire partie de la Commission trilatérale. Il fait également partie du Club de Rome. Il est l'auteur d'un plan de réformes économiques qui a relancé l'économie roumaine grâce notamment à une politique monétaire intelligemment conduite, plan qu'il a mis en œuvre tant dans ses fonctions de Premier ministre que dans ses fonctions de gouverneur de la Banque centrale : ses détracteurs l'accusent d'être un premier ministre occulte depuis 1990, dirigeant une institution qui a son propre programme; ses partisans soulignent que c'est cette politique qui a sauvé a préservé l'économie roumaine de chocs pires encore, tels que ceux survenus à la fin des années 1990 dans la Bulgarie voisine. Son rôle peut être comparé toutes proportions gardées à celui qu'a joué Leszek Balcerowicz dans la transition polonaise.[réf. nécessaire]
Le site roumain Hotnews.ro parle de méthode Isărescu, en évoquant l'histoire d'une banque roumaine qui avait appelé ses clients à miser sur la baisse du leu, mais cette baisse ne vint jamais, et la banque en occasionna de lourdes pertes alors que la BCE en tira un petit profit. La méthode Isărescu consiste donc à briser ses adversaires en n'entrant pas dans leur jeu[5].