Nicolas Bazire, né le à Fort-de-France, est un haut fonctionnaire et homme d'affairesfrançais. Dans le cadre de l'affaire Karachi, il est condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis en 2020 dans un jugement de première instance. Il fait appel de ce jugement; au cours du procès en appel le Parquet général a requis en Juin 2024 la relaxe en sa faveur.
Proche de Bernard Arnault qu'il a rejoint 1999, il quitte la holding Financière Agache en juin 2024 mais reste membre du Comité exécutif d’LVMH et administrateur de la société Christian Dior SE.
Biographie
Nicolas Bazire est le fils de Nicolette Barroux et d’Albert Bazire (homme de radio, directeur de Radio Brazzaville de 1952 à 1963, puis directeur de l'ORTF à Fort-de-France), le frère de Benoît Bazire, PDG d'Areva TA depuis , et d’Arnaud Bazire, directeur général de Suez Eau France et président de la Fédération des Entreprises de l’Eau (FP2E)
Ancien élève de l’ENA (1985-1987 ; promotion Fernand-Braudel), il devient auditeur à la Cour des comptes en 1987, puis conseiller référendaire en 1991 et chargé de mission auprès du secrétaire général du groupe Thomson[2]. À partir de l'été 1988, il devient collaborateur d'Édouard Balladur. Le lundi 29 mars 1993, il est appelé par celui-ci comme Directeur du cabinet, chargé de mission auprès du Premier Ministre[3].
Pendant la deuxième cohabitation, il est le directeur de cabinet du Premier ministreÉdouard Balladur, entre mars 1993 et janvier 1995. Il prend la présidence de l’Association pour la réforme, une association créée par Édouard Balladur après l’élection présidentielle de 1995[5]. Auprès d’Édouard Balladur, il supervise la privatisation d'entreprises publiques, choisissant les principaux actionnaires qui contrôleraient le capital des sociétés privatisées[6].
Il est élu conseiller municipal au premier tour dans la commune de Bourville (Seine-Maritime), en , mais battu par le maire sortant dont il briguait le mandat. Il est réélu à deux reprises en 2014 et 2020 conseiller municipal dans cette commune que sa famille habite depuis la fin du dix-huitième siècle.
Fin 1995, il est nommé associé-gérant de la banque Rothschild & Cie, chargé des fusions-acquisitions . Nommé président de son Conseil des commanditaires en 1999, il quitte ses fonctions opérationnelles et devient alors directeur général du Groupe Arnault, fondé par Bernard Arnault, ainsi que membre du comité exécutif d’LVMH.
Il est également membre du conseil d’administration et directeur délégué de Montaigne Participations et Gestion, membre du conseil d'administration des compagnies DI Group, Europ@web (holding Internet de Bernard Arnault), et Ipsos.
Il est vice-président et membre du conseil de surveillance de Tajan, président de GA Investissements, MPG Investissements, de Gasa Développement et de Financière Saint Nivard, directeur de Bourville Immobilier, membre du comité de direction des Paul Doumer Automobiles.
Il est membre du conseil d’administration d’Atos depuis [8]. Il est aussi membre du Conseil d'Administration de Carrefour et de Suez.
Le groupe LVMH annonce, en , qu'il renonce à ses rémunérations d'avril et de mai 2020 ainsi qu'à « qu'à toute rémunération variable au titre de l'année 2020 » du fait des conséquences de la pandémie de coronavirus sur l'activité du groupe[9]. Vers le mois de mai, c'est lui qui organise l'entrée du Groupe Arnault dans LC&M, le holding de tête d'Arnaud Lagardère[10].
Affaire judiciaire
Le , il est mis en garde à vue, en même temps que Thierry Gaubert, par le juge Renaud Van Ruymbeke, à l'époque conseiller du ministre du Budget Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l’enquête sur de possibles rétrocommissions en marge de contrats de ventes d’armes au Pakistan et en Arabie Saoudite – « Affaire Karachi »[11]. – précédant l'élection présidentielle de 1995, à l'époque où Nicolas Bazire était un collaborateur clé d'Édouard Balladur[12]. Il est mis en examen le lendemain pour complicité d’abus de biens sociaux[13] et d'avoir participé au financement caché de sa campagne[14]. Son procès s'est ouvert en [15]. Le , le tribunal correctionnel de Paris le condamne à cinq ans de prison dont deux avec sursis et à 300 000 euros d'amende[16]. Il annonce son intention de faire appel de cette décision.
En janvier 2021, étant lui-même en attente de son procès en appel, il ne peut se rendre devant la Cour de justice de la République pour témoigner lors du procès d'Edouard Balladur et s’en explique dans un courrier adressé à la CJR[18].
En juin 2024, Nicolas Bazire quitte ses fonctions au sein de la holding Financière Agache en raison de son procès en appel sur l'affaire Karachi[19]. Il est remplacé dans ses fonctions par Frédéric Arnault. Nicolas Bazire reste membre du comité exécutif d’LVMH et administrateur de sa société mère Christian Dior SE.
↑Alexandre Berteau, « LVMH : Bernard Arnault exfiltre Nicolas Bazire à la veille de son procès en appel dans l'affaire Karachi », La Lettre, (lire en ligne)