L'oblast de Novossibirsk (en russe : Новосиби́рская о́бласть, Novossibirskaïa oblast, officieusement en russe Novossibir) est un sujet de Sibérie occidentale de la fédération de Russie, dont la capitale est la ville de Novossibirsk, qui lui a donné son nom. Rosstat lui attribue le code 50, et son code d'immatriculation est 54. La langue officielle est le russe. Le territoire se situe sur une grande plaine fertile plate.
Géographie
Situation
L'oblast de Novossibirsk est situé dans le centre de la Russie et il a une superficie de 177 756 km2[1]. Il est situé dans le sud-ouest de la plaine de Sibérie, au pied du massif des Basses Salairn entre les fleuves Ob et Irtych. L'oblast est encadré à l'ouest par l’oblast d'Omsk, au nord par l'oblast de Tomsk et à l'est par l'oblast de Kemerovo. Le sud et le sud-ouest de l'oblast sont bordés par le territoire du krai de l'Altaï et le Kazakhstan (oblys de Pavlodar). Le territoire de l'oblast a une largeur de 600 km d'est en ouest et 400 km du nord au sud[2].
Il est constitué en majeure partie par une plaine : au sud domine la steppe, au nord dominent des régions boisées avec de nombreux marais. Il y a également beaucoup de lacs, les plus importants étant les lacs Tchany, Sartlan et Oubinskoïe.
Climat
Le climat est un climat continental humide, la température annuelle moyenne de l’air s'élevait à +2,1 °C en 2022. Les précipitations totales cette année-là ont été de 301 mm, soit 71 % de la norme 1991-2020[3].
Urbanisme
Voies de communication et transports
La longueur des routes de l'oblast de Novossibirsk s'élevait en 2017 à 28 153 km de routes publiques. Elles se répartissaient entre 796 km de routes d'importance fédérale, 12 733 km de routes d'importances régionales et 14 624 km de routes d'importance locales[4].
Concernant les transports ferroviaires, l'oblast compte 1 512 km de voies ferrées, 43 grandes gares ferroviaires, 42 gares et 50 haltes. Pour les transports communs l'oblast compte 199 km de lignes de tramway et de trolleybus, 16 km de voies de métro et 13 stations de métro et 35 gares routières. Enfin, l'oblast possède 647 km de voies navigables[4].
Les premières traces de peuplement de l'être humain remontent à entre 15 000 et 12 000 ans AP. Plusieurs sites remontent à cette période appartenant au Paléolithique, avec ceux de Voltchia Griva, de Novotartasskaïa, de Venguerovo 5 et de Ielban 3. Le Néolithique, qui s'étale dans la période du VIIIe au Ve millénaire av. J.-C., est le moment de l'installation et de l'adaptation des humains sur les rives de l'Ob, dans la région de Salaïr et dans le nord de la Baraba (une steppe de l'oblast). Il s'en suit par l'Âge du bronze, entre le IVe et le IIe millénaire av. J.-C., représentés par plusieurs cultures archéologiques, avec celles d'Oust-Tartas, d'Odinovo, de Samous, de Krotovo, d'Andronovo, d'Irmen et Pakhomovosk[5]. La fin de la préhistoire, l'âge de fer, au Ier millénaire av. J.-C. et au Ier millénaire, marque l'entrée de la région dans le monde scythe, avec les cultures de Koulaïa, de Sargat, de Novotchekino et de Bolcheretchensk. Entre les Ier et IXe siècles de l'ère commune, des peuples des cultures de Sargat, de Potchevach et du Haut-Ob vivaient dans la région[6].
Moyen-Âge
Puis, du Xe siècle jusqu'au XIVe siècle, la culture de Srostki s'est répandue dans la région. En parallèle, dès le Xe siècle ont émergé les cultures de Bassandaïsk et de Kychtov, qui se sont étalées respectivement jusqu'aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle[6].
Aux XIIIe – XVIIe siècles, la région est occupée par les peuples Tatars et Khantys[6]. Surtout, aux XVe et XVIe siècles, la région est dominée par le khanat de Sibir (Sibérie).
Mais en 1582-1585, avec le début de la conquête de la Sibérie par Ermak Timofeïévitch avec la conquête du Khanat de Sibir, le khanat disparaît au profit du tsarat de Russie.
Après la bataille d'Irmen en 1598, les Tatars de Baraba acceptent de se soumettre aux Russes et deviennent citoyens russes[7].
Conquête russe
Alors que dans d'autres régions, les premières localités russes sont fondées dès le XVIe et le début du XVIe siècle (Tara en 1594 ; Tomsk en 1604), les premières dans la région datent des années 1680 à 1700, avec les hameaux de Pachkoï, Krouglikovoï, Goutovoï, Anissimovoï, Krouvochtchiokovo entre autres[6]. En 1703, l'ostrog d'Oumrevino est formé, puis ceux de Berdsk en 1710 et de Tchaousskog en 1713. En 1722, plusieurs avant-postes sont fondés, avec ceux d'Oust-Tartas, de Kaïnsk et d'Oubino dans la steppe de Baraba[8].
La route de Sibérie est établie comme voie postale en 1733, et dans les années 1740 à 1760, les lignes défensives de Sibérie, de l'Irtych, de Presnogorskovskk, de Biïsk et de Kouznetsk sont fondées en Sibérie, pour protéger les conquêtes russes[6]. La Chancellerie impériale des usines minières de Kolyvan-Voskressensk, une division territoriale, est fondée en 1747, recouvrant les actuels oblast de Novossibirsk et kraï de l'Altaï. Puis dans les années 1750, les paysans s'étant installés le long de l'Ob sont réinstallés le long de la route postale dans la steppe de Baraba[9].
Pendant la majeure partie de son histoire, l'oblast de Novossibirsk a appartenu à l'administration de Tomsk, d'abord en tant que partie de l'ouïezd de Tomsk du gouvernement de Tobolsk et plus tard, à partir de 1804, en tant que gouvernement de Tomsk (indépendant de Tobolsk)[9]. Le tournant dans l’histoire de la région a été la construction des chemins de fer Transsibérien et Turksib. Fondée en 1893, Novossibirsk , alors nommé Novonikolaïevsk, est devenue une plaque tournante des transports d'importance sous-régionale et a dépassé en quelques décennies d'autres grandes villes sibériennes comme Omsk et Tomsk[10].
Période soviétique
Alors que la région était sous domination des Armées blanches de l'amiral Alexandre Koltchak, l'Armée rouge lance en août 1919 une offensive pour reprendre la région, tandis que les mouvements partisans de Berdsk et de Novonikolaïevsk se sont activés depuis juin. Le , Novonikolaïevsk est prise par l'Armée rouge[11].
Le 23 décembre 1919, la capitale du gouvernement de Tomsk a été transférée à Novonikolaïevsk, en 1921 le gouvernement de Novonikolaïevsk a été créé[11]. En 1925, la plupart des gouvernements de Sibérie furent unis sous le nom de kraï de Sibérie avec Novonikolaïevsk comme capitale, la ville changeant nom en 1926[12]. En 1930, elle fut divisée en krais de Sibérie occidentale (Novossibirsk) et de Sibérie orientale (Irkoutsk), le premier exista jusqu'en 1937. L'oblast de Novossibirsk fut finalement créé le [13]. Les oblasts de Kemerovo et Tomsk ne s'en séparèrent qu'en 1943-1944[14].
Au , la population s'élève à 2 794 300 habitants, dont 566 500 habitants en milieu rural[3].
Évolution démographique
2002
2016
2019
2021
-
2 692 251
2 762 237
2 793 389
2 797 176
-
Indice de fécondité et taux de natalité
Année
Fécondité
Fécondité urbaine
Fécondité rurale
1990
1,83
1,64
2,66
1991
1,71
1,52
2,49
1992
1,49
1,29
2,26
1993
1,28
1,10
1,94
1994
1,27
1,12
1,83
1995
1,23
1,10
1,70
1996
1,18
1,05
1,66
1997
1,16
1,03
1,62
1998
1,13
0,99
1,66
1999
1,07
0,95
1,53
2000
1,13
1,00
1,61
2001
1,19
1,07
1,68
2002
1,27
1,14
1,84
2003
1,32
1,19
1,87
2004
1,34
1,23
1,82
2005
1,30
1,20
1,74
2006
1,28
1,17
1,73
2007
1,39
1,25
1,93
2008
1,52
1,37
2,10
2009
1,57
1,42
2,17
2010
1,60
1,46
2,26
2011
1,59
1,45
2,33
2012
1,71
1,56
2,56
2013
1,75
1,59
2,66
2014
1,77
1,59
2,74
2015
1,82
1,71
2,40
2016
1,81
1,69
2,42
2017
1,67
1,55
2,29
2018
1,63
1,53
2,12
2019
1,56
1,47
2,03
Composition ethnique
La population est composée en majorité de Russes. Les Russes allemands constituent la deuxième origine. Au recensement de 2021 la composition ethnique de l'oblast était de 94,2 % de Russes ; 0,7 % Tatars ; 0,7 % d'Allemands ; 0,4 % Tadjiks ; 0,4 % d'Ukrainiens ; 0,4 % de Kazakhs ; 0,4 % Ouzbeks ; 0,3 % Kirghize ; 0,2 % d'Arméniens et 0,2 % d'Aéris. De plus, 475 688 personnes ont été enregistrées dans les bases de données administratives et n’ont pas pu déclarer leur appartenance ethnique[19].
Religion
L'oblast de Novossibirsk est l'une des régions les moins religieuses de Russie. Selon une enquête de 2012[20], 25 % de la population de l'oblast de Novossibirsk adhère à l'Église orthodoxe russe, 5 % sont des chrétiens génériques non affiliés, 1 % de la population adhère à la foi indigène slave et 1 % à l'islam. En outre, 32 % de la population se déclare « spirituelle mais non religieuse », 25 % est athée et 11 % adhèrent à d'autres religions ou n'ont pas répondu à la question.
En 2022, plus de 1 350 espèces de plantes vasculaires, environ 500 espèces de vertébrés et plus de 3 000 espèces d'animaux invertébrés ont été recensées sur le territoire de l'oblast[1]. La superficie totale des terres sur lesquelles se trouvent des forêts est en 2022 de 6 762 000 hectares[1].
Aires protégées
À la fin de l'année 2022, la superficie des aires protégées d'importance régionale et locale a augmenté de 101 033 hectares et s'élève à 1 474 225 hectares, tandis que la superficie des aires protégées d'importance fédérale s'élève à 372 900 hectares[1].
Pollution
Le volume total des émissions de polluants atmosphériques en 2022 s'élevait à 292 300 tonnes, soit une augmentation de 5,4 % par rapport à 2021. Les émissions du transport routier se sont élevées à 93 600 tonnes, soit 5,2 % de plus par rapport à 2021 et 3,3 fois moins par rapport au niveau de 2013. Les émissions des sources fixes se sont élevées à 197 600 tonnes, augmentant de 5,3 % par rapport aux indicateurs de 2021, et augmentant de 1,0 % par rapport à 2013[3].
L'oblast de Novossibirsk possède au , selon le décompte de l'inspection d'État pour la protection des objets du patrimoine culturel de l'oblast, 575 objets patrimoniaux culturels. Ils se répartissent entre 11 objets d'importance fédérale, 529 objets d'importance régionale et 35 objets d'importance locale. La subdivision détenant le plus d'objets patrimoniaux culturels est la ville de Novossibirsk, avec 296 protections, soit 51 % du total[35].
↑L'église était originellement sur le site de la ville disparue de Zachiverskiakoutienne, mais a été déplacé dans un musée en plein-air près de Novossibirsk.
↑(ru) Основные показатели сельского хозяйства по республикам, краям и областям [« Principaux indicateurs de l'agriculture dans les républiques, territoires et régions »], Moscou, URSS, Gosstatizdat TsSU, coll. « Agriculture de l'URSS. Collection statistique », , 667 p. (lire en ligne), p. 500
↑ a et b(ru) Rosstat, Plante en croissance. 14.1 Superficies cultivées de toutes les cultures // Régions de Russie. Indicateurs socio-économiques, Moscou, Rosstat, , 863 p. (ISBN5-89476-108-5, lire en ligne [rar]), p. 490
↑ a et b(ru) Rosstat, Plante en croissance. 14.1 Superficies cultivées de toutes les cultures // Régions de Russie. Indicateurs socio-économiques, Moscou, Rosstat, , 1326 p. (ISBN978-5-89476-428-3), p. 726
↑(ru) Inspection d'État pour la protection des objets du patrimoine culturel de l'oblast de Novossibirsk, Registre des objets patrimoniaux culturels situés sur le territoire de l'oblast de Novossibirsk, au 10 mars 2024, Novossibirsk, (présentation en ligne, lire en ligne [PDF])
(ru) Gouvernement de l'oblast de Novossibirsk, СТРАТЕГИЯ социально-экономического развития Новосибирской области на период до 2030 год [« Stratégie pour le développement socio-économique de l'oblast de Novossibirsk pour la période jusqu'en 2030 »], Novossibirsk, (présentation en ligne, lire en ligne [rar])
(ru) D. V. Fomine-Nilov (dir.) et al., История Новосибирской области (История России через историю регионов). [« Histoire de l'oblast de Novossibirsk (Histoire de la Russie à travers l'histoire des régions). »], Moscou, Интеграция: Образование и Наука, , 382 p. (ISBN978-5-904914-23-3, lire en ligne)