Un oiseau toxique est un oiseau dont les plumes, la peau ou la chair contiennent des toxines le protégeant de ses éventuels prédateurs.
Aucun oiseau connu n'inocule de manière active du venin (ils ne sont donc pas venimeux), mais certaines espèces sont insensibles aux toxines des animaux (généralement des insectes venimeux ou vénéneux) ou des plantes dont elles se nourrissent et les stockent dans leurs tissus. Ces toxines les rendent vénéneuses au toucher ou par ingestion.
Espèces connues
La Caille d'Europe (Coturnix coturnix) est connue pour être parfois toxique à ingérer durant certaines de ses migrations[1], mais la plupart des espèces connues d'oiseaux toxiques sont tropicales ou équatoriales.
L'Oie-armée de Gambie (Plectropterus gambensis) est vénéneuse par ingestion. Elle concentre dans ses tissus un poison provenant d'un coléoptère de la famille des Méloidés, dont elle se nourrit[2].
Après vingt ans sans nouvelle découverte, deux autres espèces communes en Nouvelle-Guinée sont identifiées comme vénéneuses en 2023 : le Siffleur de Schlegel (Pachycephala schlegelii) et le Siffleur à nuque rousse (Aleadryas rufinucha)[6],[7]. Comme les précédentes, ces espèces concentrent de la batrachotoxine provenant des coléoptères qu'elles consomment. Le mécanisme qui les rend insensibles à la toxine (qui provoque normalement des paralysiesmusculaires potentiellement mortelles) a été identifié : de multiples mutations du gèneSCN4A, qui empêchent l'ouverture en continu des canaux sodium sous l'effet de la toxine. La résistance de ces oiseaux à la batrachotoxine est un exemple de convergence évolutive : la résistance de certaines grenouilles à la même toxine résulte également de mutations du gène SCN4A (mais pas sur les mêmes segments)[7].
↑(en) J.P. Dumbacher, B.M. Beehler, T.F. Spande, H.M. Garraffo et J.W. Daly, « Homobatrachotoxin in the genus Pitohui: chemical defense in birds? », Science, vol. 258, no 5083, , p. 799-801 (résumé, lire en ligne [PDF]). PMID1439786
↑ abc et d(en) J.P. Dumbacher, T. Spande et J.W. Daly, « Batrachotoxin alkaloids from passerine birds: A second toxic bird genus (Ifrita kowaldi) from New Guinea », PNAS, vol. 97, no 24, , p. 12970-12975 (résumé, lire en ligne [PDF])
↑ a et b(en) Kasun H. Bodawatta, Haofu Hu, Felix Schalk, Jan-Martin Daniel, Gibson Maiah et al., « Multiple mutations in the Nav1.4 sodium channel of New Guinean toxic birds provide autoresistance to deadly batrachotoxin », Molecular Ecology, (DOI10.1111/mec.16878).