Ortanique est un tangor de fin de saison, hybride spontané d'orange douce (Citrus sinensis) et mandarine (Citrus reticulata) apparu à La Jamaïque. Le fruit aplati est gros, d'une belle couleur, juteux, sucré et d'un gout agréable.
Dénomination
C'est Herbert Henry Cousins (1869-1949)[1], Directeur de l'Agriculture à La Jamaïque de 1908 à 1932 qui aurait baptisé Ortanique de ORange + TANgerine +unIQUE. À cause d'un dépôt de marque sur ce nom, il est également nommé: Tambor (TAMButi + ORange) en Afrique du Sud, Topaz en Israël, Ortaline, Mandora ou Mandor à Chypre, Ormanda[2], Urunique en Uruguay[3] et Mystique (nucellaire)[4].
Histoire
Il est rapporté (1963) comme un semis fortuit retenu par CP Jackson de Chellaston, Mandeville, Jamaïque, en 1920[5].
Jusqu'aux années 1970 sa culture s'est limitée à la Jamaïque. Puis elle s'est étendue au Honduras, à Chypre, Israël et à l'Afrique du Sud, au Maroc et à l'Espagne (en 1971, inscrit sur la liste officielle des variétés espagnoles en 1998[6])[7], en 2003 Ortanique fait partie de la liste des agrumes protégés par l’IGP Agrumes de Valence[8].
Description
L'arbre est sensible à l'alternance biennale qui engendre (sauf éclaircissage) une taille irrégulière du fruit[2]. Il est principalement cultivé en climat chaud et humide, subtropical ou méditerranéen chaud. Afin d'éviter un grand nombre de graine (Ortanique est parthénocarpique et auto-incompatible) les vergers sont plantés d'oranges Valencia avec qui la pollinisation croisée donne en moyenne 3 à 5 graines/fruit[9]. En Espagne, il est signalé sensible au calcaire et aux changements brusques de température[10] (le fruit des arbres greffés sur citrange peut tomber en cas de froid[11]).
Le fruit a un poids moyen de 175 à 185 g, il est sucré (12,8 à 13,7 ° brix) et une acidité de 1.5% soit un ratio sucre/acide de presque 9 (ce ratio a pour minima 7.5 pour les hybrides de mandarine[12]). Le pourcentage de jus est élevé: 50 à 55 %. Il n'est pas facile à peler[3], et présente un aspect granuleux en cas de pollinisation croisée[4]. Malgré cela il est toujours cultivé pour sa maturité tardive (mars-avril hémisphère nord), sa belle couleur et son gout. Le diamètre moyen observé au Brésil est 9 cm[13], suffisamment grand pour le consommer à la cuillère comme un C. paradis. Le jus (Brésil) a une forte teneur en caroténoïdes (β-cryptoxanthine et de cis-violaxanthine), et le fruit supporte un long stockage à 10 °C[14].
L'apport nutritionnel d'ortanique a été publié en 2014, l'écorces peut convenir comme additifs alimentaires nutritionnels et thérapeutiques[15].
Huile essentielle
L'HE d'Ortanique est plus proche en composition et en parfum de l'orange douce que de la mandarine[16]. Pour autant Sawamura regroupe son travail sur les HE des tangors ('Temple' et 'Orlando') dans le hybrides de mandarines (2010). Il décrit la singularité du profil aromatique des tangors à partir d'une liste de composés volatils oxygénés: octanal, nonanal, décanal, undécanal, néral, aldéide perilla, β-sinensal[17].
Une publication brésilienne a montré que la composition de l'HE du fruit est très peu affectée par le porte-greffe[18].
João Pedro Delgado. Caracterização e avaliação de frutos de tangores e tangelos. Piracicaba (Brésil).Thése.1999[13]
— Description et Comparaison des tangors et tangelos cultivés en climat subtropical
Voir aussi
Tankan, du japonais タンカン (tankan) (Citrus tankan) est un tangor asiatique né en Chine dans le Guangdong, introduit à Taiwan et au Japon, lui aussi difficile à peler, au gout doux et juteux[21]. Plus petit (126 g) et plus sucré[22], il est mange en sourire (スマイルカット (Sumairī)[23]) au Japon (tranche entière en forme de sourire dont ont mange la pulpe et la peau)[24].
Articles connexes
tangor, King ('King of Siam'), Murcott, Temple (Willowleaf × orange douce), Pontianak (Indonesie)
↑J. H. de Lange, O. Skarup et A. P. Vincent, « The influence of cross-pollination and girdling on fruit set and seed content of citrus ‘Ortanique’ », Scientia Horticulturae, vol. 2, no 3, , p. 285–292 (ISSN0304-4238, DOI10.1016/0304-4238(74)90037-5, lire en ligne, consulté le )
↑Curtis O. Green, « Nutritional composition of Jamaican citrus agro by-product with potential for nutraceutical product development », Research, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Eduardo Dellacassa, Carmen Rossini, Pilar Menendez et Patrick Moyna, « Citrus Essential Oils of Uruguay. Part I. Composition of Oils of Some Varieties of Mandarin », Journal of Essential Oil Research, vol. 4, no 3, , p. 265–272 (ISSN1041-2905 et 2163-8152, DOI10.1080/10412905.1992.9698060, lire en ligne, consulté le )
↑Louazna Badis, L’effet biocide de l’Huile essentielle des feuilles le Mandarine (Citrus reticulata) a l’égard du Tribolium castaneum (ténébrionida), Blida, Faculté des Sciences, , 104 p. (lire en ligne)