Après la mort de sa mère en 1877, il devient le cinquième et dernier roi de la dynastie des Pōmare, de son couronnement en 1877 à son abdication en 1880. L’ensemble de son règne s’effectua durant la période du protectorat français. Peu investi dans les affaires du royaume, le roi finit par consentir à l'annexion du royaume par la République française en échange de conserver ses titres et les demeures de la famille royale et d’être fait officier de la Légion d’honneur.
Biographie
Jeunesse
Teri’i Tari’a Tera’atane est le troisième fils de la reine et de son second époux le prince consort Ariʻifaaite. Il est né en 1838, trois ans avant l'arrivée des Français.
Il devint roi de Tahiti après le décès de sa mère le . Sept jours plus tard, il fut couronné à Papeete devant l'assemblée législative tahitienne convoquée pour l'occasion par l'amiral Serre.
Le nouveau roi se montre peu investi dans les affaires du royaume, lorsqu’en 1880, le premier gouverneur des Établissements français d'Océanie (EFO), Henri Chessé, soutenu par des chefs tahitiens, le pousse à abdiquer en faveur de la France, il accepte.
Le [4], il cède, après trois ans de règne, les territoires du Protectorat à la France, en échange d'une rente viagère pour lui-même et trois personnes de sa famille et moyennant le maintien des symboles de sa royauté. Cette décision a été approuvée par l'ensemble des chefs de Tahiti. Les territoires tahitiens, réunis avec les autres possessions françaises, deviennent une colonie appelée « Établissements français d'Océanie » jusqu’en 1957.
En 1887, la convention de Jarnac, signé entre la France et le Royaume-Uni en 1847 reconnaissant le protectorat français sur Tahiti, est abrogée d'un commun accord par les deux signataires. La France peut prendre en main les îles Sous-le-Vent qui étaient alors exclues de la convention et sont soumises à un protectorat en 1888. Mais l'archipel oppose une résistance tenace à la présence française, menée en particulier par le chef de Raiatea, Teraupoo. Elles n'entrent vraiment dans les EFO qu'en 1897 par leur annexion.
Les îles Gambier sont annexées en 1891, à la demande de leurs habitants. Les îles Australes encore indépendantes sont aussi annexées à la même époque : Rapa en 1867 ; Rurutu en 1900 ; Rimatara en 1901[5].
Après-règne
Après avoir renoncé au trône, l'ex-roi reçut en contrepartie une pension de la part du gouvernement français, ainsi que les grades d'officier de la Légion d'honneur et d'officier du Mérite agricole, ainsi que le droit de garder le titre de « roi » jusqu'à sa mort.
Résidant toujours au palais royal, il n'a plus le droit de participer à la vie politique de la colonie, laissant le contrôle aux gouverneurs français.
Onze ans après son abdication[6], il mourut d’alcoolisme au palais royal, à Papeete, et fut enterré dans la tombe royale Utu’ai’ai à Arue[7].
↑Bernard Gille, Antoine Leca, « Histoire des institutions de l'Océanie française : Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna », L'Harmattan, 2009 (ISBN978-2-296-09234-1)
↑Tamatoa Bambridge, La terre dans l'archipel des îles Australes : Étude du pluralisme juridique et culturel en matière foncière, Pirae (Tahiti)/Montpellier, Au vent des îles, , 414 p. (ISBN978-2-915654-41-7, lire en ligne), p. 78