Dès 1948, l'AVP intègre dans son programme le changement de statut de l'île, pour obtenir l'indépendance (l'idée de Separacion).
Première scission du parti (1949)
Après une table ronde sur le statut des îles antillaises du royaume néerlandais, des dissensions ont émergé après entre les deux représentants d'Aruba, Henny Eman et Juancho Irausquin(pap).
Un premier accord avait donné autant de sièges à Aruba et à Curaçao, soit 8 sièges chacun, et l'indépendance pour chacune des îles dans le futur. Toutefois, un second accord en 1949 supprima l'équité entre les deux îles, Curaçao ayant 12 sièges au parlement des Antilles néerlandaises. Eman était satisfait des concessions faites[3], contrairement à Yrausquin.
Cette importante mésentente entraîna la formation d'un nouveau parti, le Parti patriotique arubanais(pap) (PPA), par Yrausquin. Les élections de 1950 voient les deux partis s'affronter, chacun touchant une partie de l'électorat : citadins et Kuku pour l'AVP, nouveaux arrivants à Aruba pour le PPA.
Parti membre du conseil de l'île et début du déclin
Le Eilandsraad[4] remplace en 1951 le Raad von Politie[5], donnant de l'autonomie à Aruba. En 1954, les Antilles néerlandaises passent d'un statut de colonies à un territoire associé au royaume des Pays-Bas.
Le déclin de l'AVP s'amorce avec la mort du fondateur Henny Eman en 1957.
Son fils, Shon A Eman(pap), devient le nouveau président du parti. Il était déjà un représentant de l'île élu au conseil de l'île et le restera pendant 16 ans, jusqu'à sa mort en 1967.
En 1977, Jan Hendrik Albert Eman, ou "Henny" Eman - ayant les mêmes prénoms et surnoms en l'honneur de son grand-père - est appelé à prendre les rênes du parti.
L'arrivée au pouvoir après le Status Aparte (1985-1989)
Des élections sont organisées le , pour préparer le changement de statut d'Aruba - se séparant des Antilles néerlandaises pour devenir un état-associé des Pays-Bas le .
Le MEP obtient la majorité des sièges (8 sur 21). Mais l'AVP avec 7 sièges (+2 par rapport à 1983), le PPA - 2 sièges, l'Action démocratique nationale(pap) - 2) et le PDA (2) se rassemblent pour obtenir le pouvoir.
Cabinet Henny Eman I
Le cabinet de Henny Eman est formé avec les partis alliés, avec 4 ministères pour l'AVP[7], 2 pour le PPA et 1 pour l'ADN.
Exxon, propriétaire de la raffinerie de Lago, décide de fermer son installation le [10]. Cette fermeture aura des répercussions importantes sur l'économie arubaise, car le raffinage employait 900 personnes et représentait près de la moitié des revenus de l'île[11].
Cet événement a amorcé le changement d'économie de l'île, arrêtant de se baser uniquement sur les secteurs primaire (canne à sucre, agriculture) et secondaire (raffinage), pour se concentrer sur le tourisme[12].
Au fur et à mesure des années, la coalition se délite : le PDA quitte le gouvernement le , le PPA le et l'ADN fin juin 1987. Le mouvement Accion Democratico '86 (AD'86), après être entré au gouvernement en [9], retire son soutien en octobre 1988[13].
Un parti d'opposition durant plusieurs années (1989-1994)
Malgré le gain d'un siège lors des élections de 1989 et un score de 35,2 % des votes[14], l'AVP ne garde pas le pouvoir, laissant sa place au parti d'opposition le plus important, le MEP.
Celui-ci est le grand gagnant avec deux sièges de plus remportés par rapport à 1985, s'octroyant 10 des 21 sièges du parlement arubais[15]. Cette position est renforcée par l'alliance avec deux autres partis, qui ont été dans le gouvernement de Henny Eman, dans la mandature précédente : l'ADN et le PPA.
Malgré la victoire durant les élections du avec 39,18 % et le même nombre de sièges que son opposant sortant (9), c'est le MEP qui réussit à former un gouvernement
Retour au pouvoir d'Henny Eman (1994-2001)
Le , les élections donnent gagnant l'AVP, avec 45,40 % des voix et 10 sièges du Parlement (+1 par rapport à 1993)[16]. Une coalition est créée avec l'OLA (Organisacion Liberal Arubano).
Cabinet Henny Eman II (1994-1997)
Armand Engelbrecht récupère le portefeuille des Finances, poste qu'il a déjà occupé durant le cabinet Henny Eman I. Watty Vos reste au Ministère de la Justice, complété des Travaux publics.
Eddy Croes et Tico Croes (AVP) intègrent pour la première fois le gouvernement - respectivement au Ministère des Affaires Sociales et au Ministère de l'Économie et du Tourisme.
Les alliés de l'OLA ont deux représentants : Glenbert Croes, qui est également vice-premier ministre d'Aruba, et Lily Beke-Martinez.
Mito Croes, qui auparavant chargé du Bien-être, devient le ministre plénipotentiaire d'Aruba.
Le gouvernement ne tient pas la mandature prévue de 4 ans, le coalition AVP-OLA prenant fin en 1997 à la suite de dissensions. Les élections sont avancées en pour élire les nouveaux représentants.
Élections parlementaires de 1997
Les élections du laisse l'AVP au pouvoir, la distribution des sièges ne changeant pas pour le parti (10) comme pour le MEP[18] (9) et le OLA (2 sièges). Les tractations avec le MEP n'aboutissant pas pour former un nouveau gouvernement, l'AVP se tourne vers son ancien allié OLA - et qui pourtant avait quitté le cabinet précédent - pour organiser la nouvelle coalition. Les tractations durent 6 mois, avant la formation du nouveau cabinet, laissant le précédent continuer ses travaux jusqu'en .
Cabinet Henny Eman III (1998-2001)
Tico Croes remplace Armand Englebrecht aux Finances, alors qu'Eddy Croes occupe désormais le poste de Ministre de l'Éducation et du Travail. Lily Beke-Martinez, du parti allié OLA prend les rênes du Ministère de l'Économie, à la place Tico Croes.
Watty Vos et Mito Croes restent dans leurs prérogatives précédentes.
Ike Posner récupère le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, le domaine des Sports étant en liaison avec le Ministère des Transports et des Communications.
Le gouverneur O. Koolman a invalidé la candidature au poste de ministre des Transports de Glenbert Croes, en raison d'une enquête judiciaire en cours. Son frère cadet, Junior Croe est nommé à sa place, après concertation avec l'OLA.
Glenbert Croes, acquitté de l'affaire judiciaire, prêta serment après la démission de Junior Croes, le [20].
Watty Vos meurt au cours de son mandat, le [21]. Il est remplacé par Eddy Croes, ministre du Bien-Être dans le cabinet précédent.
Défaite aux élections de 2001 et changement de président du parti (2001-2009)
Le , l'AVP n'obtient que 26,58 % des voix lors des élections. Le parti perd 4 sièges et son allié, le OLA, son seul siège au parlement, récupérés en grande partie - 3 - par les opposants MEP[22].
Cette lourde défaite contraint le chef du parti, Robertico "Tico" Croes à démissionner de son poste, inaugurant une période de troubles au sein du mouvement.
En 2003, Mike Eman est élu à la tête du parti. Frère de Jan Hendrik Eman et petit-fils du fondateur du parti, Henny Eman, et ancien candidat lors des élections de 2001, il doit restructurer le parti pour que l'AVP revienne au pouvoir.
Les élections du voient l'AVP remporter 8 sièges au parlement (6 + 2 sièges "résiduels" - Restzetel). Toutefois, le MEP reste au pouvoir en gardant la majorité absolu avec 11 sièges sur 21, malgré la perte d'un siège.
Mike Eman, premier ministre (2009-2017)
Élections parlementaires de 2009
L'AVP élabore un programme dénommé Aruba'Riba, pour remporter les élections du 2009[23]. Ce programme est en 7 chapitres, centré sur l'économie et la politique locale :
Chapitre 1 : E crisis y e prioridadnan pa combati esaki (La crise et les priorités pour la contrer)
Chapitre 2 : Un gobierno confiabel (Un gouvernement digne de confiance)
Chapitre 4 : Calidad den economia (Qualité de l'économie)
Chapitre 5 : Seguridad den cuido y bienestar (Sécurité de la santé et du bien-être)
Chapitre 6 : Seguridad den e ambiente di biba (Sécurité du cadre de vie)
Chapitre 7 : Perspectivanan den reino hulandes (Perspectives avec le royaume des Pays-Bas)
À la suite des 48,03 % des voix obtenues[24] (+4 sièges par rapport à 2005), l'AVP obtient la majorité absolue - 12 des 21 sièges - du parlement arubais. Mike Eman peut former ainsi un gouvernement sans coalition nécessaire.
En 2013, l'AVP rentre en campagne, avec le programme Bon trabou, ainda falta[26], continuant le programme établi en 2009. Le parti gagne les élections avec 57,28 % des voix, restant en majorité absolu et gagnant un siège au parlement (13 sur 21).
Un nouveau cabinet est formé, pour mettre en place le programme élu, le cabinet Mike Eman II.
Présidence-Ministère des Affaires Générales, Science, Innovation et Développement Durable (Ministerie van Algemene Zaken, Wetenschap, Innovatie en Duurzame Ontwikkeling)
Mike Eman
AVP
-
Développement spatial, Infrastructure et Intégration (Ruimtelijke Ontwikkeling, Infrastructuur en Integratie)
Benny Sevinger
AVP
-
Affaires économiques, Communications, Énergie et Environnement (Economische Zaken, Communicatie, Energie en Milieu)
Mike de Meza
AVP
-
Richard Arends
AVP
-
Tourisme et Transports, Secteur primaire et Culture (Toerisme en Transport, Primaire sector en Cultuur)
Otmar Oduber
AVP
-
Mike de Meza
AVP
-
Justice (Justitie)
Arthur Dowers
AVP
-
Éducation et famille (Onderwijs en Gezin)
Michelle Hooyboer-Winklaar
AVP
-
Affaires sociales, Jeunesse et Travail (Sociale Zaken, Jeugd en Arbeid) + Finances à partir du
Paul Croes
AVP
-
Finances et organisation gouvernementale (Financiën en Overheidsorganisatie)
Juan David Yrausquin
AVP
-
Angel Bermudez
-
Santé publique, Soins aux personnes âgées et Sport (Volksgezondheid, Ouderenzorg en Sport)
Alex Schwengle
AVP
-
Membre du conseil des ministres du Royaume des Pays-Bas
Ministre plénipotentiaire d'Aruba à Washington D.C. (Gevolmachtigde minister van Aruba in Washington D.C.)
Andy Lee
AVP
Nouvelle défaite aux élections et retour dans l'opposition (2017-)
Le MEP et l'AVP obtiennent tous les deux 9 sièges au parlement, mais le MEP forme une coalition avec le Red Electoral Democratico (RED, Democratisch Netwerk), qui obtient un siège, et un nouveau parti, le Pueblo Orguyoso y Respeta (POR)[28] qui remporte deux sièges au Parlement.