Paul Desmarais (père)Paul Desmarais
Paul Desmarais, né le à Sudbury (Ontario) et mort le à Sagard (Québec), est un homme d'affaires milliardaire canadien. De 1968 à 1996, il était PDG de Power Corporation du Canada, entreprise canadienne qu'il a rendue active dans les domaines des services financiers, des communications et des pâtes et papiers. Il a cédé la direction de Power Corporation à ses deux fils, Paul fils et André, en 1996. Il a continué à siéger au conseil d’administration, est devenu président du Comité exécutif et est demeuré actionnaire de contrôle de Power Corporation. Vie personnellePaul Guy Desmarais est le fils de Jean-Noël Desmarais, un avocat et homme d'affaires de Sudbury, et de Lébéa Laforest, et le petit-fils du bûcheron et pionnier du Nord de l'Ontario, Noël Desmarais, qui a donné son nom à Noëlville[1] maintenant partie de la municipalité de French River. Marié en 1953 avec Jacqueline Maranger[1], alors infirmière, Desmarais et elle ont eu ensemble deux fils, Paul jr (1954) et André (1956)[2], ainsi que deux filles, Louise (1959) et Sophie (1962). La famille Desmarais possède un grand domaine familial, à Sagard, entre Saint-Siméon et Petit-Saguenay : le domaine Laforest, rendant hommage à la lignée patronymique de sa mère. Ce domaine couvre plus de 75 km². À l'étranger, la famille Desmarais est également propriétaire de maisons secondaires à Palm Beach, en Floride et à New York. Paul Desmarais était le 4e homme le plus riche du Canada en 2007[3]. Philanthropie et fortuneIl fait partie des 10 hommes les plus riches du Canada (8e en 2008)[4],[5]. À la tête de Power Corporation, Paul Desmarais était à la source d'une importante collection d'œuvres d'art. Contrairement à la plupart des collections d'entreprises qui visent l'art international, Paul Desmarais voulait se concentrer sur la production nationale et ainsi encourager le milieu des arts local. « C'est ainsi que nous nous efforçons d'encourager la production et le marché artistique de notre pays. »[6] À ce titre, une exposition est organisée au Musée des beaux-arts de Montréal en 1989 consacrée aux œuvres de la collection, notamment les artistes Jean-Paul Riopelle, Cornelius Krieghoff, James Morrice, Paul-Émile Borduas, Stanley Cosgrove, le Groupe des Sept, etc. Paul Desmarais était également mécène pour le Musée des beaux-arts de Montréal. Il a contribué au financement de l'important pavillon auquel il donne le nom de son père, Jean-Noël Desmarais. Il a fait également don de plusieurs œuvres au musée, notamment un tableau d'Alfred Pellan et d'Hubert Robert, une commode en marqueterie de Jean-Pierre Latz et des bronzes de Pierre-Philippe Thomire[7]. Comme un signe de son lien à l'Université d'Ottawa, un immeuble de 12 étages a été nommé en son honneur en raison de sa contribution de 15 millions de dollars à l'université[8]. La bibliothèque de l'université Laurentienne (dans sa ville natale de Sudbury) porte le nom de son père, Jean-Noël Desmarais. De son côté, l'épouse de Paul Desmarais, Jacqueline Desmarais, a encouragé les jeunes chanteurs d'opéra canadiens avec la Fondation Jacqueline Desmarais. Au décès de M. Desmarais, Le premier Ministre du Canada, Stephen Harper, a souligné que M. Desmarais était “one of Canada’s most successful businessmen” et qu'on se souviendrait de lui pour son leadership, sa philanthropie et son engagement dans la communauté[9]. Plusieurs institutions, qui ont bénéficié de l’implication de M. Desmarais, lui ont également rendu hommage. Notamment McGill University “He was someone who felt an obligation to contribute to our broader society in many different ways and we were all the richer for that[10].” L'Université de Montréal a, quant à elle, nommé un pavilion en son honneur, le Pavillon Paul-G.-Desmarais. Parcours professionnelNé d'une famille francophone établie en Ontario (franco-ontarien), il est diplômé de l’Université d'Ottawa. Il rejoint Osgoode Law School avant de retourner à Sudbury en 1951 lorsqu'il achète l'entreprise de transport par autobus de son père, Sudbury Bus Lines, alors en quasi-faillite et qu'il paie symboliquement 1 $ CA. Après quelques années, son entreprise contrôle une grande partie du marché québécois et ontarien du transport par autobus. Il acquiert par la suite des lignes de bus supplémentaires dans la région d'Ottawa et de Québec. En 1968, trois ans après son acquisition de la société holding Trans-Canada Corporation Fund (TCCF), Desmarais fait une offre d'échange des actions de celle-ci avec celles de Power Corporation du Canada[11], dont le siège social est à Montréal. Paul Desmarais en devient bientôt (en 1970) l'unique président et chef de la direction, en tant qu'actionnaire majoritaire. Il s'associe aussi à Claude Pratte, beau-fils d'Onésime Gagnon, en 1968 pour former Prades.
— Power Corporation du Canada : Soixante-quinze années de croissance 1925-2000, historique, document corporatif de PCC[11] Power Corporation du CanadaProfitant de l'important fonds d'investissement de Power Corp., Desmarais prend le contrôle d'une importante papeterie, Consolidated Bathurst (intégrée depuis dans Stone-Consolidated, ensuite fusionnée avec Abitibi-Price pour former Abitibi-Consolidated, aujourd'hui Produits forestiers Résolu). Par la suite, Power Corporation s'est diversifiée sous la gouverne de Desmarais. Il a acquis le journal La Presse, ce qui lui a permis d'acquérir de l'expérience dans le domaine des médias écrits au Canada. Alors qu'il recherchait des entreprises en Europe, il a rencontré le financier belge Albert Frère au conseil d'administration de Paribas. Les deux hommes se sont découvert un alter ego appliquant les mêmes techniques financières : OPA amicale d'entreprises saines qui vivent des difficultés financières importantes, mais temporaires. Desmarais détenait environ 15 % du Groupe Bruxelles Lambert, une société de holding belge, qui avait acquis une participation de 25 % dans le groupe de médias allemand Bertelsmann en 2001, dont les filiales comprennent BMG et Random House (la société allemande Bertelsmann a racheté les 25 % en ). Le Groupe Bruxelles Lambert détient actuellement des participations dans des sociétés industrielles et de service d'envergure mondiale établies en Europe, incluant Imerys, LafargeHolcim, adidas, SGS, Pernod Ricard, Umicore, Total, Ontex, GEA Group et Parques. La presse annonce le le rachat de Looping Group, groupe de loisirs et de vacances à ancrage régional, par la société d'investissement belge Ergon Capital Partners qui appartient au Groupe Bruxelles Lambert[12],[13],[14]. PolitiquePaul Desmarais était engagé pour la cause du fédéralisme canadien, ce qui lui a valu des critiques du mouvement souverainiste du Québec[15]. La famille Desmarais bénéficie de liens étroits avec des personnalités politiques du monde entier. Les critiques lui reprochent que les connexions politiques de la famille lui fournissent des avantages injustes en affaires[16]. En 1974, Desmarais engage Paul Martin, Jr. en tant que président d'une filiale de Power Corporation, la Canada Steamship Lines Inc.. En 1981, il vend l'entreprise à Laurence Pathy et Paul Martin, Jr. — qui sera Premier ministre du Canada du au . Pierre Elliott Trudeau et Brian Mulroney ont été membres du Conseil consultatif international de Power Corporation. La relative obscurité de Desmarais à l'extérieur du Canada a été utilisée pour masquer un nombre incalculable de relations politiques de sa famille et son influence dans les affaires[17]. Au fil des ans, les observateurs politiques ont souligné l'énorme influence et l’exceptionnelle puissance de Desmarais dans la politique fédérale canadienne. Desmarais a été dénoncé par des journalistes du Canada pour un accès direct dans tous les bureaux du Premier ministre. Il comptait dans son cercle rapproché plusieurs élus canadiens influents, y compris le 20e premier ministre Jean Chrétien. Liens en FranceLa famille Desmarais entretient des relations avec le financier belge Albert Frère (décédé) et les dynasties industrielles françaises Dassault, Peugeot et Rothschild, entre autres[18]. Nicolas Sarkozy a privatisé certaines des compagnies dans lesquelles Power Corporation a investi. Par l'entremise du groupe Carlyle, plusieurs projets de port méthaniers sont en développement dont les controversés projet Rabaska, au Québec, et celui du Nord Médoc en France[19]. En 1995, Nicolas Sarkozy se rend à Sagard, chez Desmarais qui le conseille pour élaborer une stratégie d’accès au pouvoir[20],[21],[22],[23]. Selon Le Figaro[24], il serait un proche de l'ancien président de la République Française, Nicolas Sarkozy. Paul Desmarais père participait ainsi à la fête tenue au Fouquet's pour célébrer son élection le . À la mort de Paul Desmarais, Nicolas Sarkozy prononcera un discours, à la basilique Notre-Dame de Montréal, pour lui rendre hommage. Tentative de sauvetage de ParibasEn 1981, pour contrecarrer la nationalisation de Paribas, voulue par François Mitterrand, fraîchement élu président de la République, Paul Desmarais se lance, en compagnie d'Albert Frère et d'autres hommes d'affaires européens, dans l'opération « Arche de Noé ». Il s'agissait de récupérer les filiales belge (Cobepa) et suisse de Paribas (Paribas Suisse), en lançant une OPE par l'intermédiaire d'une société suisse, Pargesa. L'opération échoue, mais permet à Paul Desmarais de se lier à d'importants financiers et personnalités politiques européens[25]. MortIl meurt le en son Domaine Laforest, à Sagard, dans Charlevoix, au Québec[26],[27]. Une cérémonie commémorative a eu lieu le à la basilique Notre-Dame, à Montréal. Plusieurs personnalités politiques, dignitaires, membres de la communauté d'affaires et du milieu culturel ont assisté à l'événement, parmi lesquelles Brian Mulroney, Nicolas Sarkozy, Jean Chrétien, Pauline Marois, Denis Coderre, Stephen Harper, l'ancien secrétaire d'État américain sous George H. W. Bush (le père), le pianiste Alain Lefebvre et le chanteur et compositeur Robert Charlebois, qui souligneront l'humanité, la détermination et la philanthropie de Paul Desmarais. Décorations
Distinctions honorifiques
Bibliographie
Notes et références
AnnexesArticles connexes
Liens externes |