L'agriculture est le principal secteur économique du Pendjab, il est le plus gros producteur de blé en Inde[3]. Un nombre considérable de Pendjabis ont émigré dans de nombreux pays, plus particulièrement au Royaume-Uni, au Canada, aux États-Unis et en Australie.
Étymologie
Le mot « Pendjab » est une combinaison des mots indo-iraniens: پنج panj (cinq) et آب āb (eau). Pendjab signifie donc « (pays des) cinq rivières ». Ces cinq rivières sont la Beas, le Sutlej, le Ravi, la Chenab et la Jhelum. En anglais, le Pendjab est appelé Punjab ou the Punjab.
Géographie
Le Pendjab est situé dans le nord-ouest de l'Inde et a une superficie de 50 362 km2. Il est bordé à l'ouest par le Pakistan, au nord par le Jammu-et-Cachemire, au nord-est par l'Himachal Pradesh et au sud par l'Haryana et le Rajasthan.
La majeure partie du Pendjab occupe une plaine alluviale fertile parcourue par de nombreuses rivières et un important réseau de canaux d'irrigation[4]. Au nord-est de l'État se trouve la chaîne montagneuse du Shivalik, qui forme les contreforts de l'Himalaya, tandis que dans le nord de l'État, le district de Pathankot se situe sur les premières collines de l'Himalaya. L'altitude moyenne est de 300 m, allant de 180 m au sud-ouest jusqu'à plus de 900 m à la frontière nord avec le Jammu-et-Cachemire et l'Himachal Pradesh.
Le Pendjab est classé dans les zones sismiques II (faible risque) à IV (haut risque)[5].
Climat
Le climat du Pendjab se caractérise par des températures extrêmement chaudes en été et froides en hiver : de 2 °C à 40 °C, mais pouvant atteindre 47 °C au plus chaud de l'été et descendre jusqu'à 0 °C en hiver.
La zone du nord-est de l'État, près des collines de l'Himalaya, reçoit de fortes chutes de pluie alors que le climat au sud-ouest est semi-aride, se mêlant en partie avec le désert du Thar. Les précipitations annuelles moyennes sont de 960 mm dans les collines à 460 dans la plaine.
l'été, d'avril à juin, quand les températures peuvent atteindre 40 °C ;
la mousson, de juillet à septembre, où tombe la majorité des pluies ;
l'hiver, de décembre à février, quand les températures peuvent descendre jusqu'à 2 °C.
Environnement
Il n'y a presque plus de forêts naturelles dans les plaines du Pendjab, les rares forêts qui sont parvenues jusqu'à aujourd'hui sont d'anciennes réserves de chasse de la principauté de Patiala (est du Pendjab). Les collines du Shivalik, situé dans le nord-est de l'État forment la région la plus riche en matière de biodiversité[6]
Le Pendjab compte de nombreuses zones humides, zones protégées ou parcs zoologiques, notamment la Zone humide nationale de Hari-Ke-Pattan, la Réserve de faune sauvage de Harike, près de Tarn Taran Sahib, la Zone humide de Kanjli, la Zone humide de Kapurthala Sutlej, le Parc zoologique de Ropar[7].
Les rivières du Pendjab abritent des crocodiles et on trouve des chameaux dans les zones arides. Le cobra est un animal fréquent.
Selon le recensement de 2011, la population du Pendjab s'élève à 27 743 338 habitants, dont 14 639 465 hommes et 13 103 873 femmes[2].
Le taux d'alphabétisme est de 75 % (80,23 % pour les hommes, 68,36 % pour les femmes).
Le Pendjab est un État avant tout agricole et 66 % de sa population vit en zone rurale[réf. nécessaire].
Les Dalits représentent 28,3 % de la population, la plus haute proportion des États indiens[9].
Religions
Le sikhisme est la religion majoritaire au Pendjab : 60 % des Pendjabis sont sikhs et on trouve un gurdwara dans pratiquement chaque ville et chaque village de l'État. Le principal lieu saint du sikhisme, Harmandir Sahib est situé à Amritsar. La ville abrite également le Shiromani Gurdwara Parbandhak Committee, la plus haute autorité religieuse sikhe, et l'Akal Takht, le siège temporel de la Khalsa, la communauté des sikhs baptisés.
L'hindouisme est la deuxième religion du Pendjab, pratiquée par 37 % de la population.
Les autres principales religions du Pendjab sont l'islam (1,53 % de la population), le christianisme (1,21 %), le bouddhisme (0,17 %) et le jaïnisme (0,16 %).
En 1947, la partition de l'Inde britannique découpe entre l'Inde et le Pakistan ce qui était précédemment la province du Pendjab. La partie occidentale, peuplée majoritairement de musulmans, revient au Pakistan et forme la province du Pendjab pakistanais, tandis que la partie orientale, majoritairement sikhe et hindoue, revient à l'Inde. Cette partition provoque d'importants déplacements de population et des massacres entre communautés.
Plusieurs petits États princiers, dont celui de Patiala, intègrent aussi l'Inde et en 1950, deux États pendjabis sont créés : le Pendjab proprement dit, sur le territoire de l'ancienne province, et l'Union des États de Patiala et du Pendjab oriental (PEPSU) qui regroupe les anciens États princiers. En 1956, le PEPSU est réuni au Pendjab, tandis que plusieurs districts himalayens sont intégrés dans le nouvel État d'Himachal Pradesh. La capitale de l'ancienne province, Lahore, étant maintenant en territoire pakistanais, une nouvelle capitale, Chandigarh, est construite. Enfin, le , la moitié sud-est, majoritairement hindoue et hindiphone, devient un État à part entière, l'Haryana. Ce qui reste du Pendjab est un État majoritairement sikh et panjabiphone. Chandigarh, qui se trouve maintenant à la frontière des deux États, accède au statut de territoire de l'Union et sert de capitale aux deux États du Pendjab et de l'Haryana.
Pendant les années 1970, la Révolution verte accroit la productivité agricole du Pendjab, devenu l'un des plus riches de l'Inde. Dans les années 1980, des nationalistessikhs réclament la création d'un État indépendant, appelé Khalistan mais le mouvement est militairement réprimé par le gouvernement d'Indira Gandhi (Opération Blue Star).
La vie politique pendjabie a été longtemps dominée par le Congrès national indien et le Shiromani Akali Dal (SAD), un parti religieux sikh allié avec le BJP. Depuis le , le ministre en chef est Bhagwant Singh Mann, du parti Aam Aadmi qui détient la majorité absolue à l'Assemblée législative du Pendjab.
La capitale du Pendjab est Chandigarh. Depuis la division de l'État en 1966 elle a la particularité de ne plus être située sur le territoire du Pendjab mais de constituer un territoire de l'Union administré par le gouvernement central. Elle est également capitale de l'Haryana.
Subdivisions
Depuis , le Pendjab est divisé en 22 districts et quatre divisions :
L'économie pendjabie est avant tout agricole : il s'agit d'une des régions les plus fertiles au monde et l'État est souvent surnommé le « grenier de l'Inde »[12]. La principale production est celle du blé : le Pendjab produit 19,5 % du blé indien. Il produit également 10,3 % du coton et 11 % du riz du pays. Le Pendjab produit ainsi à lui seul 2 % du blé mondial, 1 % du riz et 1 % du coton[12]. Les autres cultures concernent la canne à sucre, le millet, le maïs et l'orge.
En raison de sa richesse agricole, le Pendjab est souvent considéré comme l'État indien proposant la meilleure qualité de vie[13]. Il est l'État le moins touché par la faim[14].
Le Pendjab dispose d'infrastructures développées par rapport au reste du pays[15],[16].
Le modèle agricole du Pendjab est source d'une forte pollution[17]. Le riz et le blé sont cultivés sur les mêmes champs au Pendjab et les tiges de blé sont brûlées sur des millions d'hectares avant de semer le blé. L'État consomme également 223,46 kg d'engrais par an et par hectare, contre 90 kg pour la moyenne indienne. L’utilisation massive de pesticides lui vaut de présenter l’un des taux de cancer les plus élevés d'Inde. Une étude de 2017 a révélé d’importantes traces d’uranium et d’autres éléments toxiques lourds dans des échantillons d’eau potable[18].
En outre, une étude publiée en 2020 par l’université agricole du Pendjab indique que les paysans du Pendjab sont endettés à hauteur de quatre fois leur revenu annuel[18]. L’activité économique et les transports sont en partie paralysés en novembre 2020 à la suite d'un mouvement de grève conduit par les paysans. Ces derniers entendent protester contre la décision du Premier ministre Narendra Modi de supprimer les prix minimaux garantis[19].
La productivité, traditionnellement très importante, est en chute en raison de la baisse de la fertilité du sol. La baisse du niveau des ressources en eau est également un sujet d'inquiétude[20],[21].
Culture
En raison de la présence de communautés pendjabies émigrées à travers le monde, de nombreux éléments culturels du Pendjab sont souvent considérés en Occident comme représentatifs de la culture indienne en général.
Cuisine
De nombreux plats présentés comme de la cuisine indienne à travers le monde sont en fait originaires du Pendjab. C'est par exemple le cas de la cuisine au tandoor (poulet tandoori) ou du paratha (pain plat), qui est au Pendjab souvent consommé fourré.
Le masala pendjabi est généralement fait à partir d'oignon, d'ail et de gingembre.
À l'origine la danse bhangra est une danse populaire de fermiers pendjabis célébrant la saison des récoltes. Les mouvements spécifiques du bhangra reflètent la manière dont on cultive la terre. Cette danse a été popularisée par les communautés pendjabies au Royaume-Uni et aux États-Unis, où des compétitions sont organisées[23].
Aujourd'hui le bhangra existe à travers le monde sous différentes formes : de la musique pop, des bandes originales de films ou des spectacles culturels.
↑Jerath, Neelima, Puja & Jatinder Chadha (Editors), 2006. Biodiversity in the Shivalik Ecosystem of Punjab. Punjab State Council for Science and Technology, Bishen Singh Mahendra Pal Singh, Dehradun.
↑Pakistan almanac, Volumes 2001–2002, Royal Book Company (lire en ligne) — Bhangra refers to both a traditional dance and a form of music invented in the 1980s. Bhangra, the punjabi folk dance that has become popular all over the world. Panjabi folk songs have been integral part of fertile provinces.