Le film est inspiré de faits authentiques : la publication des Pentagon Papers par le New York Times puis le Washington Post au début des années 1970. Cette expression désigne le document United States-Vietnam Relations, 1945-1967: A Study Prepared by the Department of Defense (« Relations entre les États-Unis et le Viêt Nam, 1945-1967 : une étude préparée par le département de la Défense »), soit plus de sept mille pages top secret dévoilant l'implication politique et militaire des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam, qui durera de 1955 à 1975.
En 1965, l'analyste Daniel Ellsberg se rend sur le front de la guerre du Viêt Nam pour y observer l'avancement des troupes américaines, pour le compte du secrétaire à la Défense, Robert McNamara. À McNamara qui lui demande son ressenti de terrain dans l'avion du retour, Ellsberg répond que l'envoi de renforts de 100 000 hommes n'a en rien amélioré une situation délicate, et McNamara l'approuve. Mais lorsqu'il est accueili par les journalistes, McNamara développe un discours lénifiant sur les progrès militaires.
En 1971, Daniel Ellsberg, qui travaille désormais pour RAND Corporation (une institution de conseil militaire), décide de photocopier secrètement un rapport sur l'évolution du conflit au Viêt Nam, depuis la présidence de Harry S. Truman en 1945 jusqu'en 1967, révélant le double discours des différentes administrations américaines sur les chances de victoire des États-Unis : les gouvernements successifs, peu à peu convaincus que la guerre ne pouvait être gagnée, ont caché au peuple américain la réalité de l'enlisement du conflit.
Daniel Ellsberg divulgue clandestinement ses informations au New York Times. Le journal sort un premier article, mais doit interrompre la publication sur décision de justice. Celle-ci a été saisie par l'administration Nixon, ces informations étant classées secret défense.
D'abord sur la touche, le Washington Post récupère le scoop et des milliers de pages des Pentagon Papers, grâce à la motivation de son rédacteur en chef, Benjamin Bradlee et au contact d'un journaliste, Ben Bagdikian, avec Ellsberg. Bradlee pousse la propriétaire du journal, Katharine Graham, à publier les documents.
Cette dernière est face à un cas de conscience, voyant bien l'importance de la publication, mais aussi les risques judiciaires et financiers qu'elle ferait courir au journal et à ses dirigeants. Elle doit faire face à un conseil d'administration très hostile au projet, et tenir compte de l'entrée en bourse de son journal, alors en cours, qui pourrait capoter, sans compter les liens d'amitié qui la lient à McNamara. Seule femme dans ce monde d'hommes, elle tient pourtant tête à tous ceux que la publication dérange ou effraye et donne son feu vert. L'ensemble de la presse reprend alors les informations du Post.
La Cour suprême est saisie. Elle doit arbitrer entre la liberté de la presse, instaurée par le 1er amendement de la constitution des États-Unis, défendues par les équipes du Washington Post et du New York Times, et la protection du secret d'État, exigée par le gouvernement fédéral. La Cour suprême dans l'arrêt New York Times Co. v. United States, statue en faveur de la liberté de la presse, qui « doit être au service des gouvernés et non des gouvernants ». Nixon est furieux et jure qu'aucun journaliste du Post ne mettra plus les pieds à la Maison-Blanche.
La scène finale montre l'immeuble du Watergate de nuit l'année suivante et les cambrioleurs du Comité national démocrate au travail : le scandale du Watergate commence, il aboutira à la procédure de destitution du président Nixon et à sa démission en 1974.
Fiche technique
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En , il est annoncé que Steven Spielberg est en négociations pour mettre en scène et produire le film, alors intitulé The Post[5]. Le titre sera ensuite changé en The Papers avant d'être à nouveau nommé The Post en [6].
La musique originale du film est l'œuvre de John Williams, collaborateur très fidèle de Steven Spielberg. Le compositeur a préféré se concentrer sur la musique de ce film et a ainsi laissé sa place sur le film suivant du réalisateur produit peu de temps après, Ready Player One (2018), où il est remplacé par Alan Silvestri.
Liste des titres
No
Titre
Durée
1.
The Papers
3:56
2.
The Presses Roll
5:01
3.
Nixon's Order
1:47
4.
The Oak Room, 1971
1:46
5.
Setting the Type
2:34
6.
Mother and Daughter
3:23
7.
Scanning the Papers
2:23
8.
Two Martini Lunch
2:34
9.
Deciding to Publish
5:42
10.
The Court's Decision and End Credits
11:04
40:10
Sortie et accueil
Date de sortie
Le film connait d'abord une sortie limitée aux États-Unis le , avant une sortie nationale le . En France, le film sort le .
Accueil critique
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Le film reçoit des critiques plutôt positives aux États-Unis. Sur l'agrégateur Rotten Tomatoes, il obtient 88% d'opinions favorables pour 409 critiques et une note moyenne de 7,9⁄10[13]. Sur Metacritic, Pentagon Papers décroche une note moyenne de 83⁄100 pour 51 critiques[14].
En France, le site Allociné propose une note moyenne de 4,2⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 37 titres de presse[12].
La presse est plutôt enthousiaste. Pour Le Figaro, « Meryl Streep fait vibrer Pentagon Papers d'une humanité captivante. Leur pari audacieux est un suspense qui repose sur deux mots-clefs : la conscience et la confiance. »[15]. Selon Le Monde, Spielberg « met en scène un idéal de transparence. ». Pour Télérama,« Meryl Streep habite avec une étonnante douceur cette patronne atypique, tiraillée entre les exigences de son milieu, la haute société politico-financière et ses valeurs morales. Face à elle, Tom Hanks a rarement été aussi convaincant »[16].
Propos de Tom Hanks recueillis à Hollywood par Henry Arnaud, « Tom Hanks : On ne dit pas non à Steven Spielberg », Télécâble Sat Hebdo no 1445, SETC, Saint-Cloud, , p. 8-9, (ISSN1630-6511)