Il étudie à l’Académie des Beaux-arts d’Urbino et de Bologne, puis il participe à plusieurs expositions en groupe avant de commencer sa collaboration avec David Weiss en 1979.
David Weiss
David Weiss est né en à Zurich.
Il fréquente l’école d'arts appliqués de Zurich puis s’intéresse à la sculpture à Bâle[1].
Il travaille alors comme sculpteur avec Alfred Gruder et Jacqueline Stieger. Il expose dans plusieurs galeries (galerie Stähli de Zurich, galerie Gugu Ernesto de Cologne et galerie T'Venster de Rotterdam).
En , un cancer est diagnostiqué à David Weiss. Il meurt à Zurich le [1],[2].
Collaboration artistique
Présentation générale
Peter Fischli et David Weiss commencent leur collaboration en . Durant leurs années de collaboration, les deux artistes zurichois ont principalement créés des œuvres dans les domaines de la sculpture, du cinéma (intégrant le média dans des installations) et de la photographie (notamment monumentale)[1],[2].
Ancrage dans le quotidien et rôle de l'ironie et de l'humour dans leur travail et ancrage
L'humour, le décalage et la surprise sont des moteurs essentiels dans les créations de Fischli et Weiss[1],[2]. Cette importance trouve en partie son origine dans le milieu du punk zurichois, très actif durant les années de jeunesse des deux artistes[3].
Pour générer cette ironie, Peter Fischli et David Weiss s'appuie sur l'apparente banalité des situations et des objets du quotidien. Le duo tente de rapprocher des éléments courants mais a priori incongruents. Ils profitent alors de la tension créée par l'incohérence apparente pour générer de la surprise et un questionnement plus profond sur la nature des éléments et leur relation[2].
Le caractère mordant et sarcastique de leur travail s'observe dès leurs premières œuvres. Ainsi, leur première création commune, Würstserie[Note 1], présente un pêle-mêle de photographies de saucisses, d'accidents de la route et de mode[2].
La série Equilibres, où des objets banals sont présentés dans des situations insolites ou étranges, est un exemple reconnu du style Fischli / Weiss. Dans cette œuvre, les deux suisses créent des formes sculpturales en plaçant ces objets en équilibre les uns sur les autres devant une toile de fond neutre avec des ombres bien découpées[4].
En , Fischli et Weiss présente leur film expérimentalLe cours des choses. Durant ce film d'une trentaine de minutes, le spectateur suit dans une halle industrielle une longue série de réactions en chaîne entre des objets qui roulent, glissent ou sont détruits. L’œuvre est l'une des plus vue du cinéma expérimental[2].
Dès les années 1980, ils s’intéressent à la vidéo. Dans leurs œuvres, on observe une étroite relation entre le chaos et l’ordre.
En , Peter Fischli travaille avec Artek pour créer une réinterprétation artistique de tabouret Stool 60 d'Alvar Aalto. Dans la droite ligne de son utilisation décalée d'objets du quotidien, le suisse reprend la version du tabouret redesignée par Barabara Kruger[Note 2] à laquelle il ajoute un t-shirt que chaque personne peut poser comme il le souhaite sur le meuble. Par respect pour la création d'Alvar Aalto, il met un message provocateur sur le vêtement et non sur le tabouret[4].
Récompenses, distinctions et reconnaissance auprès du public
En , le duo présente une installation pour la Biennale de Venise où de très nombreuses questions sont projetées sur un mur. Leur œuvre remporte le Lion d'or de l'exposition[1],[2].
Le , Peter Fischli et David Weiss ont été récompensés pour leur carrière commune en recevant le Prix Haftmann, récompense artistique la plus richement dotée en Europe (120 000 CHF, soit environ 78 000 €), décerné par la Fondation Roswitha Haftmann, une fondation suisse, à un « artiste vivant ayant produit une œuvre de première importance. »
En , un magazine allemand les place au 26ème rang des artistes mondiaux les plus influents[1],[2].
En , le collectif français Π-Node crée une installation artistique inspirée par le duo suisse : Radio Fischli & Weiss. L’œuvre se présente comme une installation modulaire dans laquelle un signal sonore se trouve constamment modifié par son passage au sein de différentes technologies ou techniques « par voies lumineuse, aqueuse, mécanique ou encore hertzienne à l'échelle de la salle d'exposition »[5]. Le philosophe Bastien Gallet la définit comme suit : « Sans le savoir, nous passons notre temps à écouter des médias à travers les messages qu’ils veulent bien nous transmettre. Radio Fischli & Weiss nous donne enfin l’occasion de les écouter pour eux-mêmes et de comparer leurs manières toutes singulières de parasiter la voix, c’est-à-dire la riche diversité de leurs sonorités respectives[6]. »
Principales institutions exposant le duo Fischli et Weiss dans leurs collections permanentes
Parmi les institutions internationales exposant des créations de Peter Fischli et David Weiss, on peut compter la Tate Modern (Londres), le Centre Pompidou (Paris) ou le MoMA (New York)[2].
Fischli-Weiss, Flowers & Questions, A Retrospective, Tate, 2006 (ISBN978-1-85437-647-3)
Notes et références
Notes
↑« Würstserie » peut être traduit en français par « série de saucisses ».
↑En , Barbara Kruger a réalisé une reconception du modèle 60 en collaboration avec Artek. L'artiste a proposé de nouvelles couleurs pour le tabouret et à apposé un message provocateur « KISS » sur le siège. Peter Fischli explique avoir apprécié cette création, ce qui lui a donné l'envie de partir de cette base pour son propre travail[4].
(en) Rachel Wells, « Fischli and Weiss's Equilibre/Quiet Afternoon (1984–5) », Art History, vol. 36, no 3, , p. 626-639 (DOI10.1111/1467-8365.12020, lire en ligne)