Philippe est le fils de Eugène Bellenot (1830-1892), et Marie Virginie Gizolmes (1837-1894), riche héritière d'une famille parisienne de quincaillers. Les parents sont des commerçants de biens de luxe, meubles, pendules, objets en bronze. Il est élevé à Colombes, où ses parents ont acheté un certain nombre de terrains et bâtit des pavillons[3].
Dès son plus jeune âge, à quatre ans, Philippe montre beaucoup de dispositions pour le piano et la musique. Il entre très tôt à l’âge de 13 ans à l’école de musique religieuse Niedermeyer[4]. À 29 ans, il est organiste à l’orgue de chœur de l’église Saint-Sulpice en même temps que Charles-Marie Widor titulaire du grand orgue.
En 1884 il devient Maître de Chapelle[5] de cette même église, jusqu’à sa mort en Suisse, lors d'un séjour à Locarno en 1928[6]. Il possède un orgue de salon dans son hôtel particulier du 5 rue Garancière, juste derrière le chevet de l'église Saint-Sulpice, et aussi dans sa propriété de Saint-Quay-Portrieux où il existe toujours une rue Bellenot[7].
Il épouse Amélie Puech pianiste, élève d’Antoine-François Marmontel et professeur à l’école Niedermeyer. Ils ont un fils, Camille, né en 1890, filleul de Camille Saint-Saëns[8], mort prématurément de la tuberculose à l’âge de six ans en 1896. Philippe et Amélie Bellenot reçoivent des amis célèbres, musiciens et peintres, dans leur hôtel particulier de la rue Garancière ou à Saint-Quay-Portrieux où ils ont un tennis.
Philippe Bellenot compose deux opéras : l’un joué à Monte-Carlo en l’honneur du Prince Albert de Monaco et l’autre au casino d’Aix-les- Bains, son administrateur, Aristide Grandey[9], étant un grand ami de Bellenot[10]. Il compose l’Oratorio pour la béatification de Thérèse de l’Enfant-Jésus qui sera exécuté à Lisieux en 1925.
Environ 130 œuvres[13] dont des motets, une messe, un oratorio Bienheureuse sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus[14], une cantate à Jeanne d’Arc, des pièces pour orgue, des chœurs, des pièces pour piano et instruments à cordes, des mélodies, une comédie musicale Le Chœur dormant, un opéra Un début[15], une féerie musicale japonaise en deux actes Naristé[16].
Concerts et discographie
La veillée des tombes le , cérémonie officielle à la mémoire des soldats belges morts pour la patrie, M. Charles-Marie Widor au grand Orgue, M. Philippe Bellenot maître de chapelle, au programme des œuvres de Bellenot[17].
Concert Grand Messe solennelle le , au Grand Orgue Daniel Roth, à l'Orgue de Chœur Marc Cadiot, le Chœur Duodecamen dirigé par Christopher Hyde, le Chœur Darius Milhaud dirigé par Camille Haedt, les œuvres interprétées de Charles-Marie Widor, d'Alfred Lefébure-Wély et de Philippe Bellenot. Le concert a été enregistré et gravé sur CD intitulé "The Widor Mass, Opus.36" et édité par JAV Recordings.
Bibliographie
La Musique française par le musicologue Paul Landormy (1869-1943), chapitre 5, Charles-Marie Widor et les organistes, pages 171 et 172.
La Revue musicale, volume 9, page 5, .
Les Annales politiques et littéraires, Bulletin musical du No 1346 du , page 346, article relatant la représentation de la féérie musicale de M. Philippe Bellenot Naristé à l'Opéra de Monte-Carlo.
Revue mensuelle le Correspondant (directeur E. Wilson) : Le grand oratorio en l'honneur de la Bienheureuse Thérèse de l'Enfant Jésus, composé par M. Philippe Bellenot, maître de chapelle à St. Sulpice et très bon musicien, sur un beau poème de Paul Harel. L'œuvre avait été donnée en première audition en 1922 lors des fêtes somptueuses d'Alençon.
Revue Sainte-Cécile, chant grégorien et musique religieuse, Procure générale de musique religieuse, Paris , pages 25 à 27.
Épisodes de la vie d'un musicien d'Alsace dans la revue L'Orgue, no 45 (1947).
Dictionnaire des organistes français des XIXe et XXe siècles par Pierre Guillot, éditions Mardaga, 2003.
Daniel Legros (dir.), Colombes : le nom des rues, mémoire de la ville, Colombes, Valette Éditions et Ville de Colombes, (réimpr. 1999) (1re éd. 1958), 160 p. (ISBN978-2-9523898-2-2), p. 57
Dans cet ouvrage, figure quelques lignes sur le don d'Eugène Bellenot à la commune de Colombes pour la construction de l'église Saintes-Marie-des-Vallées en 1933.
↑Son père, Eugène Bellenot, est un antiquaire et ébéniste renommé de Paris dont le magasin de Curiosités et les appartements se trouvent se dans l'immeuble Nadar au 35 boulevard des Capucines à Paris.
↑Philippe Bellenot enseignera le plain-chant à l'école Niedermeyer de 1898 à 1902. (École Niedermeyer de Paris).
↑Les Maîtres contemporains de l'orgue par l'Abbé Joubert, vol.4, p.1 et page de la partition du Prélude en ut majeur dédicacé à son cher Maître et ami Camille Saint-Saëns (Editions Sénart, année 1914). (Maîtres contemporains de l'orgue).
↑Éloge funèbre de Charles-Marie Widor dans le Bulletin de l'Union des Maîtres de Chapelle et organistes de France du 1er trimestre 1928. Nécrologie dans la revue La Musique sacrée Toulouse N° 3 et 4, mars-avril 1928. .
↑Pages blanches de l'annuaire de la ville de Saint-Quay-Portrieux.
↑Importante correspondance de Camille Saint-Saëns adressée à son ami Philippe Bellenot d'environ 200 lettres manuscrites ayant appartenu à Eugène Rossignol et préemptées par la Bibliothèque nationale à l'Hôtel Drouot en 1997. Voir : « Philippe Bellenot, correspondances », sur Bibliothèque nationale de France.
↑Echo de Paris du 13 janvier 1928, article de Charles Pichon en mémoire de la disparition de Philippe Bellenot. Le musicien a été inhumé auprès de son fils Camille le dans une chapelle funéraire du cimetière Sud-Montparnasse, Division 17, Est 22, Nord 20. .
↑Daniel Legros (dir.), Colombes : le nom des rues, mémoire de la ville, Colombes, Valette Éditions et Ville de Colombes, (réimpr. 1999) (1re éd. 1958), 160 p. (ISBN978-2-9523898-2-2), p. 57.
↑Bienheureuse sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, oratorio exécuté à Lisieux en 1925, en concert à Paris, à Rouen et au Brésil. .
↑Un début, opéra en un acte joué le 21 mars 1925 à l'Opéra de Monte-Carlo, éclipsé par le succès de L'Enfant et les Sortilèges de Maurice Ravel.
↑Naristé, féérie musicale japonaise en 2 actes de Philippe Bellenot, écrite sur un poème de M. Alban de Polhes, représentée pour la première fois le 16 février 1909 à l'Opéra de Monte-Carlo par Mmes Bessie Abott, Marguerite d'Elty, Mary Girard et MM. Swolfs, Chalmin, Philippon et Marvini ( parution le 1er mars 1909 dans la Revue musicale, volume 9, page 5. Voir : « Philippe Bellenot, notice bibliographique », sur Bibliothèque nationale de France.