Vanuatu est une républiqueparlementairemultipartite où le chef de l’État est le président de la République et le chef du gouvernement le Premier ministre. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et le parlement. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers.
Le président de la République est élu par un collège électoral constitué des membres du parlement et des présidents des conseils régionaux, à la majorité des deux tiers, pour un mandat de cinq ans. Son pouvoir est essentiellement représentatif. Il peut être déchu par le même collège électoral en cas de faute grave ou d’incapacité.
Le Premier ministre est élu à la majorité absolue par le parlement. Il nomme les ministres, dont le nombre ne doit pas excéder le quart du nombre de parlementaires. Le Premier ministre et le conseil des ministres forment le gouvernement.
Le Conseil national des chefs, ou Malvatu Mauri, est élu par les conseils de chefs de districts depuis 1976. Il est consulté par le parlement pour tout ce qui concerne la langue et la culture vanuataise.
Pouvoir législatif
Le Parlement compte 52 membres élus pour quatre ans dans des circonscriptions à sièges multiples. Il peut être dissous à la majorité des trois quarts de ses membres ou par une directive du président de la République, sur conseil du Premier ministre.
La Cour suprême est composée d’un président et de trois juges. Deux de ses membres ou plus peuvent former la cour d’appel. Les tribunaux de district sont chargés de la plupart des litiges ordinaires. Au niveau local, les tribunaux traditionnels sont compétents pour les affaires relevant de la coutume. Le droit écrit est inspiré du droit britannique.
La société et le paysage politique de Vanuatu tendent à se partager entre francophones et anglophones. Historiquement, les politiciens anglophones comme Walter Lini[3] ou Donald Kalpokas, ainsi que d’autres leaders du Vanua'aku Pati revendiquaient l’indépendance alors que les francophones soutenaient davantage la continuation de l’association avec les administrateurs coloniaux, en particulier la France.
À la veille de l’indépendance, en 1980, le mouvement Nagriamel emmené par Jimmy Stevens, allié de la France, déclara l’île d’Espiritu Santo indépendante du nouveau gouvernement. Une fois l’indépendance officielle, le Vanuatu fit appel à la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour restaurer l’ordre du Santo. Le Vanua’aku Pati, majoritairement anglophone, allait dominer le gouvernement du Vanuatu jusqu’en 1991.
Après les élections parlementaires du , Serge Vohor, dissident de l’UPM, succéda à Korman. Des coalitions instables au sein du parlement furent la source de nombreux changements à la tête du gouvernement au cours des deux années qui suivirent. Le président dissout le parlement en novembre 1997. Les élections qui suivirent, le , virent l’élection de Donald Kalpokas, leader du Vanua’aku Pati, au poste de Premier ministre. Un vote de défiance du parlement en novembre de l’année suivante porta Barak Sopé à la tête du gouvernement. En mars 2001, un nouveau vote de défiance le remplaça par Edward Natapei, réélu en mai 2002. Il dissout le parlement en 2004 et Vohor redevint Premier ministre après les élections nationales de juillet, après que deux membres du Vanu’aku Pati eurent rejoint une nouvelle coalition. Il subit à son tour la défiance des parlementaires après avoir établi des relations diplomatiques avec Taïwan sans les consulter. Ham Lini remplaça Vohor comme premier ministre le .
En mars 2004, Alfred Maseng est élu président de la République, succédant à John Bani. Par la suite, il est établi que Maseng bénéficiait d’un sursis sur une peine d’emprisonnement de deux ans pour plusieurs délits, notamment de détournement de fonds, et qu’il était de ce fait inéligible. Il refusa de démissionner, mais la Cour suprême invalida l’élection, arrêt qui fut confirmé en appel.