Le pont d'Alcántara, également connu sous le nom de pont Trajan, est un pont romain enjambant le Tage dans la commune espagnole d'Alcántara, près de la frontière portugaise.
Histoire
Le pont a été bâti entre 104 et 106 en l'honneur de l'empereur Trajan, natif d'Espagne[1].
Au cours de son histoire, le pont d'Alcántara a souffert bien davantage des dommages dus aux guerres que de l'usure du temps et des éléments. Les Maures détruisirent l'un des petits arcs en 1214 : celui-ci fut reconstruit trois siècles plus tard, en 1543, avec des pierres prélevées dans les carrières d'origine. La seconde arche du côté nord-ouest fut détruite en 1760 par les Espagnols pour empêcher l'avance des troupes portugaises : elle fut réparée en 1762 par Charles III, pour être à nouveau détruite en 1809 par les armées de Wellington qui tentaient d'arrêter les Français. Des réparations temporaires ont été effectuées en 1819, mais une grande partie du pont a été ruinée une nouvelle fois en 1836 par les carlistes. Le pont a été complètement restauré en 1860[1]. Les piliers principaux ont été réparés en 1969, lors de la construction du barrage José María de Oriol, qui a permis le drainage du lit du Tage.
Le pont mesurait initialement 190 m, longueur aujourd'hui réduite à 181,7 m. Les travées ouvertes des six arches de la rive droite à la rive gauche sont respectivement de 13,6 m, 23,4 m, 28,8 m, 27,4 m, 21,9 m et 13,8 m.
Il porte au-dessus de l'arcade centrale une inscription latine[1] :
PONTEM PERPETVI MANSVRVM
IN SAECVLA MVNDI
FECIT DIVINA NOBILIS ARTE LACER
« Ce pont qui restera à travers les siècles du monde, c'est Lacer (ingénieur constructeur) qui l'a fait, de tout son très fameux art... »
Vue du sud, avec le petit temple au fond.
Le petit temple contenant la tombe de l'architecte romain Lacer
Vue en plongée
En 2019, l'Assemblée d'Estrémadure a demandé que le site soit inscrit à la liste du patrimoine mondial, de réaliser des travaux de restauration. De plus, l'Assemblée veut construire un nouveau pont pour éliminer les quelques 237 000 véhicules, dont 5 000 poids lourds, qui empruntent le pont romain chaque année[2].
Notes et références
↑ ab et cCharles S. Whitney, Bridges of the World: Their Design and Construction, 1929, réédition 2003, Dover Publications, Mineola, New York, pages 75–79.
↑(es) « La Asamblea pide impulsar que el Puente Romano de Alcántara sea Patrimonio de la Humanidad », Hoy, (lire en ligne)