La porte des Maghrébins (anciennement porte des Immondices, en hébreu : שער האשפותša`ar hā'ašpōt; en arabe : باب المغاربة, Bab al-Maghariba) est une ouverture pratiquée dans les remparts de la vieille ville de Jérusalem.
Le nom de « porte des Immondices » est donné à cette porte d’après un passage du Livre de Néhémie (Ne 3,13-14) qui mentionne une « porte du fumier »[Passage contradictoire] située au sud de la cité de David et ouvrant sur la vallée du Tyropœôn. Ce nom vient du fait que dès le IIe siècle, on sortait les détritus de la ville par celle-ci[1] pour les emporter vers la vallée de Hinnom (Géhenne) prévue à cet effet et qui est toute proche.
Sous la domination musulmane, elle est baptisée Bab al-Maghariba, terme qui signifie, « porte des Maghrébins »[2].
Ce nom fait référence à l'installation dans cette zone de pèlerins venus d'Afrique du Nord au XVIe siècle[3],[4].
D'autres appellations sont données à la porte des Maghrébins, telles que « porte du Quartier maghrébin » (باب حارة المغاربة, Bab Harat al-Maghariba) ou « porte de Silwan ».
Les fouilles archéologiques ont permis de déterminer l'existence d'un camp de légionnaires romains au voisinage de la porte des Maghrébins[6]. De nos jours on retrouve à proximité de la porte les vestiges d'une voie romaine. Plus tard, pendant l'ère byzantine, la ville de Jérusalem s'agrandit et la porte, qui se situait alors à l'est de la ville, devient une des portes de la face méridionale des fortifications. L'étendue byzantine de la ville de Jérusalem sera préservée lors des premières années de la conquête musulmane[6].
Il faudra attendre l'arrivée des Croisés pour assister à des modifications notables au niveau de l'enceinte de la ville. Ces derniers, lors de la conquête, ont détruit d'importantes sections de murailles et ouvert plusieurs brèches avant de les reconstruire, tout en perçant plusieurs portes dont trois sur la face sud des remparts que sont la porte de Sion, la porte des Tanneurs et la porte des Maghrébins. Ces fortifications seront préservées et renforcées par les Ayyoubides à la suite de la conquête de la ville par Saladin[6].
Bab al-Magharbeh, telle que connue de nos jours, a été construite en 1540 par Soliman le Magnifique à l'endroit de la Porte des Immondices, percée dans une section de l'enceinte hiérosolymitaine datant de l'ère ottomane et construite par-dessus les fondations datant de l'ère ayyoubide[7]. Elle était à l'origine de taille beaucoup plus modeste, mais fut élargie en 1952 alors que la ville est sous contrôle jordanien et ce afin de permettre la circulation d'automobiles[6].
De nos jours, la porte des Maghrébins permet le passage des bus et des véhicules depuis la ville extra muros vers le mur des Lamentations et le quartier juif.
Carte de Jérusalem avec ses remparts à l'époque du Second Temple
La porte des tanneurs située près de la porte des Maghrébins avant 1952 (Titre de la photo : Dung Gate - Porte du Fumier)
« The Arabic Name of the next gate is Bab al Maghrabeh, "the gate of the Moors", because Muslim immigrant from North Africa in that part of the city in C16 »
↑« Le joyau des sultans », L'Histoire, vol. 7, no 378, (lire en ligne)