Après la mort de Rav et Shmouel (Samuel de Nehardea), lorsque Rav Houna est nommé à la tête de Soura, Rav Yehouda décide d’ouvrir une académie rivale à Poumbedita. Du vivant de son fondateur et encore plus après lui, l'académie gagna une réputation d'acuité intellectuelle et de discrimination, dégénérant souvent en simple casuistique: « Es-tu de Poumbedita, où l'on fait passer un éléphant par le chas d'une épingle[5]? » s'exclame le Talmud.
Au long de ses 800 ans d'existence, la yechiva de Poumbedita fit sortir de ses rangs des grands de la Torah parmi leur génération, parmi lesquels Rabba, Rav Yossef, Abaye, Rava, Rav Yosse le Sabora, Rav Simona, Rabba Gaon, Paltoï Gaon, Sherira Gaon et son fils Haï Gaon. L'académie connut son apogée vers la troisième et la quatrième génération d'Amoraïm. Sous la direction de Rava, son collège fut provisoirement transféré à Mahoza, avant de revenir à Poumbedita après sa mort.
Après la clôture du Talmud de Babylone, au cours de l'ère des Savoraïm (499-589), elle fut la seule à dispenser des cours organisés, du fait des persécutions anti-juives à Soura. Lorsque les problèmes commencèrent également à Poumbedita, l'académie fut de nouveau transférée dans la ville proche de Firuz Châpûr pendant 50 ans, avant d'être rouverte à Poumbedita en 589 par le Rav Hanan d'Isqiya, qui en fut le premier recteur de l'ère des Gueonim.
Vers 890, le Gaon Hai bar Rav David la transféra à Bagdad, les Juifs ayant délaissé l'agriculture pour le commerce, qui nécessitait la proximité d'une grande ville; le nom de la yeshiva ne fut cependant pas changé. L'académie de Poumbedita connut sa dernière période d'éclat à l'époque de Sherira Gaon et son fils Haï Gaon. Des milliers de missives parvenaient de toutes les communautés, sur tous les sujets du judaïsme, les Gueonim peinant à y répondre. Au scholarque succéda l'exilarqueHizkiya Gaon, qui fut exécuté 20 ans plus tard par le calife, et la yeshiva fut fermée[6].
↑(en) Robert Brody, « Pumbedita », dans Judith R. Baskin (dir.), The Cambridge Dictionary of Judaism and Jewish Culture, (ISBN9780521825979), p. 503
↑Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, Paris, P.U.F., coll. « Nouvelle Clio », , p. 823