Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».
Le régent ou la régente de France était le titre décerné à celui ou celle qui était désigné(e) pour exercer les prérogatives royales et gouverner le royaume de France pendant la minorité ou l'absence du roi de France. Des princes, reines et évêques ont été chargés de la régence par plusieurs modes de désignation. Le terme de cet exercice ayant été la majorité du roi, son retour en France ou sa mort (dans le cas du petit Jean Ier).
La régence est établie lorsque le roi est dans l'incapacité de gouverner.
La minorité du roi est le cas le plus connu d'incapacité. Mais il en est d'autres comme l'aliénation mentale, l'absence du royaume voire la captivité.
Histoire
Le titre de régent n'est attesté qu'en , avec Philippe le Long[6],[1]. Celui-ci est le premier à s'intituler, en latin médiéval, « regis Francorum (ou Francie) filius, regens regna Francie et Navarre »[7], traduit, en français, « fils de roi de France, régent les royaumes de France et de Navarre »[8].
Sous l'empire de la Constitution du , la régence est régie par l'acte constitutionnel.
- : seconde régence de la reine Blanche de Castille, mère de Louis IX, pour cause d'absence du celui-ci[14],[15], dirigeant la septième croisade.
- : conseil de régence, pour cause d'absence du roi Louis IX[15].
: première lieutenance de Mathieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis, et de Simon de Nesles, pour cause d'absence de Louis IX[16], assistés d'un conseil de régence[15].
: seconde lieutenance de Mathieu de Vendôme et Simon de Nesles, pour cause d'absence de Philippe III[17].
- : régence du Dauphin Charles, duc de Normandie, futur Charles V, fils de Jean II, pour cause d'absence du roi, celui-ci étant captif en Angleterre. Le Dauphin Charles est d'abord lieutenant-général du royaume de 1356 à 1358.
1364 : De nouveau le Dauphin Charles, pendant la seconde captivité de Jean II le Bon.
1420-1422: régence de facto d'Henri V selon le traité de Troyes qui remet la régence au roi d'Angleterre jusqu'à la mort de Charles VI et qui doit revenir la couronne à la mort de ce dernier[20].
1483-1491 : Anne de France, duchesse de Bourbon, fille de Louis XI et de son mari Pierre de Beaujeu (1438-1503) durant la minorité de Charles VIII, leur frère et beau-frère. Elle n'est pas officiellement "régente de France", mais en exerce le pouvoir[21], tout en étant tutrice de son frère.
- : deuxième régence de la reine Catherine de Médicis, veuve du roi Henri II et mère du roi Charles IX, pour cause de minorité de celui-ci[15],[22], âgé de 10 ans et 6 mois[11]. La régence prend fin le , date du lit de justice tenu au parlement de Rouen[23],[11].
: troisième régence de la reine Catherine de Médicis, mère du roi Henri III, pour cause d'absence de celui-ci[15] jusqu'à son retour de Pologne[22], dont il avait été élu roi.
XVIIe siècle
- : régence de la reine Marie de Médicis, veuve d'Henri IV et mère de Louis XIII, pour cause de minorité de celui-ci[15], âgé de 8 ans et 8 mois[11]. Le , Henri IV confie oralement la régence à son épouse[22]. Le lendemain, l’assassinat du roi transforme la régence en régence de minorité[22]. La régence prend fin le , date du lit de justice tenu au parlement de Paris[26],[27]. Marie de Médicis gouverne jusqu'en 1617.
- : régence d'Anne d'Autriche, mère de Louis XIV, pour cause de minorité du roi[15], celui-ci étant âgé de 4 ans et 8 mois[11]. La régence prend fin le , date du lit de justice tenu au parlement de Paris[27]. Le cardinal de Mazarin gouverne jusqu'en 1661.
- : lieutenance générale de Charles, comte d'Artois et futur Charles X, frère de Louis XVIII[30]. Le , Louis XVIII confie à son frère la charge de lieutenant général du royaume[28]. Il la conserve jusque dans les premières semaines de la Première Restauration[28]. En , il précède Louis XVIII en France[28]. Le , il entre à Paris[28]. Le , le Sénat, sans le reconnaître comme lieutenant général du royaume, lui en confie le gouvernement provisoire[28]. Il l'exerce jusqu'au , date de l'arrivée de Louis XVIII[28].
1815 : Joseph Bonaparte, ancien roi de Naples et d'Espagne, frère ainé de Napoléon, il exerce la régence pendant la minorité de son neveu Napoléon II durant les Cent-Jours.
1830 : Louis-Philippe duc d'Orléans, lieutenant général du royaume depuis le , désigné comme régent par le roi Charles X qui abdique le , à la suite de la renonciation de son fils le duc d'Angoulême (Louis XIX) et à l'avènement de son petit-fils Henri V (duc de Bordeaux) âgé de 10 ans. Le , le duc d'Orléans devient roi des Français.
: seconde régence de l'impératrice Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III, pour cause d'absence de celui-ci, lors du voyage de l'empereur en Algérie française. La régence débute le et prend fin le [32].
↑Lottin, Alain : Histoire des Provinces Françaises du Nord, tome 2, Westhoek Éditions des Beffrois 1989 (ISBN2-87789-004-X). Douxchamps, Cécile et Josait : Nos dynastes médiévaux, Wepion-Namur 1996 (ISBN29600078-1-6); ces auteurs donnent les dates de 1060-1065 pour la tutelle de Baudouin V.
↑Duc de Castries : Philippe Ier in Rois et Reines de France Tallandier 1979 (ISBN2-235-00655-8); l'auteur indique que la reine n'exerça pas la régence.
↑Calmette, Joseph, Les grands ducs de Bourgogne, Albin Michel, Paris, 1949
↑ a et bAutrand, Françoise, Charles VII, Fayard, 2007. Durant les périodes de « folie » de Charles VI, il n'y a pas eu de régence. Le gouvernement est assuré par le Conseil royal.
↑ a et bAubrée David-Chapy, Anne de France, gouverner au féminin à la Renaissance, Passés Composés, , 285 p. (ISBN978-2-3793-3276-0)
[Bidouze et Mengès-Mironneau 2011] Frédéric Bidouze et Claude Mengès-Mironneau, « Le lit de justice en image et en décor, un peintre « galant » pour un règne majeur », Parlement[s] : revue d'histoire politique, no 15, , p. 136-143 (lire en ligne, consulté le ).
[Étèvenaux 2012] Jean Étèvenaux, « Les trois régences de l'impératrice Eugénie », Revue du Souvenir Napoléonien, no 492, , p. 12 p. (lire en ligne, consulté le ).