Révolte d'esclavesUne révolte d'esclaves est une révolte au cours de laquelle des personnes réduites en esclavage se soulèvent contre l'autorité de leurs maîtres ou de leurs traitants, voire contre leur statut d'esclaves lui-même. Elle peut ainsi se déclencher en réaction à des événements spécifiques, par exemple un châtiment administré trop violemment, ou par ailleurs du fait de logiques plus idéologiques, en particulier abolitionnistes. La révolte d'esclaves est considérée comme l'une des formes les plus remarquables des résistances d'esclaves aux côtés, notamment, du suicide ou du marronnage. Révoltes célèbresEuropeRome antiqueLes guerres serviles, une série de révoltes d'esclaves contre la République romaine.
D'autres révoltes d'esclaves se sont produites ailleurs. Dans la région de l'Etna, à la fin du Ier siècle av. J.-C., une armée d'esclaves se livre au brigandage, avec à sa tête un dénommé Sélurus, le « Fils de l'Etna ». Ce dernier termine sa vie à Rome, livré aux fauves dans l'arène, sans doute en 35 av. J.-C.[1]. En 24 apr. J.-C., sous Tibère, une conjuration d'esclaves, menée par un ancien soldat, est étouffée dans la région des pâturages de Brindes[2]. En 64, des esclaves tentent de fuir l'école de gladiateurs de Préneste, en invoquant le souvenir de Spartacus[3],[4]. Région méditerranéenneUn certain nombre de révoltes d'esclaves se sont produites dans la région méditerranéenne au début de la période moderne :
Afrique
AmériquesAmérique du Nord
Caraïbes
Moyen-OrientRévoltes sur les navires négriersDe nombreux navires négriers sont le théâtre de révoltes des captifs pour lesquels il n'y a peut-être rien à perdre. Près les côtes d'embarquementLorsque les navires sont encore à l'ancre ou prêts des côtes, la proximité de la terre natale rend l'espoir de retour possible dans l'esprit des captifs. Dans son Voyage en Guinée et dans les Îles Caraïbes, le botaniste allemand Paul Erdmann Isert écrit en 1785 : « les esclaves d'un navire hollandais se révoltèrent le jour même du départ, ils remportèrent la victoire sur les Européens et les tuèrent tous (...). Avant qu'ils se fussent rendus maîtres des Blancs, ceux-ci avaient tiré plusieurs coups de détresse. On les avait entendu de la côte et envoyé à leurs secours une quantité de canots avec des nègres libres et bien armés. Dès le moment qu'ils approchèrent du navire, et que les nègres révoltés virent qu'ils n'auraient pas le dessus, ils formèrent la résolution de mourir. Dans cette intention, l'un deux courut avec un tison allumé à la soute aux poudres et fit sauter le navire. Les canots pêchèrent environ une trentaine d'esclaves (...), tout le reste au nombre de cinq cents périt dans les eaux »[11]. Le négrier Joseph Mosneron Dupin (1748-1833), révèle que lors de son séjour à Bissao, sur les vingt bâtiments se trouvant en rade, dont la plupart sont anglais ou portugais : « Il n'y a pas un seul qui ait été exempt d'une révolte à son bord. On avait beau redoubler de précautions par les fers, les chaînes, les entraves, les fortes cloisons et les rambardes, tous ces obstacles étaient vaincus par l'esprit de liberté et la férocité des esclaves enfermés dans l'entrepont »[11]. De même, sur le navire l'Avrillon, encore au large de Gorée, 500 Wolofs ont été embarqués. Alors que quelques uns sont déferrés pour aider à la manœuvre du navire, ceux-ci en profitent pour enlever les goupilles des fers de leurs camarades. La plupart des officiers et matelots sont massacrés, tandis que les survivants et le lieutenant sont retranchés sur l'arrière. De là ils tuent 230 captifs à coup de fusils et de canons à mitraille, et obtiennent la reddition des autres[12]. Dans le golfe de Guinée, il y avait au moins une insurrection tous les huit à dix voyages pour les négriers hollandais, et une tous les vingt-cinq voyages pour les Français. La différence entre les deux tient au fait que ces derniers avaient des navires moins remplis car passant en deuxième pour s'approvisionner en esclaves[13]. Notes et références
Voir aussiBibliographieArticles connexes |