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Dans un fort de Géorgie, le major Penderton ne désire plus depuis longtemps sa splendide femme Leonora, qui a pour amant le lieutenant-colonel Langdon. L'épouse de ce dernier, perturbée par la naissance d'un enfant anormal, sombre doucement dans la folie auprès de son majordome philippin.
Un jeune soldat, Williams, va venir troubler un peu plus cet univers fait de désirs inavoués et de frustrations. Le major va se sentir irrésistiblement attiré par Williams, tandis que celui-ci est fasciné par Leonora. Leonora — comme Williams — est une excellente cavalière montant un étalon redoutable, alors que son mari n'y parvenant pas va frapper le cheval à coups de cravache, provoquant la colère et le mépris de sa femme, colère contre sa cruauté, mépris pour son impuissance. Williams ne cesse d'épier Leonora (dont la silhouette nue se reflète dans son œil), alors même qu'il est épié par Penderton. Il va même jusqu'à pénétrer dans la maison de Penderton, puis dans la chambre de sa femme ...
Un carton ouvre le film : "Il y a un fort dans le Sud où voici quelques années un meurtre fut commis". En réalité, derrière cette idée simple, il s'agit d'un film sur la folie et les "déviations" dans lequel les acteurs forment une ronde perverse.
Montgomery Clift devait initialement interpréter le major Penderton. Mais les assurances doutaient de sa santé physique dont la solidité était nécessaire au rôle. Son amie Elizabeth Taylor renonça même à son salaire pour lui assurer le rôle. Âgé de 45 ans, affaibli par de longues années de maladie, il mourut d'une crise cardiaque peu de temps avant que ne débute le tournage.
Le cinéaste français Serge Bourguignon, alors à Hollywood, aurait été approché pour réaliser le film[1].
Le film est, symboliquement, décrit comme se déroulant dans le reflet de l'œil doré d'un paon dessiné. Cela explique le titre et la raison du traitement de la pellicule initiale dans un bain de pigments de cette teinte. Chaque scène comportait, pour créer un contraste, un élément qui avait sa couleur réelle. Mais le public fut dérouté par cette nouveauté et le film ressortit dans une version classique.
Des photographies de Marlon Brando habillé en major Penderton furent utilisées plus tard par les producteurs d'Apocalypse Now, qui avaient besoin de photos de Brando plus jeune pour les inclure dans les états de services du jeune colonel Walter Kurtz.
Notes et références
↑Dominique Lebrun, Paris-Hollywood, Les français dans le cinéma américain, Paris, Éditions Hazan, , 337 p., "Après l'oscar du meilleur film étrange décerné en 1962 aux Dimanches de Ville-d'Avray (Sunday and Cybele), Serge Bourguignon, le réalisateur, appelé par la Fox, reçoit vingt-quatre propositions dont Reflexions in a Golden Eye, Planet of the Apes." (p. 284.)