René Féret est le troisième fils d'une famille modeste de petits commerçants du Pas-de-Calais. Son frère aîné meurt accidentellement à l'âge de quatre ans en 1939. Ses parents ont un second fils, Bernard, né en 1941. Quand sa mère est enceinte en 1945, elle est persuadée d'avoir une fille. C'est un garçon qui naît et le petit Bernard, ayant entendu souvent parler de ce « René parti au ciel » dont la photo trône sur le piano de la salle à manger, décide, quand il apprend qu'il va avoir un petit frère, qu'il s'agit du René qui revient. Ses parents acceptent le mensonge et prénomment l'enfant René.
À l'âge de vingt ans, lorsque son père (qui se prénommait également René) meurt, René Féret (qui se fait appeler René-Marie) tombe en dépression d'une gravité telle qu'elle le mène à une tentative de suicide (il est à l'époque acteur). Interné à l'hôpital psychiatrique d'Armentières, il y reste plusieurs semaines. Quelques années plus tard, il réalise son premier film qui relate son internement. Ce film, salué par Michel Foucault, reçoit le prix Jean-Vigo ainsi qu'une avance sur recettes sur film terminé qui incite René Féret à créer une structure de production et à continuer à faire des films.
Il tourne en 2013 Simon avec Grégory Gadebois, l'histoire d'un chanteur d'opéra père d'un garçon autiste. Le film suivant, Anton Tchekhov - 1890 avec Nicolas Giraud dans le rôle-titre, relate un événement de la vie de l'écrivain qui, à l'âge de 29 ans, décide de tout abandonner pour aller témoigner de la réalité de l'enfermement des bagnards dans l’île de Sakhaline.
Aidé par son épouse Fabienne qui est aussi la monteuse de ses films, il produit et distribue toutes ses réalisations. Ses trois enfants, Julien, Marie et Lisa se retrouvent souvent au générique de ses films.
Il a enseigné le cinéma comme professeur associé à l'Université Lille 3 à partir de 1995[2].
Daniel Granval, « René Féret » Les tournages de films dans le Nord et le Pas-de-Calais, Les Éditions Nord avril/Club Cinéma de Merville, Bouvignies et Merville, 2008, 126 p., p. 18-20 (ISBN978-2-915800-26-5)
Claude-Marie Trémois, « Un cinéaste trop peu connu : René Féret », Esprit, , p. 212-215